Droit de réponse de l'ULIF Copernic à la chronique "Nos années libérales"

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C’est de façon très formelle et en application de l’article 13 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881, que l’ULIF Copernic a exigé un droit de réponse à la chronique de Benjamin Medioni Nos années libérales que nous avons publiée sur Jewpop.
 
C’est une grande première pour notre site d’être ainsi sommé, à l’image des grands hebdomadaires de presse et des quotidiens nationaux, et l’on se souhaite finalement le même succès, même si nous n’avons jamais pris le parti d’une diffamation ou d’une atteinte à la dignité et à l’honneur de quiconque. Même le Bétar ne nous a pas demandé de droit de réponse à la suite de la chronique qui leur a été consacrée, c’est dire si nous sommes surpris. Mais, respectueux des lois, nous laissons les lecteurs apprécier le droit de réponse de l’ULIF et nos explications.
 
Nous devons néanmoins préciser que la chronique incriminée s’est efforcée, avec humour, un peu d’ironie et beaucoup de malice – et certains de nos lecteurs en ont eu, si l’on en croit les commentaires sympathiques et le nombre de partages en ligne – de saupoudrer au mélange raifort-harissa deux mondes qui s’opposent autant qu’ils s’éloignent autour de leurs pratiques, leurs dogmes et leurs théories du judaïsme comme religion. Certains traits étaient à prendre au 3ème, au 4ème voire au 5ème (pour les tunisiens orthodoxes) degré et finalement, ce qui nous surprend le plus, c’est que l’ULIF Copernic s’estime lésée et blessée, sans avoir aucun regard ni égard pour son homologue traditionnel, ni la moindre empathie pour les critiques qui ont visé la synagogue consistoriale dans cette chronique.
 
Les consistoriaux auraient-ils plus d’humour que les libéraux ? L’hyper-tolérant est-il moins ouvert qu’il semblerait ? Nous n’allons pas relancer le débat, chaque pratique a ses excès, ses défauts et ses mérites. Beaumarchais, ni sépharade ni ashkénaze, mais peut-être trop consistorial tout en étant très libéral, disait qu’il faut s’empresser de rire de tout avant d’être obligé d’en pleurer. Nous sommes tous le laïc ou le religieux de l’autre, c’est ainsi et nous en rirons encore longtemps. Le consistorial prie en judéo-araméen et recherche l’exclusivité et l’access prime-time de l’Éternel, le libéral raccourcit les prières et offre un régime Dukan des décrets rabbiniques d’avant J.-C., permettant de ramener au bercail les brebis égarées, tandis que le massorti remixe le tout avec un sourire hospitalier et les juifs américains, comme d’habitude, poussent tous les extrêmes encore plus loin.
 
On ne peut se plaindre de pratiques à géométrie variables, qui perpétuent les traditions, le souvenir, l’Histoire. La force du judaïsme, c’est aussi la richesse de son kaal, son unité qui rassemble les diversités vers le pardon, la lumière et l’analyse critique. C’est le tikoun qui est propre à chacun et qui fait fleurir le pilpoul, les lumières et les débats. Nous n’avons pas de conclave, pas d’épiscopat, mais un maximum de querelles de chapelles, et pour notre plus grand bien !
 
Excellentes fêtes de Pessah casher ve sameah !
 
Alain Granat et Benjamin Médioni.
 
Conformément aux dispositions de l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881, nous publions aux mêmes lieu et place de l’article de Benjamin Médioni le droit de réponse de l’ULIF Copernic.
 

 
 
© photo synagogue Copernic DR

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