À Tel-Aviv, les sites de rencontres n’auraient-ils plus la cote ? La tendance pour le célibataire est au chien. Non, non, les israéliens ne font pas dans la zoophilie. Mais le « quatre pattes » est de rigueur. Faites un tour sur Rothschild un vendredi après-midi, ou sur Sderot Chen ou Ben Gourion en début de soirée, et vous vous retrouvez dans 30 millions d’amis !
Les toutous ont même leur plage, un peu avant celle du Hilton. Tout café, un tant soit peu branché, a sa station d’eau et son distributeur de croquettes. Et pour avoir vu des mômes les prendre pour des cacahuètes, parents à la vigilance défaillante s’abstenir.
Bref, il y a eu l’époque où il était de bon ton d’emprunter bébé et poussette pour attendrir les jeunes femmes sur la Tayelet. Aujourd’hui, l’usage est toujours au bébé, mais plutôt golden à laisse rétractable qu’on se prête entre amis. Le Telavivien a tout simplement compris que pour aller à la chasse, mieux vaut prendre un chien. La drague est beaucoup plus efficace puisque le chien s’en va renifler direct l’entre-jambes des filles. Au pays de la houtspa, qui oserait s’offusquer d’un tel manque de délicatesse ?
Discipline et Israéliens sont parfois antinomiques. Là où les autorités et tous les services éducatifs échouent, il faut reconnaître que le chien a réussi. Les maîtres ramassent les déjections de leur clebs sans broncher. Face à l’inflation du caca, personne ne manifeste ! Mieux, c’est le meilleur moment pour lier connaissance. Tout le monde est à l’arrêt, détendu, empli de la satisfaction du besoin accompli. La décontraction est telle que bien souvent, on papote son petit sachet de merde à la main. Le romantisme à Tel-Aviv est en voie de réinvention.
Si vous n’avez pas compris que l’amour est dans le parc Hayarkon au bout d’une laisse, et que vous continuez à chercher l’âme sœur sur Jdate… Inutile de vous dire que vous n’échapperez pas au plan à trois. Et oui, le chien s’invite aussi dans les dates. Le rencart se passera bien si vous savez gonfler une gamelle de poche en plastique ou lancer la baballe. Après, tout est question de tolérance. Une amie a brusquement interrompu un premier rendez-vous galant avec un doctorant en sciences économiques, lorsque ce dernier lui a chipé son eau minérale pour laver le derrière de son boxer.
Un cas d’école ? Non, un phénomène. Il suffit juste d’ouvrir les yeux pour comprendre que Tel-Aviv est un spot canin. Les animaleries sont aussi nombreuses que les traiteurs chinois à Paris. Les boutiques de toilettage sont en passe de remplacer les coiffeurs. Si Tokyo a ses bars à chats, je vous prédis le bar à chiens à TLV !
Une chose est sûre, sur le marché du célibataire, le vétérinaire est un produit très très recherché. Alors merci de refiler le tuyau à l’Agence juive… Et puis, tant qu’à faire, si les oulpans pouvaient faire cours de dressage, on gagnerait du temps !
Chatsland
© photos : photo de une Amira A’s / Creative Commons /DR
Article publié le 17 mars 2013. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2018 Jewpop
[…] Bref, en France on aurait fusillé la maîtresse de Médor pour moins que ça, mais à Tel Aviv le chien est roi, comme le raconte aussi cet excellent article de Jewpop. […]