Si pour la plupart, le nom de Black Eyed Peas évoque d’abord un célèbre groupe pop, il reste avant tout l’un des ingrédients incontournables de la soul food. Les black-eyed peas, ou « pois à vache » en français, sont ces haricots blancs comportant un « oeil » noir à leur base, que l’on trouve dans de nombreux plats du Sud des Etats-Unis et des Caraïbes.
Mais les black-eyed peas sont aussi intimement liés à la tradition juive, tout particulièrement lors de Rosh Hashana, le nouvel an juif. On retrouve la trace de ces haricots dans un texte du Talmud de Babylone, et les Juifs d’origine syrienne, tout particulièrement de la région d’Alep, ont pour coutume de préparer pour les fêtes un ragoût de veau mijoté avec des oignons, de l’ail, de la cannelle et des « pois à vache », symbolisant la prospérité pour l’année à venir.
Ces haricots, dont l’origine proviendrait selon diverses sources d’Afrique de l’Ouest, d’Ethiopie ou du Moyen-Orient, furent importés en Amérique et dans les Caraïbes par les esclaves africains au 17ème siècle. Lorsque des juifs sépharades émigrèrent au 18ème siècle dans les Caraïbes et le Sud des USA, ils apportèrent leurs traditions culinaires dans lesquelles les pois à vache tenaient une grande place. La plupart de ces familles juives avaient des cuisinières noires, qui préparaient les repas selon la tradition juive, tout en y incluant des recettes du cru.
Les deux cultures, afro-américaines et sépharades, se sont rejointes au point que l’on retrouve nos black-eyed peas dans un célèbre plat traditionnel du Sud, le Hoppin’ John, à base de haricots, riz et porc, que l’on déguste le 1er janvier pour avoir une année prospère, tandis qu’aux Caraïbes, on célèbre de même l’événement avec un plat similaire nommé Moros y Cristianos.
Ironie de l’Histoire, ces plats traditionnels chrétiens du Nouvel An, transmis par les esclaves afro-américains, ont été adoptés par les juifs américains du Sud des Etats-Unis depuis les années 60, qui célèbrent Rosh Hashana avec cette recette, remplaçant le porc par une cuisse de dinde. Renouant ainsi avec une tradition vieille de plus de 2000 ans.
Cette chronique s’inspire de l’article de Devra Ferst publié sur le site Jewish Daily Forward
Ajoutons enfin que les haricots sont également un ingrédient essentiel de l’humour juif. En témoigne cette scène mythique du film « Blazing Saddles » (Le Shérif est en prison), du génial Mel Brooks.
Blazing Saddles Fart Scene
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C'est la fin des haricots;-) Chana tova et très belle année à jewpop!!!
Merci 🙂 Chana tova également !
Pété de rire 🙂