Entre nu-soul de Tel-Aviv, chants judéo-espagnols, trésors du patrimoine yiddish revisités, réédition de variété francarabe, jazz, rock, pop, électro, hip hop… Jewpop vous présente sa sélection musicale pour un été idéal !
Notre tube de l’été
Amore mio du duo de DJs Jean Baskets (Rostand & Filles) tourne en boucle à la rédaction depuis sa sortie le mois dernier. Un titre hypnotisant, bâti sur le sample de la chanson éponyme interprétée par l’actrice italienne Alida Chelli en 1959, et porté par un clip bluffant de l’artiste Marco Mori. On ferme les yeux, et l’on s’imagine siroter un Americano devant un coucher de soleil sur une plage de l’Adriatique ou sur le port de Procida. Divin et addictif.
Le Kutiman nouveau est arrivé !
Loin de ses escapades funky ou psychédéliques, Kutiman, avec son nouvel album Don’t Hold Onto The Clouds (Siyal) composé de 4 titres, nous embarque dans un univers onirique aux confluences de Terry Reilly, Moondog, Alice Coltrane et William Basinski. Une musique inspirée et énigmatique, aux tessitures profondes, qui invite au voyage et à la méditation.
Nu-soul from Tel-Aviv
Rejoicer, Beno Hendler et KerenDun forment Buttering Trio, qui depuis la sortie de leur premier album Toast en 2013, connaît un succès croissant en Israël et devrait enfin traverser les frontières avec leur second opus Threesome, réalisé entre Berlin, Londres et Tel-Aviv. Sorti sur leur excellent label Raw Tapes, Threesome (on ne vous fera pas l’offense de traduire, petits coquins !) propose une nu-soul élégante et sexy. Ne manquez pas le superbe clip qu’ils ont réalisé à Tel-Aviv avec un drone !
Rock avec un grand R
Les Schmidt Brothers, originaires de Strasbourg, avaient réalisé en 2015 une reprise épatante d’Elle est terrible de Johnny Hallyday. Ding-A-Dong, premier album de leur nouveau groupe Bad Juice (Up For The Crack Records) a impressionné d’entrée Jewpop avec une version tarantinesque de la prière Kol Nidré, qui figure dans ce disque de 30 minutes d’une densité absolue, naviguant entre garage rock Hillbilly, surf vintage et rock-psyché furieux, servi avec classe par David Schmidt (chant, batterie) et son frère Tom (guitare). On adore, tout comme leur clip du single Baby What’s Wrong ?
Yiddishland from Berlin
Le Semer Ensemble redonne vie à l’âge d’or musical du Berlin juif des années 20 et 30, à travers le répertoire enregistré par Hirsch Lewin sur son label Semer, durant les années précédant l’arrivée des nazis au pouvoir. 4500 enregistrements et 250 disques a priori disparus, miraculeusement sauvés dans les années 90 par un musicologue allemand, le Dr. Rainer E. Lotz. En 2013, le Berlin Jewish Museum entreprend la restauration de ce patrimoine rare, et propose à l’accordéoniste Alan Bern de créer de nouvelles interprétations de certains de ces enregistrements. Il s’adjoindra notamment pour ce projet le chanteur des Klezmatics Lorin Sklamberg et le trompettiste Paul Brody. Entre cabaret berlinois, musique folk russe, esprit « kurtweilesque », opérette et hazanout, ce disque enregistré en live est une incroyable résurrection.
Leo Sidran joue son Michael Franks
Leo Sidran, après ses collaborations avec son père Ben Sidran, s’est récemment lancé en solo avec le très réussi Mucho Leo (Bonsaï Music). Auteur-compositeur, chanteur, multi-instrumentiste, arrangeur et producteur d’une classe rare, il livre un second album, Cool School, The Music of Michael Franks, hommage à la star de la pop-jazz californienne dont l’univers lui est si proche. 12 titres à savourer en toute coolitude, dont celui qui donne son titre à l’album avec la participation exceptionnelle de Michael Franks. Un « feel good album » comme on les aime.
Lyrisme juif
Le jeune ténor Benjamin Alunni livre avec Confluences un récital de mélodies où musiques classiques françaises et juives se rencontrent avec grâce. Du Kaddish de Maurice Ravel aux Chansons juives de Manuel Rosenthal, en passant par les Poèmes juifs de Darius Milhaud ou les Chansons populaires de Léon Algazi, Benjamin Alunni, accompagné de Marine Thoreau La Salle au piano et de Lydia Shelley au violoncelle, alterne avec bonheur mélodies en hébreu, araméen, français ou yiddish.
Jeremy Hababou, le clavier jazz bien tempéré
Avec Nuances (Outnote), le pianiste Jeremy Hababou confirme son statut de jeune prodige de la scène jazz. Ses compositions impressionnistes, son jeu empreint d’influences classiques d’une sobriété exemplaire, prend toute sa dimension dans son second album. Accompagné de Lukmil Perez à la batterie et Chris Jennings à la basse, Jeremy Hababou a invité le clarinettiste Stéphane Chausse et le contrebassiste Jeremy Bruyère dans ce disque tout en nuances, empreint de délicatesse et de romantisme.
Staïffi et ses Mustaphas, yalla !
Rééditée en vinyle le 27 juillet, la compilation Staïffi je t’aime, Staïffi je t’adore (Sony Music) regroupe les plus grands tubes d’Albert Darmon, aka Staïffi et ses Mustaphas. Star de la chanson « francarabe », Albert Darmon, originaire de Sétif en Algérie (d’où son nom d’artiste Staïffi) connaîtra un immense succès en Europe et au Maghreb avec sa version de « Mustafa » (« Chérie je t’aime, chérie je t’adore ») en 1960. Signé en France chez Vogue, il enregistre une série de 78Tours et de 45Tours que l’on retrouve avec bonheur dans cette compilation indispensable.
Quiet Dan, quiet pop-folk
Quiet Dan, né en Israël, a vogué de New-York à Paris et fait ses armes dans les clubs rock de Tel-Aviv. Son premier et superbe album When the earth was flat (Inoui) puise ses racines dans le Dylan des sixties, sous les influences de JJ Cale et Beck. En trio avec le bassiste-guitariste Antoine Reininger (Axel Bauer, DBFC) et le batteur-claviériste, Mathieu Penot (Sandra Nkaké, Yom), il mêle une folk onirique avec un rock aux parfums électroniques, et c’est une vraie réussite.
Daphné Kritharas, l’Égée-monie méditérranéenne
Née à Paris d’un père grec et d’une mère française, Dafné Kritharas nous emporte aux carrefours de la Grèce et du monde judéo-espagnol avec son bel album Djoyas de Mar (Lior éditions). Bercée dès son enfance par les chants judéo-espagnols qu’interprétait sa cousine, la violoncelliste Bahia El Bacha, elle interprète ces chants traditionnels avec tendresse et voix de velours, accompagnée du guitariste Paul Barreyre, du pianiste Camille El Bacha et du percussionniste Naghib Shanbehzadeh. Un ravissement.
Cohen@Mushon font l’Eurovision
Cohen@Mushon, c’est le duo formé par Michael Moshonov et Michael Cohen, surnommés les « Beastie Boys de Tel-Aviv ». Si vous ne connaissez pas encore ces producteurs stars du hip hop made in Israel, qui ont récemment signé comme beatmakers sur le prestigieux label américain Stone Throw Records, régalez-vous avec leur dernier clip, parodie funky à souhait des groupes israéliens 70s concourant pour l’Eurovision. Groovy et jubilatoire !
Sélection réalisée par la rédaction de Jewpop
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© photos et visuels : DR
Article publié le 31 juillet 2018. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2018 Jewpop