Alors que Miri Regev, ministre de la culture et des sports israélienne, exigeait le boycott de la soirée d’ouverture du Festival du cinéma israélien de Paris en raison de la projection du film Foxtrot, c’est finalement l’attachée culturelle de l’ambassade qui y représentera Aliza Bin-Noun, ambassadrice d’Israël en France. Mais l’attachée sera muette. Nos sources à l’ambassade nous ont rapporté les coulisses de ce revirement*.
Il y a quelques jours, dans le bureau de l’ambassadrice. Aliza Bin-Noun est au téléphone avec le Conseiller juridique du gouvernement israélien.
L’ambassadrice : J’ai l’air de quoi, maintenant que tu me dis que sa demande de boycott est illégale ? Je fais quoi, j’y vais ou pas ?
Le Conseiller juridique : Tu te débrouilles ! Comme si j’avais que ça comme problèmes à régler… Entre l’avocate traîtresse Gaby Lasky qui nous pourrit la vie pour libérer de prison la petite blonde péroxydée Ahed Tamimi, et les casseroles au cul de Bibi, tu crois que je m’amuse tous les jours ? Toi au moins t’as droit au dîner du Crif, à la photo avec Macron, et même s’il vous a entubé sur Jérusalem au moins t’as bien bouffé, de quoi tu te plains ? Moi je quitte pas mon bureau, c’est pitot-houmous au menu jour et nuit, j’ai pris 10 kilos, plein le cul ! Je vais demander une mutation comme ambassadeur au Guatemala !
L’ambassadrice : Super idée, je suis sûre qu’ils font un excellent guacamole !
Le Conseiller juridique : C’est ça, fous-toi de moi… Miri t’a dans le collimateur maintenant. Je suis pas Baba Salé mais je peux te prédire un bel avenir comme ambassadrice d’Israël en Albanie. Tu vas adorer…
L’ambassadrice : Tu crois qu’ils organisent aussi un Festival du cinéma israélien à Tirana ?
Scène suivante, toujours dans le bureau de l’ambassadrice.
L’ambassadrice à sa secrétaire : Appelez-moi la petite Elinor, dites-lui de venir fissa dans mon bureau !
L’attachée culturelle : Bonjour Aliza, je vous ai amené mon dossier sur les échanges entre street-artist français et israéliens pour le 70ème anniversaire, ça va être repris par tous les médias hype, c’est sûr !
L’ambassadrice : On s’en fout ! Tu vas me représenter à la soirée d’ouverture du Festival du cinéma israélien.
L’attachée culturelle : Mais je croyais que Miri Regev avait exigé qu’aucun membre de l’ambassade ne s’y rende ?
L’ambassadrice : Ça, c’était avant. Le gouvernement lui a demandé de s’occuper un peu plus de sport et un peu moins de culture. Faut y aller, sinon on est dans l’illégalité.
L’attachée culturelle : Ah cool ! J’adore le Majestic Passy, y a la boutique Zadig & Voltaire juste à côté ! C’est pas comme au Cinéma des cinéastes place de Clichy, avec tous ces Arabes, on se croyait à Ramallah. Le seizième, c’est plus tranquille.
L’ambassadrice : C’est pas le sujet. Le sujet, c’est que c’est toi qui vas représenter l’ambassade.
L’attachée culturelle : Mais je comprends pas… Pourquoi vous y allez pas, maintenant que le gouvernement vous y autorise ?
L’ambassadrice : Je peux pas, j’ai Pilates.
L’attachée culturelle : Ah ok… Et je dois faire quoi ?
L’ambassadrice : Tu l’ouvres pas. Motus. Tu connais le mime Marceau ? Ben c’est toi mardi soir.
L’attachée culturelle : Mais je suis fan du parrain du festival, Michel Hazanavicius ! J’aurai même pas le droit de lui dire que j’adore OSS 117 ?
L’ambassadrice : T’as pas compris… Déjà il sera là à la soirée de clôture, donc c’est mort pour toi. Ensuite tu fais la potiche israélienne. Tu parles pas français, tu parles pas tout court.
L’attachée culturelle : Ça craint, quand même, j’aurais bien voulu dire 2-3 trucs sur le cinéma israélien…
L’ambassadrice : Tirana, tu connais ?
*Verbatim retranscrit de l’hébreu par Sharon Boutboul
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Article publié le 13 mars 2018. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2018 Jewpop
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