Surnommée par ses admirateurs “Missile nose cone”, que l’on pourrait traduire par “obus pointants”, Cara Peters a fait les délices des magazines de charme américains des 60s, des clubs de strip-tease de Los Angeles et de Russ Meyer, felliniesque réalisateur juif américain, amateur de jeunes femmes sévèrement galbées.
Cara Peters, publicité pour Milka
Née en 1940 à Los Angeles au sein d’une famille juive originaire de Poméranie, Cara Peterson coule une enfance heureuse sous le soleil de Californie. C’est sur la plage de Malibu, au début des années soixante, qu’elle est repérée par Sam Bubetsky, éditeur de la revue coquine French Frills (NDT : Fanfreluches françaises), qui publiera ses premières photos dénudées, lui créant pour l’occasion un personnage affriolant de jeune étudiante parisienne.
Mais c’est le réalisateur Russ Meyer qui la rendra célèbre en lui donnant son premier grand rôle à l’écran dans Europe in the Raw (1963), un documentaire sur “le monde du vice en Europe” tourné en caméra 16mm entre Amsterdam et Paris, où Cara exerce alors ses talents de stripteaseuse, auréolée de succès sous le pseudonyme de Denise Du Vall. Gageons que les dormeurs n’étaient pas au rendez-vous.
Dès lors, Cara enchaînera les séances photos pour magazines de charme, devenant une égérie du body painting en vogue dans les années pop art, célébrée par le magazine Playboy dans son numéro de mars 1968.
Alternant par la suite shows de cabaret sexy et films plus ou moins recommandables au jeune public. Parmi ceux-ci, on retiendra le remarquable Suburban Pagans (1968) de William Rotsler, un mocumentaire sur la libération des mœurs,version Californication sixties, où son sens du rythme fait des merveilles sur d’endiablées musiques jerk.
Cara Peters dans le film Suburban Pagans (1968)
Cara Peters, Space Thing (1968)
1968 restera sa grande année cinématographique. Cara Peters tournera aux côtés de Dean Martin dans Matt Helm règle son compte, bien que non créditée au générique pour des raisons qui nous échappent. Puis dans Space Thing de Byron Mabe, sans doute le premier film de science-fiction érotique, où elle incarne la capitaine de vaisseau spatial Legs Benedict, menant son équipage de lesbiennes au fouet !
Sa carrière à l’écran se terminera en beauté, par un baiser échangé avec Frank Sinatra en 1970 dans la série tv Make Room from Granddaddy. Depuis, Cara Peters et ses missiles ont hélas disparu des radars.
Josée Bénazeraf
© photos : DR
Article publié le 4 décembre 2020. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2020 Jewpop