Livres été Jewpop

La sélection Jewpop de livres pour l'été

8 minutes de lecture

 

Jewpop a sélectionné pour vous des livres à emporter dans vos valises et à dévorer sous votre parasol !

 

Juifs sans argent

 
Juifs sans argent de Michael Gold (éditions Nada) publié en 1932 aux USA, est l’autobiographie romancée du « chef de file de la littérature prolétarienne américaine ». L’auteur, célébré aux États-Unis mais totalement méconnu en France, méritait largement cette réédition, près de 80 ans après sa première traduction française. Celui qui deviendra porte-parole du Parti communiste américain démonte ici avec force tous les clichés sur la prétendue richesse des Juifs, brossant un tableau du Lower East Side de son enfance époustouflant et picaresque. Un grand livre, à découvrir absolument.
 

Me voici Sfoer

 
Me voici, de Jonathan Safran Sfoer (éditions de l’Olivier), confirme l’extraordinaire talent de l’auteur de Tout est illuminé. Dans ce roman qui a pour cadre un couple juif de Washington au bord de l’explosion, et où se télescopent réflexions acerbes sur l’identité, l’héritage familial, la diaspora, l’enfance et l’adolescence, Israël, les relations conjugales et filiales… Sfoer fait preuve d’une incroyable virtuosité. D’une construction parfaite et d’un verbe brillant, Me voici alterne micro-tragédies humaines, géopolitique-fiction effrayante et pages désopilantes – en particulier sur le sexe – qui font immanquablement penser au Roth de Portnoy. Tout simplement éblouissant.
 

Le nez juif

 
Le nez juif (éditions de l’Antilope), encensé à juste titre par la critique – qui compare volontiers son auteur à Woody Allen – est le premier roman de Sabyl Ghoussoub. Ce court et hilarant récit autofictionnel pose un regard sensible sur les questions universelles d’identité, le « nez juif » de l’écrivain d’origine libanaise maronite lui servant d’absurde faux passeport, tantôt traité de « sale Juif » ou de « sale Arabe » (lire l’interview de Sabyl Ghoussoub sur Jewpop).
 

La médecine de Maimonide

 
La médecine de Maïmonide (éditions In Press), du Dr Ariel Toledano, passionnera aussi bien les lecteurs avides de « livres de santé » que ceux de pensée juive. Dans cette très originale biographie centrée sur les ouvrages médicaux du philosophe et talmudiste, on découvre – ce qui peut sembler aujourd’hui une évidence – combien l’auteur du Guide des égarés était moderne et le reste encore. De la méditation prônée pour lutter contre l’anxiété à l’éthique des soins, en passant par le régime alimentaire qui stimule la libido, Maïmonide avait déjà (presque) tout prescrit dans ses Traités.
 

Les guerres de mon père

 
Colombe Schneck poursuit l’exploration de son histoire familiale, pour le plus grand bien des lecteurs. Avec Les guerres de mon père (Stock), elle brosse un portrait d’une rare sensibilité de Gilbert Schneck, ce père mort trop tôt qui dissimula sous son élégante insouciance les traumatismes d’une enfance cachée pendant la guerre, d’une adolescence bouleversée par le meurtre d’un père homosexuel qui fit la une des quotidiens, et des horreurs de la guerre d’Algérie qu’il vécut appelé, comme jeune médecin . Cette plongée dans les souvenirs, témoignages et archives, en quête de paix mais aussi de reconnaissance pour tous ceux qui ont permis à l’enfant Gilbert Schneck de survivre, offre un très beau moment d’émotion.
 

Cosette Harcourt

 
Cosette Harcourt, de Guillaume Evin (Hugo Doc), nous emmène sur les traces du plus célèbre studio photo français, et surtout sur celles de sa créatrice. Les amateurs de biographies se régaleront avec l’histoire – méconnue – de Germaine Hirschfeld aka Cosette Harcourt, jeune juive allemande qui deviendra la « mademoiselle Chanel » de la photographie. Son entreprise mouvementée, des années 30 aux sixties, en passant par l’Occupation, nous fait croiser stars de cinéma et personnalités politiques, que Guillaume Evin, en excellent narrateur, fait revivre sous nos yeux éblouis (lire la chronique du livre sur le site Les Boomeurs).
 

Kant Marie Robert

 
Philo et plage font bon ménage avec Kant tu ne sais plus quoi faire, il reste la philo (Flammarion/Versilio) de Marie Robert. L’auteur a eu les honneurs des pages de nombreux magazines – et c’est amplement mérité – depuis la sortie de son réjouissant essai, qui vous fera définitivement aimer la philosophie comme guide de vie, même si vous comatiez près du radiateur en terminale (lire l’interview de Marie Robert sur Jewpop).
 

Daniel au pays de la déco

 
Avec Daniel au pays de la déco (éditions Ovadia), Cathie Fidler livre une biographie hors-norme d’un personnage hors du commun. Daniel, c’est Daniel Rozensztroch, le « pape du stylisme déco » français, à qui l’on doit notamment la direction artistique du concept-store Merci à Paris. Ce petit livre plein d’esprit et d’anecdotes, joliment illustré façon ligne belge par Sibylle Ristroph, ravira tous les amateurs de style et de tendances.
 

Les Goldman

 
Dans Les Goldman, la journaliste Ambre Bartok propose une histoire parallèle de la célèbre fratrie : Pierre, le militant passionné et écrivain de Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France et de L’Ordinaire mésaventure d’Archibald Rapoport, assassiné en 1979, et son demi-frère Jean-Jacques. L’auteur revient avec justesse sur l’importance de leur environnement familial, et célèbre les deux frères comme une adoratrice, avec une admiration sans bornes. Un livre qui comblera les fans de l’artiste préféré des Français, et qui permettra à ceux qui connaissent moins Pierre Goldman de trouver matière à le lire.
 
Sélection réalisée par la rédaction de Jewpop

 
© visuels : DR

 
Article publié le 30 juillet 2018. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2018 Jewpop
 
 
 

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