Ainsi que l’annonce la 4ème de couverture, The German-Jewish Cookbook est le premier ouvrage à explorer les secrets de la cuisine juive allemande, et un mémoire complet, riche de plus de cent recettes traditionnelles.
The German-Jewish Cookbook
Écrit de manière très personnelle par Gabrielle Rossmer Gropman et sa fille Sonya Gropman, il rappelle ce qu’était cette cuisine avant la Seconde Guerre mondiale et la manière dont les réfugiés survivants l’ont ensuite adaptée, notamment aux États-Unis. Ce livre raconte également l’histoire et les coutumes de la communauté juive en Allemagne, ainsi que sa vie en Amérique dans les années 40 et 50. Gabrielle est née en Allemagne, ses parents émigrèrent aux États-Unis alors qu’elle n’est qu’un bébé, en 1939. Elle grandit dans le quartier de Washington Heights, au nord de Manhattan, où près de 20 000 réfugiés juifs originaires d’Allemagne et d’Autriche résident alors, et où vont perdurer les traditions culinaires juives germaniques.
Sonya Gropman et sa mère Gabrielle Rossmer Gropman (photo Boston Globe)
La cuisine juive allemande diffère de la cuisine ashkénaze d’Europe de l’Est. Sonya le découvrira enfant, dégustant tant celle de ses grands-parents maternels allemands que celle de ses grands-parents paternels, originaires de Pologne et de Russie. Avec la complicité de sa mère, c’est cette particularité qu’elles auront à cœur de transmettre – d’abord à travers un blog puis avec ce remarquable livre – pour révéler au grand public une culture et des traditions culinaires méconnues, au regard des recettes classiques de la yiddishkeit. Illustré de manière originale par des gravures et des photographies (celles des recettes sont réalisées par Sonya), ce livre érudit se lit comme un roman : celui d’une communauté définie par son parcours et ses goûts alimentaires.
Berches
On y retrouvera avec un infini plaisir la recette des Berches, ces pains de shabbat allemands dont le nom évoque la chevelure tressée de la déesse Bertcha, symbole de fertilité. Ils diffèrent des hallot, car ils ne contiennent pas d’œuf, mais de la pomme de terre écrasée en purée. De même, les recettes de Kartoffelsalat (salade de pommes de terre) ou de Kartoffelpuffers (la version allemande des Latkes) iront droit au cœur des fondus de patates qui ont goûtés ces spécialités dans leur enfance… Et, bien entendu, l’inoubliable radis noir, les humbles harengs, le chou rouge à l’aigre-doux et les rouleaux de choux verts farcis sont de la partie, ainsi que toutes les pâtisseries sucrées que les Allemands adorent consommer avec leur café !
On s’en pourlèche les doigts rien qu’en le feuilletant. Mais attention, il s’agit d’un beau livre, à traiter avec grand soin et des mains propres. (Cet avertissement étant, bien sûr, parfaitement inutile pour les descendants de yekkes, telle l’auteure de cet article.)
Cathie Fidler
À noter : cet ouvrage complet à la fois attrayant et instructif est disponible (en anglais uniquement, hélas) sur Internet.
Commander The German-Jewish Cookbook de Gabrielle Rossmer Gropman et Sonya Gropman (Brandeis University Press) sur Barnes&Noble (35$)
Cathie Fidler est écrivain, auteur de plusieurs romans parmi lesquels Histoires floues, La Retricoteuse… du livre d’art Hareng, une histoire d’amour, co-écrit avec Daniel Rozensztroch et récemment d’un ouvrage consacré à son père le peintre et céramiste Eugène Fidler « Eugène Fidler, Terres mêlées » (Les Éditions Ovadia).
Gratitude, le blog de Cathie Fidler
© photos : Sonya Gropman / Boston Globe /DR
Article publié le 21 janvier 2019. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2019 Jewpop