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Guide de survie si tu portes un prénom…

7 minutes de lecture

9 mois c’est long quand on trépigne d’impatience de découvrir l’être tant attendu qu’on a conçu dans l’amour (et beaucoup de sexe quand même). Alors, futurs parents, mettez à profit ce laps de temps pour trouver un prénom qui ne s’apparente pas à une maladie handicapante. Si c’est trop tard, voici un petit guide de survie pour ceux qui portent…

Un prénom qui fleure bon le shtetl en 1941

Shtetl enfants Jewpop

Tu t’appelles : Yankel, Faigel, Leib, Herschel, Harel, Breindel, Mirka, Minah, Reysal.
La phrase que tu entendras le plus après t’être présenté : « Et en deuxième prénom t’as quoi ? ».
Avantage : donnez-moi un j, un q, un k, un w, un x, un y, un z. Si la vie était un Scrabble™, tu as tiré les bonnes lettres. Bien placé, à chaque fois que tu dis ton prénom, t’engranges 60 points.
Inconvénient : tu en auras tellement marre de corriger la prononciation de ton prénom que tu lâcheras l’affaire assez vite. Résultat, tes collègues de bureau t’appelleront vite « Hey toi », « copain », « ami de moi », « machin » ou « machinovitz » (oui sympa, certains garderont la connotation Europe de l’Est).

Un prénom d’héritier des Ewing, Carrington, Abbott

Beverly Hills prénoms Jewpop

Tu t’appelles : Brenda, Shanon, Kelly, Pamela, Warren, Ross, Dylan, Tiffany, Kimberley, Cindy.
La phrase que tu entendras le plus après t’être présenté : on ne te dit rien, en règle générale, on fredonne 3 tons au dessus le générique de « Beverly Hills 90210 ».
Avantage : si tu veux participer aux « Anges de la téléréalité », t’auras pas besoin de te trouver un pseudo.
Inconvénient : on utilisera – à tort – la prédisposition de ta mère pour les séries américaines (oui parce que sur ce coup là, ton père n’a pas eu son mot à dire) pour te cataloguer dans la catégorie « Plouc de la classe moyenne ». Il faudra mettre les bouchées doubles pour y arriver. ENA, Centrale, École des mines : j’ai trouvé aucune ancienne élève du nom de Donna ou Whitney.

Un prénom qui était à la mode en Algérie en 1952 

Alger Jewpop

Tu t’appelles : Émile, Armand, Augustin, Charles, Lazare ou encore Salomon, Mardoché, Binasse.
La phrase que tu entendras le plus après t’être présenté : « Votre prénom, pas celui de votre grand-père », « Ben alors on a fait quoi comme grosse bêtise pour être puni à ce point ? ».
Avantage : sur un malentendu, tu peux recevoir la carte Senior +  pour les transports, les musées et les cinémas. Ta grand-mère, qui a menacé de s’ouvrir les veines le jour de ta brit milah si on ne te ‘nommait’ pas comme son défunt Tsadik de père, te regarde avec amour et te gâte comme aucun de tes frères et sœurs.
Inconvénient : quand tu chines sur Tinder, tu es obligé d’envoyer la photocopie de ta carte d’identité car la meuf est catégorique, elle ne veut pas « un mec de plus de 40 ans ». Si par malheur, cette dernière appartient à la catégorie précédente, en relisant votre historique de conversation le lendemain matin (Edmond, Shannon, Edmond, Shannon, Shannon, Edmond), tu te sens un peu comme Michel Fourniret dans sa camionnette blanche.

Un prénom composé qui en dit long sur l’entente de tes parents au moment de ta naissance

Saints rabbin Jewpop

Tu t’appelles : Pierre-Elie, Jean-Abraham, Marc-David, Hanna-Rose, Lea-Lily, Max-Elie.
La phrase que tu entendras le plus après t’être présenté : « Oulala c’est compliqué tout ça. Vous n’avez pas une petite tendance à l’indécision vous ? ».
Avantage : en trouvant cet entre-deux, Yalta bâtard, tes parents (mère séfarade, père non-juif) ont chacun l’impression d’avoir gagné la partie. Ton acte de naissance a la saveur d’un armistice. La seule victime c’est toi et tu t’en fous. De toute façon avec un nom pareil, t’as toutes les chances d’être canonisé.
Inconvénient : entre ceux qui ne disent que le premier prénom pour gagner du temps, ta mère qui a choisi de ne t’appeler que par le deuxième, tes potes qui ont opté pour tes initiales, tu ne sais plus qui tu es. Résultat, après une anodine partie de Monopoly™ où tu as tout perdu pour récupérer l’avenue Henri-Martin, t’as fait un burn-out. Là, tu te reposes dans une clinique où tu as décidé de te faire appeler « Vent du Nord ». Ta mère vient régulièrement te rendre visite pour te dire que « Vent d’Afrique du Nord » c’est mieux.

The SefWoman
Ma philosophie se situe entre « A Kippour tout le monde pardonne, sauf moi » (Raymond Bettoun) et « Dieu n’existe pas, mais nous sommes son peuple » (Woody Allen)

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Article publié le 31 mai 2018. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2020 Jewpop

 

 

 

4 Comments

  1. Selfwoman comme toujours très inspirée. Une petite remarque cela dit : le prénom « Harel’ ne peut pas vraiment être rattaché à la catégorie « shtetl’ C’est au contraire un prénom – et un nom de famille – très fréquent chez les tzabarim

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