Charles Talar Just Fontaine PSG Jewpop

Charles Talar, Notre Homme de PSG

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Charles Talar, figure historique du PSG et de la production musicale française, est décédé aujourd’hui. Jewpop revient sur l’extraordinaire parcours de cet inconditionnel de foot, dont la carrière de producteur atteindra son apogée avec la comédie musicale Notre-Dame de Paris.

Charles Talar PSG Jewpop

De Sousse à Paris

Charles Talar, de son vrai nom Tahar, est né à Sousse, en Tunisie. Avant de devenir éditeur et producteur de disques, il débute comme attaché de presse de Tutti, la société d’éditions du label Philips, en 1963. Il montera ensuite avec Gérard Tournier son premier label, Ami, en 1965. Les succès vont s’enchaîner à partir de 1969, avec le tube L’Avventura de Stone et Charden, tandis qu’il créera sa propre structure de productions et éditions musicales, PEM Charles Talar, en 1972.  Les années 80 et 90 seront marquées par son association avec Didier Barbelivien, avec qui il créera le label Pomme Music. Entretemps, il aura été l’éditeur de Mike Brant, Claude François, Johnny Hallyday, Serge Lama, Francis Cabrel, Murray Head… tout en gérant les carrières de Michel Boujenah et Patrick Sébastien, et en produisant également quelques disques cultes comme le générique d’Albator ou plus improbables, tel ce 45T de Hervé Houzy, Le songe de Jacob.

Amateur de comédies musicales, Charles Talar sera à l’origine d’un des premiers succès du genre en France après Hair, avec Mayflower d’Eric Charden et Guy Bontempelli, qui fera un triomphe en 1974. Mais c’est le projet d’adaptation en musical du roman de Victor Hugo Notre-Dame de Paris, imaginé par Luc Plamondon et Richard Cocciante, qui couronnera sa brillante carrière de producteur.

« Une comédie musicale de Plamondon, ça m’intéresse, la musique de Cocciante, c’est formidable, et un roman de Victor Hugo, ça me va ! »

Logo Charles talar Records Jewpop

Après avoir essuyé trois refus de producteurs pour son projet, Plamondon, sur la suggestion de son ami Guy Darmet, directeur de la Maison de la danse à Lyon, rencontre Victor Bosch, qui gère la célèbre salle lyonnaise Le Transbordeur. Ce dernier organise alors un rendez-vous avec Charles Talar, qui les accueillera ainsi : « Une comédie musicale de Plamondon, ça m’intéresse, la musique de Cocciante, c’est formidable, et un roman de Victor Hugo, ça me va ! » Sans avoir rien lu ni entendu du projet, Talar leur propose de produire l’album et de coproduire le spectacle avec Victor Bosch.

On connaît la suite de l’histoire. L’album sort en 1997, sera vendu à 19 millions d’exemplaires tandis que son premier single, la chanson Belle, se vendra à 2,5 millions d’exemplaires et sera couronnée “chanson de l’année” aux Victoires 1999. Côté scène, le spectacle réunira plus de 8 millions de spectateurs, et sera adapté dans le monde entier.

Le gang des chemises roses

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Simon et Charles Tahar, Joël Bats

Mais ce “Magnifique” du show-biz marquera aussi son époque côté football. Son “histoire d’amour”, comme la qualifie le site du PSG avec le club, se manifestera lorsqu’il accompagne son ami Daniel Hechter, avec Francis Borelli, Bernard Brochand et Jean-Paul Belmondo, dans le projet de reprise d’un PSG au bord du gouffre, au printemps 1973. Surnommé « le gang des chemises roses », ce quintet de dingues de foot va redonner vie au club, qui retrouvera la Première division en 1974, avec le mythique avant-centre Just Fontaine comme entraîneur, et des joueurs exceptionnels tout au long de la décennie, de Dahleb à Rocheteau, en passant par Larqué, Bathenay, Fernandez, Toko, Surjak, Susic…

Grand complice du couturier Daniel Hechter, Charles Talar restera également très proche de Francis Borelli, natif comme lui de Sousse, qui lui succèdera à la présidence du PSG. Comme le rapporte le site du club, ils vont partager la joie des premiers trophées remportés par le Paris Saint-Germain – les Coupes de France 1982 et 1983, le Championnat de 1986 – et les innombrables discussions qui enflamment les comités directeurs du club organisés au domicile de Francis Borelli. « Charles était l’un de ceux qui mettait l’ambiance, se souvient avec émotion Alain Cayzac, l’ancien président du PSG. Il était un grand passionné, un homme très drôle, généreux et très professionnel. Surtout, de tous les dirigeants du club que j’ai connus, il était l’un de ceux qui connaissait le mieux le football. Il a participé à plusieurs opérations de recrutement, que ce soit sous Francis Borelli ou à l’époque de Canal+, notamment pour faire venir Artur Jorge et Ricardo en 1991. »

Tout au long de l’ère Canal+ (1991-2006), il restera une figure à la fois discrète et incontournable de ces « dirigeants historiques », qui compteront parmi eux son frère Simon Tahar, célèbre avocat de nombreux artistes, qui occupera la présidence du club en 2008. Ces dernières années, retiré des affaires du foot et du spectacle, il laissera son fils Nicolas poursuivre son œuvre de producteur, partant vivre à Miami. Charles Talar s’est éteint dans la nuit de jeudi à vendredi à Lisbonne, après une extraordinaire Avventura.

Alain Granat

© photos : DR
Article publié le 30 ocotbre 2020. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2020 Jewpop

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