Si le héros sort avec la fille, c’est « accord parental souhaitable »
Si le méchant sort avec la fille, c’est « interdit aux moins de 16 ans »
Et si tout le monde sort avec la fille, c’est classé X.
Kirk Douglas
Les Juifs ont (aussi) dominé l’industrie du cinéma pornographique. Est-ce un hasard ? Je ne le crois pas. Transgressifs, audacieux, les Bénazeraf, Kikoïne et autres Ron Jeremy auront marqué leur époque et les esprits.
En France, 3 noms restent emblématiques du genre. Deux réalisateurs, Gérard Kikoïne et José Bénazeraf, et un producteur, Marc Dorcel, seront les artisans majeurs de l’âge d’or du « film d’amour », ainsi que Kikoïne dénomme ses réalisations.
Révélant dans les années 70 des acteurs mythiques tel Alban Ceray, ineffable sosie priapique de Bernard Pivot, et ses camarades de jeu Jean-Pierre Armand, Dominique Aveline et Richard Allan, dream team de la quéquette tricolore d’alors, Kikoïne et Bénazeraf révolutionneront ce qu’on appelait en ce temps-là le « cinéma sexy ».
Alban Ceray, Richard Allan et Gérard Kikoïne, en séance de dédicace pour “Kikobook”
On doit en particulier à José Bénazeraf, passé par les bancs de Sciences-Po, des perles de dialogues surréalistes, où l’esprit du prolétariat révolutionnaire s’insuffle dans des scènes particulièrement bien léchées. Un bel exemple de subversion judéo-gauchiste s’il en est, dont les spectateurs de « La veuve lubrique » ne mesuraient alors pas forcément la portée politique.
Outre-Atlantique, c’est du côté des acteurs que les juifs se distinguent dans le monde du porno. Les amateurs se souviennent aussi avec émotion de Ron Jeremy, 63 ans, plus de 2200 films à son actif, surnommé à juste titre « le saucisson casher ». En 2014, il a fait la joie des internautes avec sa parodie du clip « Wrecking Ball » de Miley Cyrus. L’acteur cul-te du porno US, désormais égérie d’une marque de whisky, a passé son flambeau turgescent à un digne héritier, moins velu mais tout aussi torride.
James Deen, avec son visage de gendre ashkénaze idéal, est aujourd’hui la coqueluche des spectatrices américaines de porno. Mais un gendre qui honorerait épouse et belle-maman dans la même scène et dans des positions pas toujours très orthodoxes. Malgré des accusations de viol proférées l’année dernière à son encontre par son ex-compagne et partenaire à l’écran, la carrière de Deen – qui n’a pas été poursuivi en justice depuis – pointe toujours au plus haut.
Le porno gay n’est pas en reste avec Michael Lucas, leader de cette florissante industrie comme producteur et acteur, et par ailleurs fervent sioniste. Au point d’avoir, avec sa société Lucas Entertainment, financé et réalisé les premiers pornos gays israéliens avec des acteurs du cru, tout en promouvant le pays où coule le lait et le miel comme « tour-operateur gay», via l’organisation de voyages de découverte en profondeur du pays.
Si tout cela ne semble pas très tsniout*, l’apport indéniable des juifs dans ce secteur témoigne néanmoins d’une vigueur à toute épreuve, se hissant aux cimes du Jewporn à la force du poignet. Quant au porno juif stricto sensu, s’il devait exister un jour, il serait sans nul doute à l’image de l’excellent mot de l’humoriste américain Henny Youngman, « Je suis en train de faire un film porno juif : 10 % de sexe, 90 % de culpabilité ».
Alain Granat
< strong>*pudique
Le magazine Tenou’a, dans son numéro d’été, conjugue « Sexe, Torah et tradition » en explorant «la recette de l’amour, du désir et de la sexualité dans les pensées juives». Vivement recommandé par la rédaction de Jewpop !
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Article publié le 4 septembre 2016. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2016 Jewpop