Pas une heure ne passe depuis la profanation du cimetière israélite de Westhoffen sans que le coeur battant de la république n’affiche sa solidarité envers la plus ancienne communauté juive d’Europe, arrivée avec les légions romaines il y a deux mille ans.
Jean-Louis Debré s’est senti « poignardé ». Delphine Horvilleur, « enfant de Westhoffen », a trouvé les mots justes, suivie par Anne Sinclair, « enfant de Westhoffen » elle aussi.
Certains ont évoqué l’ancêtre de Karl Marx, rabbin de Westhoffen sous Louis XIV, et le père de Léon Blum, pour transformer ce village en basilique Saint-Denis du socialisme. Des cortèges de journalistes ont déferlé. D’autres se sont recueillis sur la tombe d’Abraham Blum, “grand-père du Front populaire”, dont la sépulture est maculée d’un graf raté en forme de swastika.
Sauf que cette sépulture n’est pas la tombe du père de Léon Blum, enterré à Paris, mais celle de mon arrière-arrière grand père Abraham Blum, marchand de grain qui eut la bonne idée de rester en Elsass-Lothringen après 1870.
Comme disait ma grand-mère, sa petite-fille, avec son accent alsacien : « Y a que les idiots qui sont restés ».
Alexandre Gilbert
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Article publié le 6 décembre 2019, tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2019 Jewpop