En ce jour de Yom Haatzmaout, alors qu’Israël célèbre ses 72 ans d’existence, Jewpop vous propose de découvrir 10 versions étonnantes ou rares de son hymne national, la Hatikva.
Si l’auteur des vers de la Hatikva est connu (Naftali H. Imber, né en Galicie en 1856), l’origine de sa mélodie reste mystérieuse, et ce n’est qu’en 2004, grâce à une loi proposée par le député druze Ayoub Kara, que l’œuvre devient officiellement l’hymne de l’Etat d’Israël.
Elle fut souvent attribuée au compositeur tchèque Smetana, qui l’utilisa dans son poème symphonique La Moldau, mais on la retrouve depuis plus de 500 ans dans diverses sources musicologiques. Elle a donné lieu à de superbes orchestrations, de Leonard Bernstein à John Williams, qui reprit la partition dans le film Munich de Steven Spielberg, ou encore dans Exodus d’Otto Preminger, qui confia à Ernest Gold la création de la bande originale du film. On peut également l’entendre interprétée par l’acteur et chanteur Al Jolson, fils de hazan célèbre pour son rôle dans l’un des premiers films parlants, Le chanteur de jazz, ou encore par Richard Tucker, ténor vedette du Metropolitan Opera de New York dans les années 50 et 60, qui chanta aussi durant toute sa carrière comme hazan. Plus récemment le pianiste de jazz israélien Yaron Herman en a livré une remarquable version, en compagnie du saxophoniste soprano Emile Parisien.
1 – Garde l’espérance, par Renée Lebas
Renée Lebas, née Lieben à Paris en 1917 dans une famille juive originaire de Roumanie émigrée dans le quartier de la Bastille, est l’une des plus grandes voix de la chanson française d’après-guerre avec Edith Piaf. Réfugiée en 1941 en zone libre, son père et sa sœur cadette sont arrêtés lors de la rafle du Vel d’Hiv. De Suisse, où elle s’exile en 1942, elle crée Insensiblement et à son retour en France à la Libération, sera la première chanteuse française à enregistrer dans un studio parisien. Elle sera aussi la première à évoquer la Shoah dans une chanson dédiée à sa sœur Madeleine, déportée à Auschwitz, La Fontaine de Varsovie (1956) et rendra hommage à son père, tailleur, et à sa mère, couturière, avec Tire l’aiguille. Charles Trenet lui demandera de créer sur scène La Mer, en 1946, elle sera aussi la première à présenter au public des chansons de Boris Vian et Léo Ferré. Celle qui, selon son ami Charles Aznavour, faisait “passer la musique yiddish pour de la chanson française”, enregistra en 1956 une adaptation en français de la Hatikva, Garde l’espérance, sur des paroles d’Henry Lemarchand et des orchestrations d’Emil Stern.
2 – Hatikva, par Hervé Houzy
Selon le site Musicali, Hervé Houzy est un “chanteur français des années 1960 et 1970 reparti depuis en Israël interpréter des textes bibliques”. On peut trouver sur le site Bide et Musique sa version disco particulièrement réjouissante d’Evenou Shalom, il interprète ici la Hatikva qui lui vaudra un passage dans une émission de Michel Drucker en 1977.
3 – Hatikva Tribute, par Philippe Guez
Pianiste, percussionniste et arrangeur, Philippe Guez s’est illustré dans le monde du jazz, collaborant avec Michel Colombier, Gil Evans, Randy Brecker, Quincy Jones, Carla Bley, Dee Dee Bridgewater, Peter Erskin, UZEB, Didier Lockwood… et de la musique africaine, en compagnie de Manu Dibango, Toure Kunda, Youssou N’Dour… avant de s’investir dans la composition pour l’audiovisuel. Si vous êtes fans de Take 6 et autres groupes vocaux, vous allez adorer son sens des harmonies dans cette version a capella de la Hatikva.
4 – Hatikva / Game of Thrones Mashup, par Michael Greilsammer
Le violoniste et chanteur israélien Michael Greilsammer, fan de la série Game of Thrones, a réalisé en 2014, pour célébrer le 66ème anniversaire de l’État d’Israël, un mash-up particulièrement réussi du thème musical de GOT avec la Hatikva.
5 – Hativka, par Meshugga Beach Party
Basé à Alameda, dans la baie de San Francisco, Meshugga Beach Party se revendique comme LE groupe de Jewish Surf Music ! Voici leur version tarantinesque de la Hatikva.
6 – Hatikva (interprétée en chinois), par Irene Orleansky
Chanteuse, joueuse de stick (un instrument dérivé de la guitare), réalisatrice de documentaires et ethnomusicologue, l’israélienne Irene Orleansky a produit l’album Music of Israelites and Jews of Africa and Asia, dans lequel on peut découvrir cette version de la Hatikva interprétée par des membres de la petite communauté juive de Kaifeng, dans la province chinoise du Henan.
7 – A Esperança, par Sérgio Lopes
Sérgio Lopes est brésilien et interprète de musique chrétienne contemporaine, genre très prisé aux USA, tout comme au Brésil. Voici sa version en portugais de la Hatikva.
8 – Hatikva, par l’Ensemble de harpes de Regina Everdeen
Harpiste batave, Regina Everdeen nous propose ici une version toute bucolique de la Hatikva qui fleure bon la forêt de Brocéliande, sur fond de poutres apparentes.
9 – Hatikva, par Carl et son Jewish Ukulélé
Instrument remis au goût du jour ces dernières années, le ukulélé fut introduit en 1879 à Hawaii par des immigrants portugais, ébénistes de l’île de Madère, qui débarquèrent avec leurs petites guitares à quatre cordes nommées braguinha. L’interprétation empreinte de mélancolie de la Hatikva par Carl, nous a particulièrement ému.
10 – Hatikva, par Matteo Piroso et sa flûte à bec
Le jeune Matteo nous ravit avec sa flûte à bec, instrument idéal pour initier les enfants aux joies de la musique.
Sélection réalisée par Alain Granat pour Jewpop
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Article publié le 29 avril 2018. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2020 Jewpop