Vacances de la Toussaint, pars avec des ziens !

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Où partir en vacances pour la Toussaint, et avec qui ? Les juifs sont indésirables en Tunisie et au Maroc, Israël n’a pas encore compris que les juifs de France ne sont pas tous cousins des Rothschild. L’été dernier, déjà, nombre d’entre-nous se sont retrouvés en Grèce ou en Espagne dans des voyages cashers. Inévitablement, on y croise des juifs tunisiens, débarqués du 17eme ou du 19eme arrondissement de Paris, via la Goulette ou Djerba. Pour cette nouvelle année 5773, et en cette période de vacances de la Toussaint, je me suis donné de bonnes résolutions pour mes futures vacances : partir avec des juifs Tunisiens, mes cousins préférés, pour les raisons qui suivent.
 
Tout ce qui est à toi est à moi, tout ce qui est à moi est à moi
Un juif tunisien n’a jamais de souci à la plage ou à la piscine pour trouver un transat. Mes amis seront tunisiens, ça m’évitera la galère de chercher un transat en première ligne pendant des heures. Tu vois un transat sur lequel il y a une serviette, et personne allongé ? Pas de souci, il vire la serviette et met la sienne. Quand le propriétaire arrive et râle, mon ami tunisien aura toujours la bonne réponse : «Et alors, tu as acheté la plage ? Seul H’ est propriétaire de la Terre. Pas nous, baroukh H’ !  et dégage sinon je te mets une tête !». Tout est dit, mon ami me trouvera toujours la meilleure place. D’ailleurs, le matin, il envoie sa femme poser douze serviettes et gare à celui qui proteste. Même s’il ne vient que 5 minutes après sa partie de cartes et sa sieste, c’est à lui.
 
Tu ne crèveras jamais de faim
Le tunisien arrive au buffet et prend tout en même temps. Depuis la salade jusqu’aux glaces, même s’il est seul à table en attendant sa femme, son fils, sa belle-fille, les 5 gosses et ses potes. «Et alors, il y en a pour tout le monde non ? Et arrive plus tôt mon ami, pourquoi tu râles ?». Peu importe si personne ne touche aux assiettes, mais elles trônent sur la table, et tant pis si mon pote a pris les seules bricks du buffet. Mon pote mange une bouchée, et laisse le reste. «C’est pas bon, c’est meilleur chez X ou Y, ça vaut pas le prix». Amusant, parce que dans l’avion du retour, il dira à ses voisins qui avaient choisi l’autre hôtel qu’il a kiiiiiiiffffffffféééééé !
 
Tu ne seras jamais perdu pendant les excursions ou au restaurant.
Mon ami tunisien a mieux que la casquette rouge ou le drapeau blanc des touristes japonais. Il a sa voix, grave, qui couvre David Guetta (encore un tune !) dans la boîte de nuit ou au restaurant. Si jamais tu veux écouter le guide qui te fait visiter les «vieilles pierres», tu entendras sa voix pour te repérer et la conversation sur la dernière BMX, sa boutique du Sentier, le tocard dans la 5ème à Vincennes, ou sa main au poker hier soir. Toi qui es dans un pays étranger dont tu ne comprends pas la langue, tu ne peux jamais te perdre. Il sera audible de loin. Seul souci, si tu as deux familles tunisiennes autour de toi.
 
Shabbat, tu te sentiras riche
Shabbat matin, surtout si tu es avec des djerbiens, tu te sentiras riche en écoutant les enchères. Même en vacances, attends-toi à sortir ton chéquier, et à vénérer celui qui a payé 300 euros pour monter à la Torah. Et le tunisien est sympa, il te donnera le kavod : «Allez Miskin, va, monte à la Torah, je te l’offre» et il ajoutera «normal, c’est mon client». Ensuite, tout le monde t’embrassera et te souhaitera hazak. N’oublie pas de faire le tour d’honneur, pardon de la salle, pour taper dans la main de tous, sinon tu es vite repéré comme frimeur.
 
Tu apprendras des chansons utiles pour ta vie sociale.
Toi, pauvre ashkénaze, tu ne connais pas encore Yasmina ou le Talil ? Et que vas-tu chanter aux mariages ? Tu vas vite apprendre, à force d’entendre les jeunes et moins jeunes tunes chanter Oum Kalsoum, Farid ou les autres interprètes. Allez, peu importe qu’Oum Kalsoum démarrait sa chanson au bout d’une heure et voulait la mort des juifs, elle chante si bien. La mère et la grand-mère de ton ami tune connaissent tout cela par cœur, alors le fils et le petit-fils… D’ailleurs, l’ado de 15 ans sort des jurons en arabe comme s’il était né à Tunis, avait étudié au Lycée Carnot et prié à la grande synagogue de Tunis, avant de passer ses vacances à la Goulette ou la Marsa. Voilà, mes amis Tunisiens me manquent déjà, mais j’ai dû abuser de leur boukha, ça me monte à la tête.
 
Jo Kreplech

 
© photo : Jewpop
Article publié le 8 novembre 2012, tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2013 Jewpop
 
 

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