L’année dernière, le BDS (Boycott Désinvestissement Sanction contre l’Etat d’Israël) avait publié un article consternant sur Le Post, appelant à boycotter le festival Jazz’N’Klezmer, auquel nous avions répondu ici. Les années se suivent et se ressemblent. Lundi soir, c’était devant l’entrée du New Morning que quelques dizaines de militants du BDS hurlaient leur haine d’Israël, lors de l’ouverture du 11ème festival J’N’K. A l’intérieur de la salle de concert, un fabuleux musicien,Vieux Farka Touré, malien et musulman, leur a répondu.
Devant une salle bondée, le Touré-Raichel Collective va démarrer un concert très attendu. Pour la première fois, une scène française accueille le groupe créé par le guitariste bluesman Vieux Farka Touré et par le pianiste Idan Raichel, dont le premier album, « The Tel-Aviv sessions« , est époustouflant. Une ouverture en beauté pour ce festival Jazz’N’Klezmer, qui étonne par son audacieuse programmation. Mais le BDS ne l’entend pas de cette oreille. « Israël Apartheid », on connaît sa chanson, que ses sympathiques militants sont venus entonner devant le New Morning… Elle a résonné à celles de Vieux Farka Touré, dont le pays, faut-il le rappeler, est aux prises avec la terreur imposée par des groupes islamistes armés.
S’ils avaient eu le bonheur d’être dans la salle ce soir-là, les militants du BDS auraient eu la chance d’entendre cet immense musicien leur expliquer pourquoi un juif et un musulman se retrouvent à faire de la musique ensemble, sans se poser la moindre question, pourquoi cette universalité n’a rien à voir avec la politique, et pourquoi, tout simplement, leur amitié prime avant tout. Mais comme disait Brassens, quand on est con…
Grâce au talent de la réalisatrice Esti, découvrez maintenant les acteurs de cette tragi-comédie, qui se conclut par un pur moment de grâce.
Alain Granat
La musique n'adoucit pas les moeurs du BDS
