C’est un sujet épileux, pardon épineux, qu’aborde le nouveau numéro de Tenou’a : le poil dans le judaïsme, sa vie, son œuvre. Au fil (loin d’être rasoir) des pages du magazine, vous le découvrirez sous toutes ses longueurs et langueurs, qu’il soit bien visible ou dissimulé, voire intégralement épilé.
Imaginerait-on Moïse et Freud sans leurs barbes, Groucho sans sa moustache, Larry David et Barbra Streisand (jeunes) sans leur Jewfro, Serge Benamou sans sa toison poitrinaire rutilante et touffue ? Non, évidemment ! Le poil est juif, et inversement.
Delphine Horvilleur, en fan de Jacques Demy, met en lumière ce poil féminin qui “concentre toutes les attentions” dans l’Histoire du judaïsme, à travers la symbolique du film Peau d’Âne adapté du conte de Perrault éponyme. Soulignant combien “la pilosité féminine est d’ailleurs toujours perçue comme plus obscène”, comme le titrait déjà le magazine Hara-Kiri en 1972.
On entre de plein poil dans le sujet avec les toujours brillants Noémie Issan-Benchimol et Gabriel Abensour, qui abordent bille en tête (couvertes) la question du “couvre-chef féminin” dans la tradition juive, ses symboliques et implications sociales, avec un article qui décoiffe !
Les aspects économiques du poil font aussi l’objet d’un passionnant papier de Brigitte Sion, qui nous plonge dans l’univers impitoyable de la perruque juive orthodoxe, une industrie florissante qui, à l’image du Sentier, est désormais trustée par les Chinois. Ils sont partout. Perruque, toujours, avec le témoignage de Myriam Sommer-Ackerman, étudiante rabbin qui nous explique son choix de la porter, dans un tour de la question sans préjugés.
L’historienne Annette Wieviorka nous rappelle aussi, au travers de témoignages poignants de rescapés des camps d’extermination, que “les cheveux ne protègent pas de la mort dans le camp”, tandis que la psychanalyste Judith Toledano-Weinberg nous éclaire sur l’ambivalence autour du sexe dans le judaïsme, sous l’angle lacanien.
On conclura sur une note désopilante avec Laurent Sagalovitsch, qui comme à son habitude se plaint, cette fois-ci, des discriminations qu’il subit en tant que juif chauve.
En cette fin d’année loin d’être poilante, ce nouveau numéro de Tenou’a vous fera assurément reprendre du poil de la bête ! Tout comme le tout beau et tout nouveau site de Tenou’a, ébouriffant !
Jewpop
Le nouveau site tenoua.org, vous permet de :
• Lire confortablement votre revue sur mobile, tablette, ordinateur…
• Parcourir plus de 10 ans d’archives Tenou’a : des centaines d’articles, des dossiers thématiques, des portfolios…
• Voir les premières saisons des ateliers en replay
• Découvrir très bientôt le LabTenou’a avec des podcasts exclusifs, des vidéos et des textes inédits
• Souscrire aux nouvelles formules d’abonnement Tenou’a
• Réserver vos places d’ateliers
• Commander d’anciens numéros de Tenou’a
S’abonner à Tenou’a ou commander ce numéro en ligne
Soutenir Tenou’a
Les points de vente Tenou’a
Les ateliers Tenou’a
Visuel © Tenou’a / photo de couverture © Benyamin Reich /DR
Article publié le 21 décembre 2020, tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2020 Jewpop
… et ça n’est pas qu’une question d’esthétique : la chose, le temps et l’espace !
On ne doit plus dire « … israélien, israélienne » mais plutôt « … d’Israël », ceci pour au moins quatre raisons :
– sur le plan strictement musical, l’adjectif « …israélien » est long, appuyé, pesant, chargé (voir agressif), et disharmonieux, comparé à une terminaison en « …el » qui est mélodique, harmonieuse, aérienne et très légère à l’oreille ;
– sur le plan grammatical, « israélien » n’est qu’un adjectif relationnel, il souligne que l’élément auquel il se rattache entretient une relation avec ce nom, Israël, mais sans préciser ni la nature, ni la force de cette relation ;
– sur le plan historique, « …israélien » ne fait référence qu’à l’Histoire récente (depuis 1948) du peuple juif et occulte tout le passé antérieur multimillénaire du peuple d’Israël;
– enfin et surtout, sur le plan symbolique dire « …d’Israël», pour un premier ministre, pour un soldat ou pour toute une armée, représente une responsabilité, une identification et une appartenance définitoire forte et englobant tout le peuple juif où qu’il soit dans le monde et à travers toutes les temps…