Marie Robert Jewpop
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10 questions à Marie Robert, auteur de "Kant tu ne sais plus quoi faire, il reste la philo"

9 minutes de lecture

 
Quand mon boss m’a dit « Sharon, chroniquez-moi Kant tu ne sais plus quoi faire, il reste la philo de Marie Robert. Ça devrait vous être utile, vous y apprendrez entre autres que Spinoza n’est pas une petite marionnette en bois avec un long nez ! », je n’ai pas relevé sa remarque désobligeante et me suis plongée dans ce livre jubilatoire, à la fois drôle, lumineux et plein d’esprit, qui vous fera entrevoir la philosophie sous un nouveau jour.

 
Marie Robert a eu la riche idée de nous livrer les clés de vie de douze philosophes, de Platon à Kant en passant par Spinoza, Levinas, Nietzsche… pour nous sortir de situations du quotidien auxquelles nous avons tous un jour été confrontés. Se faire jeter par son mec, faire le deuil de son chien, consommer à outrance, trouver l’âme sœur, gérer un ado… Oubliez le coaching façon « développement personnel et mieux vivre », voilà des siècles que les philosophes ont réponse à (presque) tous nos tracas ! Marie Robert nous en fait ici une démonstration magistrale, ancrée dans la « vraie vie », avec un humour revigorant et un didactisme tout en douceur pour une matière réputée ardue. L’auteure s’est pliée à l’exercice de l’interview Jewpop, preuve de son aptitude à répondre à tout !
 
 

Kant tu ne sais plus quoi faire Marie Robert Jewpop

 

Marie Robert, l’interview Jewpop

 
Sharon Boutboul : Marie, tu as écrit ta première chronique « philo » sur Jewpop en décembre 2013, puis 3 autres entre 2014 et 2015. Puis plus rien. Tu ne serais pas un tantinet fainéante ?
Marie Robert : Clairement. Mais pour dissimuler ma flemme, je préfère laisser courir des rumeurs. Genre, j’ai ouvert à un bar à jus à Tel-Aviv, j’ai participé au casting de The Voice (mais j’ai été recalée pour manque d’engagement politique), ou je me suis fait refaire les seins pour mieux réussir dans le milieu philosophique…
 
S.B. : Avoue, c’est parce que le boss t’as aussi fait le coup du « J’adore ce que vous faites, mais je ne peux vraiment pas vous payer, c’est compliqué en ce moment… » que tu as laissé tomber ?
M.R. : Non seulement il ne voulait pas me payer mais en plus, il ne m’invitait pas pour shabbat. Donc c’était soit les prud’hommes, soit la démission. J’ai été corporate.
 
S.B. : Ton frère Guillaume Robert est ton éditeur. Tu l’as choisi pour éviter les remarques sexistes du genre « Celle-là, c’est sûr elle a couché pour y arriver ! » ?
M.R. : Tu t’appelles Boutboul et tu ne connais pas les homonymes ?! Encore une fake news. Cet éditeur m’est totalement inconnu ! Les journalistes devraient un peu mieux faire leur boulot !
 
S.B. : La couverture de ton livre est rouge, est-ce un hommage subliminal à Marx, qui ne figure pas dans ta sélection de philosophes ? Tu es plutôt gauchiste ou néo-réac ?
M.R. : La réalité est que c’est un hommage à mon lipstick « Rouge passion » de Chanel, mais comme je veux vendre des livres, et que désormais les marxistes ont de l’argent, vivent dans des appartements dans le 6e arrondissement… Je sème le trouble. À 10 000 exemplaires vendus, mon éditeur m’offre des Louboutins. Il faut au moins ça pour chanter dignement l’Internationale.
 
S.B. :  Ça fait quoi d’être shootée pour ta 4ème de couverture par le célèbre photographe Claude Gassian, qui a réalisé des portraits des Stones, de Jim Morrison, Jimi Hendrix… ? Tu te la pètes trop depuis ?
M.R. : Ah enfin une question pointue ! Je suis hyper honorée, et j’en profite pour annoncer la sortie de mon disque : « You Kant Always Get What You Want ! »
 

Marie Robert Jewpop

 
S.B. : Dans le film de Fred Zinnemann « Tant qu’il y aura des hommes » adapté du roman éponyme de James Jones, une scène se déroule dans une chambrée de soldats à Hawaïï, à la veille de l’attaque de Pearl Harbor. L’un deux lit « Le Banquet » et l’un de ses camarades lui sort « Je  savais pas que le chien de Mickey avait écrit un bouquin ! » (en vo, le jeu de mot passe mieux, le soldat confondant Plato et Pluto). Tu trouves la blague pourrie, ou tu aurais pu la faire dans ton chapitre consacré à Platon ?
M.R. : Disons qu’il faudra au moins attendre le tome 3 pour se permettre des jeux de mots aussi nuls que celui là !
 
S.B. : Les mecs qui portent des chemises blanches super échancrées à près de 70 ans, tu trouves ça ridicule ou stylé ?
M.R. : T’as déjà vu une photo de BHL allongé lascivement avec Arielle sur un sofa à Marrakech ? Je te laisse interpréter.
 
S.B. : Si je te dis Raphaël, tu penses d’abord à qui : un chanteur, un peintre, ou un philosophe ?
M.R. : À Raphaël Ziterman, mon amoureux de CE2 ! La fidélité avant tout.
 
S.B. : Est-ce que la philo aide à pécho ? Et si oui, quel auteur ou ouvrage conseilles-tu en priorité à nos lecteurs/lectrices de laisser traîner sur une table basse pour impressionner sa target ?
M.R. : Journal du séducteur de Kierkegaard ! Et sinon, la question serait plutôt « comment pécho malgré la philo ? ». Notre vrai créneau, c’est après 40 ans. C’est l’âge où préférer lire Critique de la raison pure au lieu d’aller à la plage, devient enfin sexy.
 
S.B. : Une rumeur court à la rédaction selon laquelle le boss t’aurait demandé, à défaut de poursuivre ta rubrique « philo », de figurer dans la rubrique « charme » de Jewpop en maillot de bain avec ta planche de surf. Tu confirmes lui avoir répondu « Vous devez confondre Weinstein et Wittgenstein ! » ?
M.R. : J’aimerais avoir une éthique, mais la vérité, c’est que je ne peux rien refuser à Alain Granat ! Je file chercher mon leash !
 
Propos recueillis par Sharon Boutboul
 
Marie Robert est enseignante de philosophie et français, directrice et fondatrice d’une école maternelle et primaire inspirée de la pédagogie Montessori à Marseille.
 
Commander Kant tu ne sais plus quoi faire, il reste la philo (Flammarion/Versilio) de Marie Robert sur le site la librairie.com
 
© photo : Claude Gassian / Flammarion / DR

Article publié le 9 avril 2018. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2018 Jewpop

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