Madonna Jewpop

Mon entretien pour le poste de chef cuisinier casher chez Madonna

5 minutes de lecture

 
Quand une amie m’a transmis l’annonce de Madonna pour un poste de chef cuisinant casher, je me suis dit « pourquoi pas moi ? ». Surtout pour un salaire annuel de 124 614 €. Le problème, c’est que – d’après mon fiancé – je réussis même à foirer un œuf dur. Mais on ne va pas se la raconter, la cuisine casher, c’est en principe moins bon que la cuisine traditionnelle, donc je me suis dit que j’avais mes chances !
 
Arrivée à Londres chez Madonna, dans l’une des demeures de la star où avait lieu l’entretien, j’ai eu la désagréable surprise d’attendre aux côtés d’une dizaine de personnes. Yoni Saada, l’ex-star de Top Chef, somnolait vaguement sur son siège, assis à côté de la mère de mon amie Déborah Bitton, chez qui j’allais souvent goûter ado. Elle nous fourrait dans la bouche des cigares au miel dès notre arrivée, résultat Deborah ressemble aujourd’hui à Carlos, la barbe en moins. Simone Bitton me prend dans ses bras et hurle « Ma fille, tu es malade ? On voit tes côtes ! Attends, je dois avoir quelques chose dans mon sac… ». J’ai été sauvée par le gong, Simone était attendue par Madonna.
 
À ma droite, un type reluque mon décolleté, il porte un t-shirt « Free Gaza, Fricassée ». J’ai à peine le temps de consulter mon téléphone qu’il se présente « Moi c’est Yassine, et toi ? » je réponds « Enchantée, Sharon », Yassine me regarde bizarrement et me sort « Sharon, comme le boucher de Sabra et Chatila ? ». Je sens qu’on part sur de mauvaises bases, j’ai envie de lui rétorquer que mon boucher s’appelle Amsallem, et enchaîne « sympa ton t-shirt ! Et sinon tu t’y connais bien en cuisine casher ? ». Yassine m’explique alors que « casher et hallal, c’est presque pareil » et que Madonna n’y verra que du feu, vu que « de toutes façons, elle a le nez tellement bousillé par la coke qu’elle ne ferait pas la différence entre un bar rôti au thym et des poissons panés surgelés de chez Lidl »
 

Madonna Jewpop

 
C’est alors que je vis Simone Bitton sortir en larmes du bureau de Madonna, s’écriant « Schkoun Madonna ? Rrrrrrrkh Laorina ! » avant d’entendre « Miss Sharon Boutboul please next ! ». Côté tenue, je l’avais jouée sobre, petite robe noire légèrement décolletée, escarpins, classe mais discrète et pas trop sexy, histoire de ne pas faire d’ombre à la sensualité exacerbée de ma future employeur, 60 ans bien sonnés au botox. J’avais pipeauté mon CV, remplaçant mes années de chroniqueuse chez Jewpop par des passages auprès des plus célèbres familles juives de la mafia jet-set comme chef cuisinière es-casher. Vu que tous les noms des mes prétendus employeurs étaient ceux des grands ténors de l’arnaque au CO2, aujourd’hui sous les verrous, planqués à Ashdod ou Netanya, voire envoyés ad patres par des tueurs à gages russes, Madonna pourrait toujours se brosser pour vérifier mes antécédents.
 
Je vais vous la faire brève, vu que j’ai pas eu le job. Pour 2 raisons. D’une, visiblement mon anglais n’est pas encore au top pour que je bosse un jour chez Madonna. Quand elle m’a demandé « Do you like mussels ? », j’ai compris « Est-ce que vous aimez Bruxelles ? » et là j’ai répondu « Oui, beaucoup ! Et les frites aussi ! » (French fries, je savais, j’avais révisé !). Et de deux, je n’avais pas prévu l’épreuve en live. Quand elle m’a demandé de préparer un plat casher pour 18 personnes, « quelque chose de simple mais avec du goût », j’ai fait des œufs durs. Et visiblement, mon chéri avait raison.
 
Sharon Boutboul
 
© photos : DR

Article publié le 28 octobre 2018. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2018 Jewpop

 

1 Comment

  1. Je ne comprends pas. Mussels ça veut dire moules. Tes french fries étaient les bienvenues, tu aurais dû être embauchée illico

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