L’UEJF est célèbre pour ses opérations coup de poing au sommet de Durban ou en faveur de tous les opprimés de la terre, ses sandwichs dégueus vendus dans un local minuscule et insalubre au sein d’une fac pourrie, et encore plus célèbre pour ses universités « learn, sex and sun ».
Tu crois que tu pars pour une semaine de conférences et de ski, enfin dans ta tête c’est surtout le ski et dans la tête des organisateurs de l’UEJF c’est surtout les conférences… Si possibles chiantes et suivies d’un débat fascinant sur « Dans la mesure où le monde est ce qu’il est et que la vie vaut ce qu’elle vaut, peut on accepter d’être un juif, de gauche, sioniste et pro-palestinien dans le monde français diasporique d’aujourd’hui ? », tout ceci évidemment suivi d’une thérapie de groupe où chacun exprime un point de vue identitaire freudien et lévinassien, animé par un brillant étudiant en droit, sciences-po, philo ou art du spectacle, s’imaginant déjà un destin de cacique du parti socialiste. Bref, l’UEJF, on y dort peu, on y mange mal et on est coincé pendant des heures à subir un intensif lavage de cerveau. C’est comme une secte qui fait subir à ses membres les pires sévices sans que personne ne se plaigne et, comme dans une secte, c’est le meilleur moment pour pécho.
L’apparatchik
Tu veux choper un membre actif de l’UEJF, le ou la membre actif/ve de l’UEJF qui a enfin trouvé des gens qui lui ressemblent, qui n’ont pas peur d’aller tracter devant la fac parce que dans le mur des chiottes de Tolbiac, quelqu’un a gravé une croix gammée au feutre indélébile et qu’il n’est pas question de laisser la bête immonde refaire surface ?
La tactique : easy. Chope-le/la à 4h du mat’ après la dernière intervention d’Encel, s’engueulant avec Denis Charbit sur le risque que fait encourir l’Iran à Israël. Dis-lui que tu te sens hyper concerné et que tu as senti en toi l’appel identitaire juif (mais toujours de gauche et dans le respect de l’Autre, hein !) et que tu te sens motivé pour militer. Profite du moment ou ému(e) il/elle te prendra dans ses bras pour te congratuler, pour tenter le coup de ripper vers sa bouche. Emporté par sa joie d’avoir fait un nouvel adepte… ça peut marcher.
Le p’tit nouveau
Celui/celle qui, fraîchement débarqué de son Grenoble natal, pense renouer avec l’esprit colo qui lui avait tant manqué pendant ses années de prépa. Il/elle pense qu’il/elle va enfin trouver des gens qui lui ressemblent et éventuellement trouver l’âme sœur.
La stratégie : partage son enthousiasme juvénile et sa joie, fais mine de vouloir grandir avec lui dans ce beau mouvement, fais-le rêver en lui racontant comment vous irez tracter tous les deux à Paris 13 Villetaneuse, et transformerez des salafistes en droit de l’hommiste et féministes forcenés. Et sur cette vision idyllique d’un monde où tout le monde serait copain, profites-en pour fondre sur ta proie, qui toute à son excitation, fera preuve du même enthousiasme avec toi qu’avec l’UEJF.
Le risque ? Que tu t’accroches à ta proie naïvement émouvante, et qu’elle t’oblige à l’accompagner à Villetaneuse, où, en tant que juif et donc sioniste, tu feras l’objet d’une fouille au corps complète avec toucher rectal et tout le bordel, façon check point de Tulkarem, pour te faire vivre «ce que les Palestiniens vivent».
L’indécis
Tu veux pécho un indécis, lui il est là par err… hasard, il s’est fait choper à la fac par un pote de pote, a malencontreusement avoué que sa mère s’appelle Cohen, et s’est retrouvé contraint et forcé de participer à cet événement. Il est traqué par tous les participants, qui essaient de le faire renouer avec son judaïsme, alors qu’il passe son temps à rêver d’aller se bouffer une tartiflette et d’y ajouter un peu de sauce aux huîtres pour faire bonne mesure.
La technique : ce participant là, c’est un super client, une cible merveilleuse. Joue-la « extracteur » en mode Prison Break, tatoue-toi les plans de la station de ski sur le dos. Emmène-le au restau, et au menu : fondue, sauciflar et viande des grisons. Éperdu(e) de reconnaissance, il y a de fortes chances pour qu’il te tombe dans les bras.
Le mec populaire qui se la pète en débat
Il se proclame à droite et pratiquant pour faire chier le gaucho laïcard de base de l’UEJF, debout la main sur le coeur quand on parle de la France, chiale qu’on peut être patriote sans être cagoulard. C’est le même qui trouve Zemmour parfois un peu light et qui hurle au visage de Dominique Sopo que SOS racisme est une vaste fumisterie et l’antichambre du parti socialiste.
Modalités d’abordage : lui offrir «Témoignages» de Sarkozy, et lui dire que vous vivrez à Courbevoie, Neuilly ou Ra’anana, en éduquant vos enfants dans l’amour et la nostalgie de l’Algérie française.
ATTENTION : Jewpop décline toute responsabilité en cas de fiançaille, mariage, ou création de petits juifs que pourrait causer l’application des stratégies hautement efficaces décrites ci-dessus. Enfin, on vous parle d’un temps que les moins de 25 ans ne peuvent pas connaître hein… Il parait qu’à l’UEJF aujourd’hui, ils attendent le retour de Sarko comme les Loubavitch celui du Rabbi (Z »L), qu’il y a un package adhésion UEJF/Les Républicains, et que les membres d’UEJF/HEC sont en train de la reconvertir en start-up et espèrent une rentabilité de 100%.
Jessie et James Feujenbaum
© photos : UEJF
Article publié le 7 novembre 2013. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2015 Jewpop