"Au nom de la Loi", de Samuel Blumenfeld

4 minutes de lecture

 
 
Comme elles paraissent lointaines, ces soirées du début des années soixante où résonnait la musique martiale du générique d’Au nom de la loi, cultissime série télévisée en noir et blanc dont le héros, Josh Randall, allait révéler Steve McQueen au public français. Samuel Blumenfeld, critique cinéma et grand reporter au Monde, nous entraîne avec ce premier et magistral roman, dans le sillage de l’acteur le plus cool du monde, indéfectiblement lié au destin d’une famille juive ashkénaze de la banlieue parisienne.
 
Auteur de L’Homme qui voulait être prince, les vies imaginaires de Michal Waszynski (Grasset, 2006), biographie du producteur du film Le Dibbouk, et d’un livre d’entretien avec Brian de Palma, Samuel Blumenfeld est l’un des grands spécialistes du cinéma américain en France. Il semblait presque évident qu’un mythe hollywoodien tienne un rôle majeur dans son premier roman, plus encore lorsqu’une part d’autobiographie rejoint la fiction. Steve McQueen va donc naturellement accompagner la vie de David, le fils de la déjantée famille Bergelson, dotée d’un membre rêvé en la personne du héros de La Grande Évasion.
 
D’évasion, il est question tout au long du récit, entre le père, Isaac Bergelson, Don Quichotte juif en quête sa vie durant de trésors à jamais inexistants, la mère, Hannah, auteur-talmudiste compulsive d’un unique roman qu’elle se refuse à voir publié, et du fils unique, David, qui trouve en Steve McQueen un frère ange-gardien, complice irréel de sa vie d’enfant puis d’adolescent.
 

 
Au nom de quelle(s) loi(s) agissent les personnages de ce roman foisonnant ? De celle des rapports père-fils qui imprègnent le récit. De la loi juive aussi, mais pas vraiment orthodoxe, à l’image de la famille Bergelson. Une loi avec laquelle s’arrangent parfois les personnages si attachants créés par Samuel Blumenfeld. À travers une peinture empreinte de nostalgie de la société française des années 60 et 70, d’un petit monde ashkénaze traumatisé par la Shoah puis bouleversé par l’arrivée de la communauté séfarade, l’auteur nous entraîne subtilement dans son drôle de scénario, articulé autour de la filmographie du King of Cool qui rejaillit sur tous les personnages, comme si le grand écran était un révélateur de leur existence.
 
Entre anecdotes étonnantes sur Steve McQueen (nous apprenant au passage qu’il parlait… yiddish et joua son premier rôle dans une pièce de théâtre yiddish !), portraits hauts en couleurs (l’épique boxeur français Max Cohen), en passant par des moments de pure émotion (le récit de la bar-mitsva de David) et de burlesque total (le truculent personnage de Bernard Kosinski, oncle dandy-escroc digne d’une comédie de Monicelli), Samuel Blumenfeld livre un premier roman séduisant et profond, tout en élégance. Du Steve McQueen dans le texte.
 

Alain Granat

© photo : William Claxton
 
 Au nom de la Loi, de Samuel Blumenfeld (Grasset), 240 p., 17, 01€
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1 Comment

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