"Les Gamins", à la recherche du tant perdu

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Avant même d’aller voir Les gamins, je savais que j’allais me marrer, puisque j’avais appris que lors de la première «projo» presse, les journalistes, êtres d’ordinaire si peu enclins à la gaieté, avaient applaudi le film à l’unanimité.
 
Il faut dire que déjà, le casting est parfait avec un trio parfaitement mosaïque Chabat-Boublil-Kiberlain : le vieux drôle et le jeune drôle, la mère bobo-borderline, et la jeune innocente fofolle, le petit dealer versaillais avec l’accent wesh, Patrick Bruel en agent immobilier et un guest rock star invraisemblable dont je vous tairai le nom.
Thomas (Max Boublil) est chanteur de mariages. Lors de l’un d’entre-eux, il fait la connaissance de Lola (Mélanie Bernier), qui bien que pas grande blonde avec des gros seins comme moi et comme il prétend les aimer, le séduit par sa répartie. Que j’ai aussi.
Leur histoire d’amour va bon train jusqu’au jour où elle a l’idée de lui présenter ses parents, en crise depuis que le père, Gilbert (Alain Chabat) se sent devenir vieux. Gilbert  a épousé Suzanne (Sandrine Kiberlain), qu’il «déglinguait» autrefois tellement elle était «bonne».
Mais aujourd’hui, elle ressent plus d’amour pour les produits bio, les clochards et le Burkina Fasso, que pour son époux. Du moins le croit-il. Aussi, tente t-il de dissuader Thomas d’épouser sa fille en l’incitant à profiter de la vie. Il quitte sa maison dans laquelle son canapé n’a  « plus de couleur, mais un message : celui de regarder Des chiffres et des lettres», pour s’installer dans un studio d’ado et cramer le budget qui était destiné au Burkina Fasso.
 

C’était vieux avant 

Le duo vieux-jeune est inversé dans ce film et c’est ce qui en fait tout son intérêt.
Gilbert veut se racheter une vie, cela passe par la piscine à bulles, les prostiputes, une batterie… etc
Il pense ainsi revivre sa passion (la batterie) et se sentir libre de toute attache. Mais Thomas, bien qu’amusé, ne le suit pas dans tous ses écarts, obnubilé qu’il est à l’idée de vendre sa chanson d’un ridicule hilarant.
Sa vie paisible lui convient, mais il se laisse divertir le temps du film par la folie de Gilbert, plutôt comme spectateur que comme acteur d’ailleurs.
Un des premiers plaisirs que Gilbert redécouvre en quittant sa femme Quinoa, c’est celui de la pizza. Puis viennent le shit, les clopes et les potes.
Mais Gilbert est quinquagénaire…
 

Plus ieuv la vie

Bien sûr, ce film est hilarant, c’est même la plus drôle des comédies françaises des années 2000 de toute l’histoire des comédies françaises des années 2000, mais sous cet humour décapant se cache une morale qui fait du bien : Le bonheur vaut plus que le plaisir, tant qu’on garde l’humour.
Tout le monde est drôle dans ce film, le seul mode de communication est l’humour : Thomas joue Max Boublil qui joue Thomas, enchaînant ainsi blague sur blague (hilarante scène de la baignoire enspermée) quand Gilbert manie l’art des canulars comme moi.
Même Sandrine Kiberlain dans son rôle de bobo insupportable, nous fait rire, ce qui relève de la magie pour cette actrice estampillée musique classique-teint livide-drames français.
 

 La recherche du tant perdu

Contrairement aux apparences, ce film n’est pas une ode à la jeunesse perdue mais à la vieillesse  retrouvée.
Et ça me conforte dans ma petite vie à moi.
Il est 19 heures et je dois partir : ma soupe va refroidir.
 
Mélanie Klein
 
La bande-annonce du film :
 

 
Chronique publiée sur le blog Mon Cinéma, reproduite avec l’aimable autorisation de son auteur.

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