Une histoire de la Palestine et d'Israël en photos, de 1860 à nos jours

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Chaque semaine, Jewpop vous fera découvrir l’histoire de la Palestine et d’Israël en photos, de 1860 à nos jours, à travers l’exceptionnelle collection de Gad Edery, galeriste et collectionneur français. Quelques-uns des photographes qui vous seront présentés au fil des parutions se trouvent exposés aujourd’hui dans les plus grands musées, d’autres sont restés anonymes, mais chacun propose une vision inédite et unique de l’histoire de la Palestine et d’Israël. En préambule à cette série, Gad Edery répond aux questions de Jewpop.
 
Jewpop : Gad Edery, d’où vous vient votre passion ?
Gad Edery : J’ai toujours collectionné les images, les timbres, les affiches, et ça depuis l’enfance. À l’âge de 19 ans, je suis en Israël et rencontre une peintre assez connue… Elle me demande ce que je pense de ses toiles, je lui donne très sincèrement mon avis et voilà que cela bouleverse son travail ! Disons que j’avais déjà une «vision très personnelle» de l’art ! Elle me dit «toi, tu seras marchand d’art !». Je lui répond «je serai avocat !». Quelques jours plus tard, je me promenais comme souvent dans la vieille ville de Jérusalem, où je poussais les portes de galeries locales. Dans l’une d’elles, je tombe en arrêt sur une aquarelle, dont le marchand voulait 75$, alors une fortune pour moi ! Je reviens tous les jours, harcèle le marchand qui finalement me la laisse à 50$, m’intimant de ne plus jamais revenir (rires) ! Voilà comment ça a commencé !
J. : Votre parcours vous prédestinait à devenir collectionneur, puis galeriste ?
G.E. : Absolument pas ! J ai fait des études de droit et d’histoire de l’art à l université ainsi que d’urbanisme à Sciences Po Paris. En même temps, je commençais à fréquenter les salles des ventes et les galeries. À la fin de mes études, j’avais besoin d’argent pour assouvir ma passion. J’ai postulé auprès d’une banque d’affaires, qui m’a reçue sans doute par curiosité (avec mes diplômes de juriste spécialisé en urbanisme, et d’Histoire de l’art, je n’avais pas vraiment le profil…). Et me voilà embauché comme… trader ! Je navigue entre Londres, Genève et Paris jusqu’à la crise de 2008. Là, je suis viré et je me dis autant faire ce que j’aime !
 
 

 
 
J. : Comment achetez-vous vos premières photos ?
G.E. : Je pars travailler à Londres en 1997 où je fais mes premiers achats de photographie. Alors, la photo contemporaine n’était pas encore au niveau des prix actuels, et à la fin des années 90, peu de gens s’y intéressent comme actuellement. Mais même aujourd’hui, pour 5000€ (ce qui est une somme !), on peut encore acquérir une pièce de musée. En peinture, à ce prix, vous n’avez rien ! Mon objectif est de partager ma passion avec le plus de monde possible, et avec ma galerie, de permettre à chacun de pouvoir s’offrir une très belle pièce, à un prix «abordable». On peut trouver de très belles photos à moins de 2000€.
J. : D’où vous vient cet intérêt pour les photos relatives à l’histoire de la Palestine et d’Israël ?
G.E. : Cette collection personnelle, c’est un peu mon histoire, et notre histoire aussi. Au départ, j’avais l’ambition de monter une collection d’archéologie levantine, à l’image de celle qu’Elie Borowsky a constitué pour le Bible Museum de Jérusalem, mais je me suis rapidement rendu compte de la difficulté de l’entreprise. Je me suis naturellement tourné vers la photographie et j’ai donc commencé par acheter des photos du 19ème siècle, souvent des commandes d’éditeurs français de photos «touristiques» aux formats 15 x 25 cm et 30×40 cm, mais rapidement, je retombais sur les mêmes sujets, un peu ennuyeux. Je me suis alors dirigé vers les photos des années 30 à 60, souvent réalisées par de très bons photographes de presse, devenus mondialement célèbres, comme Rubinger, Kluger, Pninn, Guidal… Il m’arrivait de chiner des photos , puis de voir le même tirage au musée d’Israël ! À l’époque, ça ne valait rien, on trouvait des clichés exceptionnels entre… 10 et 300€ ! Les premiers instants de l’Histoire d’Israël venaient juste de passer, et j’achetais les images qui me plaisaient et illustraient l’évolution du pays. Par la suite, je suis revenu au 19ème siècle, finalement peu considéré, et ai découvert des photographes extraordinaires, comme ceux de l’American Colony Studio de Jérusalem.
J. : C’est quoi, «l’oeil» du collectionneur ?
G.E. : En photo, on a les mêmes critères qu’en peinture : ce qui fait, par exemple, qu’une toile de Rembrandt dans un musée, au milieu d’autres oeuvres, vous frappera immédiatement. La photo qui m’intéresse, c’est celle qui raconte quelque chose, qui a en elle un discours, et toute une humanité.
J. : Qu’est-ce qui vous a décidé à partager cette collection exceptionnelle sur Jewpop ?
G.E. : Ma collection fait partie de notre patrimoine, elle est destinée à être montrée et partagée par le plus grand nombre. Cette « Histoire de la Palestine et d’Israël en photos » est aussi une façon de montrer, via des clichés rares, comment, de 1860 à aujourd’hui, a évolué Israël, aujourd’hui une nation de plus de 8 millions d’habitants, avec plus de 60 de ses entreprises cotées au Nasdaq !
Propos recueillis par Alain Granat
 
Photo illustrant l’article : collection privée Gad Edery, auteur inconnu, 25,5 x 20,7 cm, tirage argentique, Circa 1960
© photo Gad Edery
Découvrir GADCOLLECTION.com, la galerie en ligne de Gad Edery
Article publié le 6 octobre 2014. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2014 Jewpop

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