Soyons claire et honnête : je suis terriblement jalouse de l’humoriste et comédienne américaine Sarah Silverman. Etre aussi drôle et sexy en même temps ne devrait pas être permis. Pour me consoler, je me dis que chez nous, on a Anne Roumanoff. Ça compense un peu.
Si vous ne connaissez pas encore Sarah Silverman, imaginez un mélange d’Alain Chabat pour l’humour (en bien plus trash) et de la meuf ashkénaze avec laquelle, vous les mecs, avez toujours rêvé de sortir. Sarah Silverman, comme la plupart des grands comiques américains, a débuté dans l’émission tv Saturday Night Live, avant de devenir l’une des stars de la chaîne Comedy Central avec son propre show.
Sous ses dehors de délicieuse JAP (Jewish American Princess), elle enchaîne les sketchs hilarants et provocateurs, adorant choquer le public («Je me suis fait violer par mon médecin, une expérience douce-amère pour une fille juive »), ses sujets de prédilection allant de son vagin, de son dernier vomi, de ses expériences sexuelles anales ou encore des parties intimes de Jimmy Kemmel, star de la télé avec lequel elle partagea sa vie («Vous voyez quand certaines odeurs vous rappellent des lieux familiers ? Figurez-vous que les couilles de Jimmy sentent exactement comme l’appartement de ma grand-mère. À moins que ce ne soit l’appartement de ma grand-mère qui a toujours senti comme les couilles de Jimmy… C’est peut-être pour ça qu’il est l’homme de ma vie »).
L’art de Sarah Silverman consiste à faire passer les sujets les plus crus et les vannes les plus odieuses avec le sourire innocent de votre petite soeur, quand elle vient de brûler dans la poubelle votre collection complète de Penthouse. Et les américains l’adorent. Surtout les démocrates. Car du côté républicain, sa sale réputation ne risque pas de s’améliorer après son dernier coup d’éclat.
Déjà engagée aux côtés d’Obama en 2008, la comédienne vient de poster une vidéo sur YouTube adressée au milliardaire juif Sheldon Adelson, 78 ans et géant des casinos de Las Vegas. Le sémillant mais peu sympathique vieillard soutient le candidat républicain Mitt Romney, à qui il vient de faire un don de 10 millions de dollars et une promesse de subvention supplémentaire de 100 millions de dollars pour battre Obama.
Sarah Silverman lui a donc fait une «proposition indécente» : s’il accepte de verser cette somme à Obama plutôt qu’à Romney, elle ne «couchera pas avec lui car ils ne sont pas mariés et qu’elle est une fille bien» mais lui réserve une surprise – sexuelle – de taille. La proposition de Sarah : une scène d’amour lesbienne (scissor en argot américain), en bikini, mais qui devrait néanmoins lui faire atteindre le nirvana, la comédienne concluant : «aidez-moi à délivrer Mitt Romney de son sugar daddy (homme riche et âgé qui entretient un(e) jeune)».
Pour l’instant, le milliardaire n’a pas réagi à la proposition. Estime-t-il que c’est trop cher payé pour admirer de près la comédienne en bikini ? Il est vrai que sa nudité a été récemment exposée lors d’une scène du film Take This Waltz, pas encore sorti sur les écrans français. Dans un rôle dramatique à contre-emploi, et lors d’une scène de douche très nature, Sarah Silverman a peut-être abattu toutes ses cartes un peu trop vite pour faire casquer le richissime papy de Las Vegas.
Sharon Boutboul
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Article publié sur Jewpop en juillet 2012