Photo d'enfants à Paris Plage Jewsalsa Jewpop

Je veux juste une dernière danse

7 minutes de lecture

Je veux juste une dernière danse, avant l’ombre et l’indifférence, et surtout avant la rentrée ! Et cette danse, j’irai la danser ce dimanche avec JewSalsa sur les quais de Seine !

Car oui, tongs et crème solaire, paréo et sac de rando seront bientôt – hélas !- remisés à l’ombre des placards, tout comme moi dans mon bureau ! Fini la lumière du soleil, j’irai bronzer à celle de mon écran. Mais pas encore. Non. C’est trop tôt. Je ne suis pas prête encore. Donnez-moi encore de la lumière, de la couleur, de l’éclat. Donnez-moi de la musique, donnez-moi de la danse, donnez-moi une dernière fois l’ivresse de la fête, celle de la joie que l’on partage. Je veux juste une dernière danse.

Cette danse, je veux la danser sur les quais de Seine avec mes amis de JewSalsa, et avec tous ces amis d’un jour qui partagent ce désir d’être ensemble juste pour être heureux, l’espace d’un instant. Cet été, Paris Plage avec JewSalsa, ça a été ma dose de rires, de sourires, de partage, de danse, de bataille d’eau !

Photo d'une petite fille Paris Plage Jewsalsa Jewpop

Ce sont des enfants qui dansent le klezmer sur un air de Rabbi Jacob, c’est le câlin d’une petite fille avec un bénévole déguisé en lion. Ce sont des chapeaux de hassidim et des Borsalino qui passent de mains en mains, que tu portes une barbe de hipster, un drapeau algérien ou un pistolet à eau. C’est un concours de youyous entre une touriste américaine, une expat’ polonaise et une grand-mère d’Afrique du nord. Ce sont des Ashkénazes qui se déhanchent sur de la musique kabyle ou arabe andalouse, et cela paraît tout aussi normal que des Tunisiens qui dansent sur de la musique israélienne, ou des Philippins qui rejoignent une ronde festive sur des musiques hassidiques.

Photo d'un homme avec chapeau de Hassid Parris Plage Jewsalsa Jewpop

C’est cette émotion toujours particulière de danser le répertoire de la bar mitzva de mon cousin Michaël en 1996 avec des passants sur les quais de Seine, tout naturellement – genre tout est parfaitement normal… (faut croire qu’on aime tous Enrico et les Gipsy Kings). Et au delà, c’est cet étonnant sentiment de liberté de danser et de chanter sur de la pop israélienne en toute coolitude, avec tous les badauds qui se promènent, trouvent ces airs entraînants et qui, à force de revenir, dimanche après dimanche, finissent par les connaître.

C’est comprendre le sens du mot fraternité, à voir tout le monde danser et rire ensemble alors qu’alternent sur les platines des chansons en français, en anglais, en espagnol, en hébreu, en arabe, en yiddish, en créole. Et de voir tout ce petit monde partir ensemble pour Cuba sur le son de la salsa !

Et tout qui se passe dans la paix et la sérénité, comme si dans cette petite bulle de musique, on finissait par se rappeler enfin qu’on est bien tous d’ici, qu’on est également tous d’ailleurs, et que les points communs qui nous lient sont bien plus forts que les différences exacerbées par quelques minorités bruyantes.

Au fil des ans « Paris Playa con JewSalsa » devient une famille. Les habitués reviennent pour les cours de bachata, de danse orientale, les initiations aux chorégraphies Bollywood, les danses du shtetl, ou le concert Klezmer Salsa. Je veux juste cette dernière danse, et éprouver une dernière fois cet été ce sentiment d’être juste bien, ensemble, tous, chez moi, à Paris.

Photo de deux jeunes filles Paris Plage Jewsalsa Jewpop

#VivreEnsemble #ViensPécho@Jewsalsa

Alors, je les entends déjà, les grincheux, qui me traiteront peut-être d’invétérée optimiste (en termes probablement moins choisis, mais qu’importe). Ce n’est pas de l’ingénuité, ni de la candeur. C’est un choix. Une cause. À chacun la sienne, et la mienne est de me battre à grands coups de sets de musique, pour inviter les gens à se rencontrer et à s’amuser ensemble.

La mère de la haine, c’est l’ignorance. Danser, rire chanter, apprendre, sont les armes des militants du vivre ensemble, ce sont les miennes, celles dans lesquelles je crois, et les seules que je veux manier. C’est pour cela que dimanche, j’irai une dernière fois sur les quais pour cette dernière danse. Viendrez-vous la danser avec moi ?

Jess Rahmani

Depuis 7 ans, l’association JewSalsa anime dans le cadre du festival Paris Plage des bals klezmer, des soirées salsa, des initiations à la musique pour enfants et plus généralement fait danser les passants tous les dimanches et jeudis de l’été. Chaque année, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui ont ainsi l’opportunité de se rencontrer et d’échanger. Danse et vivre ensemble, c’est le leitmotiv de JewSalsa.

Ce dimanche JewSalsa promet de vous faire vivre une dernière danse exceptionnelle avec un orchestre live (Los Cigarillos en El Shtruddle) qui apportera sur les quais de Seine un vent d’exotisme venu de Cuba et des pays de l’Est. Un savant mélange de klezmer et de salsa qui prolongeront encore un peu les vacances. 

Rendez-vous à partir de 15h au métro Pont Neuf, rive droite : suivre la musique !
Toutes les infos pratiques ici

© photos : Jess Rahmani / JewSalsa / DR

Article publié le 1er septembre 2019. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2019 Jewpop
 

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