Je suis allée voir « La Reine des neiges 2 » au cinéma, vendredi 22 novembre après-midi, soit deux jours après sa sortie et quelques heures avant Shabbat. Autant dire que samedi matin, à la synagogue, je repensais plus à ce dessin animé que je n’étais attentive au discours du rabbin invité qui en plus de parler en hébreu, tenait des propos concernant Eve qui m’ont donné envie d’aller rejoindre le cortège des #NousToutes avec une pancarte « Les meufs à la schule, Rabbi tu nous saoules ». Tout ça pour dire qu’en repensant à « La Reine des neiges 2 », entre le moussaf et le kiddoush, j’ai repéré cinq preuves que ce dessin animé est casher.
1 – Elsa et Anna s’habillent tsniout
L’un des premiers émerveillements en voyant le film, c’est la beauté des vêtements que portent les héroïnes, Elsa et Anna. On perçoit la texture des tissus, leur souplesse, la délicatesse des motifs. Bien sûr, il fait froid dans le royaume d’Arendelle et l’on peut comprendre aisément qu’elles s’habillent chaudement, robes et jupes longues, pantalons, manches longues. En plus d’être pratique quand il y a des coups de vents et des cascades à effectuer, ça permet de préserver leur pudeur. Tenues d’hiver oui, mais tenues tsniout aussi.
2 – Olaf est un Golem
Olaf, le bonhomme de neige vivant, l’est grâce à la magie d’Elsa, la reine des neiges. Il rappelle le Golem du Maharal de Prague au XVIème siècle, supposé défendre la communauté juive contre les pogroms.
3 – La traversée de la mer
Dans « La Reine des neiges 2 », Elsa doit traverser la Mer Sombre. C’est le moment le plus visuellement spectaculaire du dessin animé. C’est tellement beau qu’on aimerait la voir se battre contre San Goku de Dragon Ball Z. Moïse n’étant pas dispo, Elsa parvient à traverser la Mer à sa façon, et on trouve sabot.
4 – L’autre monde
L’une des chansons phare du dessin animé est « Dans un autre monde » chantée par Elsa. Déjà, avec « Libérée, délivrée » dans le premier opus, on pouvait penser à la sortie d’Égypte et la fin de l’esclavage pour les Hébreux. Cette fois, « l’autre monde » peut faire penser au Olam Haba, le monde des morts dont parle la Guémara. C’est d’ailleurs de cet autre monde que vient la voix de la mère décédée d’Elsa et Anna.
5 – Le grand pardon
Une autre chanson, cette fois interprétée par Anna, s’intitule « Tout réparer » dans le sens de « réparer une faute ». Comment ne pas penser à Yom Kippour ? À la Téchouva ? Et puis, en plus, dans les paroles, elle dit « ouvrir les portes du ciel » comme dans la prière de la Néhila à la fin de Yom Kippour. CQFD. Et pour Anna, chantons tous Mazel Tov !
Il y a également des arbres qui brûlent sans se consumer pareils à un buisson ardent, un barrage qui rappelle le Mur des Lamentations, un châle typique qui pourrait être un taleth, une soirée éclairée à la bougie (de Shabbat), mais arrêtons-nous là dans les parallèles, ça pourrait freezer le ridicule.
Romane-Paule Hanski
© visuels : The Walt Disney Company France / DR
Article publié le 27 novembre 2019, tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2019 Jewpop
