"La Promesse de l'aube" de Romain Gary, une superbe adaptation théâtrale

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Adapté au théâtre par Bruno Abraham-Kremer et Corine Juresco, « La Promesse de l’aube » de Romain Gary tient toutes ses promesses, portée par un immense acteur.
 
Seul sur scène, Bruno Abraham-Kremer interprète Romain Gary. Face au public, il se souvient de la promesse faite à sa mère, à l’aube de son existence.  A  40 ans, devenu écrivain et diplomate, il rend hommage à la « femme de sa vie », qui, plus que toute autre mère juive, a de l’ambition pour son fils. Mais pas celle de faire de lui un médecin ou un avocat : héros, écrivain de l’envergure de Victor Hugo ou ambassadeur de France, et rien d’autre. Pour répondre à l’amour inconditionnel de cette mère russe, ex-actrice aux espoirs déçus, Gary deviendra effectivement héros de la France libre comme aviateur, écrivain (deux fois prix Goncourt) et diplomate.
Bruno Abraham-Kremer interprète Romain Gary, mais aussi sa mère et les personnages pittoresques qui ponctuent le récit. L’acteur a la carrure de ces grands comédiens d’avant-guerre, les Jules Berry et autres Harry Baur. Il possède aussi ce talent d’incarner avec justesse un personnage que l’Histoire nous a rendu familier. Il est Romain Gary, ce dandy triste et séduisant, mais aussi le jeune homme empli de fougue tel que l’écrivain s’est raconté dans « La promesse de l’aube ».
 

 
La mise en scène sobre et inventive de Corine Juresco et Bruno Abraham-Kremer laisse toute leur place aux mots. Quelques accessoires, des enceintes audio disposées sur scène comme de petites forteresses, diffusant une bande-son qui ponctue très justement le texte, tous ces éléments gardent le spectateur concentré sur le jeu de l’acteur. Admirable raconteur d’histoire, Bruno Abraham-Kremer, célébré pour ses interprétations d’Ibrahim et les fleurs du Coran, de La vie sinon rien ou encore de L’Amérique (Molière 2006 Grand Prix spécial du Théâtre privé) mériterait sans nul doute un second Molière, cette année dans la catégorie comédien.
 
On redécouvre ce merveilleux roman autobiographique, que l’on a lu adolescent, qu’on fera lire à ses enfants et qui reste l’un des plus bouleversants portraits de mère de la littérature du XXè siècle. Et l’on ressort ému devant ce texte magnifiquement interprété. Une pièce à voir absolument.
 
Arielle Granat.
 
Théâtre du Petit Saint-Martin, 17 rue René Boulanger, 75010 Paris.  Du mardi au samedi : 20h45 et le samedi également à 16h. Réservation au 01 42 02 32 82 ou sur tpsmbilleterie@gmail.com
 
 
 

 

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