La seconde vie de Mein Kampf

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À propos de l’ouvrage de David Alexandre, Philippe Coen, Jean-Marc Dreyfus, Pour en finir avec Mein Kampf. Et combattre la haine sur Internet (Le Bord de l’Eau, 2016).
 
Mein Kampf s’est vendu à près de 12,5 millions d’exemplaires pendant la période de l’Allemagne nazie. Depuis, son audience n’a jamais cessé. Cet ouvrage continue d’être traduit, publié, lu, repris sur tous les continents dans presque toutes les langues. Les motivations des lecteurs sont variées : connaissance historique des thèses de son auteur, curiosité pour un ouvrage supposé interdit, adhésion idéologique militante, fascination pour une œuvre sulfureuse… L’Allemagne avait inauguré la première étude conséquente sur cet ouvrage en 2006 (1). Ce n’est qu’en 2009 que l’on verra publiée en France une première historiographie détaillée sur ce manuscrit de la haine (2). L’arrivée dans le domaine public, le 1er janvier 2016, de Mein Kampf nous donne l’occasion de revenir sur sa genèse, son utilisation comme outil de propagande politique meurtrière et principal corps de doctrine nazie, sa diffusion à travers le monde et les questions que pose cette arrivée dans le domaine public.
 

Du tribun oral au tribun scriptural

 
 

À la fin de la Première Guerre mondiale, Adolf Hitler, ancien caporal démobilisé, intégra les services de renseignement de la Reichswehr (force de défense du Reich) où il fut chargé d’espionner, en septembre 1919, un groupe politique nationaliste et raciste d’extrême droite, le Deutsche Arbeiterpartei (Parti des travailleurs allemands). Devenu membre, il utilisa ses talents d’orateur pour se hisser au niveau des instances dirigeantes du parti (3).

 

Après la défaite de 1918 et les contraintes liées au traité de Versailles (demandes de réparations, perte de territoires, etc.) l’Allemagne fut touchée à la fois par de fortes difficultés financières et une importante instabilité politique. Les raisons de mécontentement ne manquaient pas. Le 24 février 1920, Hitler transforma le Deutsche Arbeiterpartei en Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei (Parti national-socialiste des travailleurs allemands) (4). Il en deviendra le chef (Führer) en juillet 1921. Dans le même temps, à Munich, sont créées les Sturmabteilung (sections d’assaut), les SA.

 

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Adolf Hitler a commencé à concevoir Mein Kampf en 1924 alors qu’il purgeait une peine de prison à Landsberg am Lech, en Bavière, suite au putsch manqué des 8 et 9 novembre 1923, dit « Putsch de la brasserie » ou « Putsch de Munich », visant à renverser la République (de Weimar). Ce coup de force se solda par seize morts du côté des militants du NSDAP et quatre du côté des policiers venus empêcher ce coup de force. Après ce fiasco, le NSDAP fut déclaré illégal et Adolf Hitler se retrouva interdit d’expression publique, mais toute l’Allemagne connut le nom de son meneur. Arrêté le 11 novembre 1923, puis enfermé dans une confortable cellule à la forteresse de Landsberg en compagnie de Rudolf Hess, Emil Maurice, Hermann Kriebel, et quelques autres militants, Hitler se verra condamné le 1er avril 1924 à cinq ans de prison pour haute trahison. Il bénéficiera d’une libération anticipée et sortira de prison le 20 décembre 1924.

Revenons un peu en arrière, à la prison de Landsberg (5). Hitler y rédigea son manuscrit, dès le mois de décembre 1923, d’abord à la main puis sur une machine à écrire Remington, offerte par Emil Georg alors directeur de la Deutsche Bank (6). Il le dictera également à un certain nombre de ses camarades d’armes, emprisonnés avec lui. Ian Kershaw explique que « deux ans avant la rédaction de Mein Kampf, Hitler s’est forgé une vision du monde quasi définitive. La lutte contre le « judaïsme international », la lutte contre le marxisme (…), la lutte pour l’acquisition d’un « espace vital » à l’Est (…), la lutte incessante entre des races biologiquement définies » (7) constituent une part importante de sa constitution de l’histoire, sa vision du monde (Weltanschauung, mot récurrent dans Mein Kampf). Il termina son écriture en octobre 1924.

Hitler écrit comme il parle, dans un style lourd, au point que son manuscrit sera retravaillé par plusieurs de ses proches. Il y raconte son enfance, sa venue à Vienne, évoque la Première Guerre mondiale, son activité politique et le parti national-socialiste, etc. D’abord imprimé en caractères gothique, puis ultérieurement en caractères latin, Mein Kampf devait s’appeler à l’origine Viereinhalb Jahre Kampfes gegen Lüge, Dummheit und Feigheit heißen (Quatre années et demie de combat contre les mensonges, la sottise et la lâcheté) avant d’être raccourci et renommé. L’ouvrage composé de douze chapitres et d’environ 400 pages paraîtra en Allemagne le 18 juillet 1925 aux éditions Frantz Eher Verlag à Munich. Cette maison d’édition publie également le journal du NSDAP, le Völkischer Beobachter (L’Observateur populaire). La même année, Hitler fonde la Schutzstaffel (escadron de protection), plus connue sous le sigle de SS. Un an plus tard, le 11 décembre 1926, Hitler publiera un second volume, comprenant quinze chapitre et environ 300 pages, qui sera associé en 1930 au précédent. Ces deux ouvrages réunis formeront le Mein Kampf de près de 700 pages que tout le monde connaît aujourd’hui (8).

 

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Cette somme mêle à la fois une part d’autobiographie, de convictions idéologiques, des analyses politiques (les causes de la défaite de l’Allemagne en 1918 sa déchéance, son rabaissement, etc.), de l’État, de réflexions sur la propagande et l’importance de la parole, de projets sur de possibles alliances avec des pays étrangers, de vues géopolitiques millénaristes pour l’avenir d’une Grande Allemagne… Il encense l’ordre, évoque ses peurs, ses ambitions… Comme pour tout texte de propagande, Hitler adaptera dans Mein Kampf la réalité des faits à son idéologie. Les négationnistes de la Shoah ne pratiqueront pas autrement (9). Une révélation émerge en lui progressivement : le mal qui mine (« parasite » et « affaiblit ») les hommes depuis des générations serait incarné par un ennemi (« poison ») absolu, le Juif (la « race juive »). Hitler écrit dans Mein Kampf : « J’avais appris ce que parler veut dire chez le Juif : ce n’est jamais que pour dissimuler ou voiler sa pensée. Et il ne faut pas chercher à découvrir son véritable dessein dans le texte, mais entre les lignes où il est soigneusement caché. Ce fut l’époque où se fit en moi la révolution la plus profonde que j’aie jamais eu à mener à son terme. Le cosmopolite sans énergie que j’avais été jusqu’alors devint un antisémite fanatique ».

 
 

Hitler idéologue

 
 

Hitler se voit comme un nouveau messie, un missionnaire guidé par la Providence, un homme providentiel, venant régénérer une race (le peuple allemand), volant au secours d’une Allemagne abaissée, soumise à des forces malfaisantes (comme la démocratie, le libéralisme, le capitalisme, le communisme ou la modernité), des ennemis héréditaires dont la France et la Russie bolchevique.

 

Mein Kampf est parsemé d’influences hétéroclites liées à l’air du temps : Gustave Le Bon, William McDougall, Houston Stewart Chamberlain, Arthur de Gobineau, Georg Ritter von Schönerer, Werner Sombart, Dietrich Eckart, Alfred Rosenberg, Hans Günther, etc. (10) Parmi ses attractions théoriques, on trouve des référence au romantisme völkisch, à un darwinisme dévoyé (mal nommé « darwinisme social »), une vision biopolitique et naturaliste de l’histoire, l’usage de théories racistes (justifiant une nécessaire « luttes des races » par un ethno-nationalisme racialiste et raciste) et de pratiques hygiénistes, un volontarisme étatique eugéniste (« hygiène raciale ») à la fois « négatif » (en éliminant les individus jugés inférieurs, dégénérés…) et « positif » (i.e. sélectionnant les individus considérés comme supérieurs, sains, comme dans les Lebensborn), et surtout un antisémitisme obsessionnel nourri par toute une littérature antijuive historique et populaire (antijudaïsme), sur quoi est venu se greffer le fameux faux conspirationniste et démonologique de ce début de siècle Les Protocoles des sages de Sion (11). Aussi ne sera-t-on pas surpris de voir que les mots juif, judaïsme, juiverie, surpassent en nombre d’évocations (466 fois) n’importe quel autre mot comme race (323 fois), Allemagne (306 fois) ou même national-socialisme (65 fois). Édouard Husson écrit à ce propos que « la logique profonde de ce livre, c’est le fait que Hitler a une réponse à tous les échecs, ses échecs personnels ou l’échec de l’Allemagne : ce sont toujours les juifs. S’il a raté les Beaux-Arts, c’est la faute des Juifs, s’il l’Allemagne a perdu la Première Guerre mondiale, c’est une conspiration juive » (12).

 

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Pour Hitler, le Juif est un être sournois, apatride et ubique. Ce cosmopolite par essence incarne la « juiverie internationale » (internationale Judentum). Il représente à la fois le capitalisme aux États-Unis (le Juif comme financier cupide) et le communisme en URSS (le Juif comme bolchevik sanguinaire). Les Juifs, dans cette imagerie foncièrement négative, sont représentés comme la cause et les responsables du malheur des Allemands. Dès lors, ces derniers ne feraient en retour, via le NSDAP, que de combattre (dans une lutte à mort) pour leur survie face à leur agresseur, désigné comme intrinsèquement malfaisant. Les violences « défensives » et « purificatrices », les mesures discriminatoires du futur État totalitaire, la guerre totale rédemptrice, la démarche expansionniste et l’extermination d’êtres déshumanisés (considérés comme inférieurs et nuisibles) se trouveront légitimés et justifiées.

 

Lors du procès de Nuremberg, le substitut du procureur britannique, Elwyn Jones, attire « l’attention du tribunal sur un document qui est devenu la profession de foi des accusés (…) Les accusés ont fait en sorte que les idées, les doctrines et la politique de Mein Kampf constituassent désormais un article de foi et un guide d’action pour la nation allemande, et particulièrement pour la malléable jeunesse ». Le substitut poursuit en expliquant que « les idées de Mein Kampf furent l’objet d’une propagande intensive », cet ouvrage « empoisonna une génération et déforma la vision de tout un peuple », prêchant « que les peuples slaves constituent une race inférieure et que les Juifs sont des sous-hommes », faisant accepter « comme un phénomène naturel le fait de tuer des millions de ces êtres humains ». Concluant que « de Mein Kampf, le chemin conduit directement aux fournaises d’Auschwitz et aux chambres à gaz de Maïdanek » (13).

 

Hitler souhaite avant tout, dans une Weltanschauung imprégnée d’un pangermanisme racialiste et raciste, un espace vital (Lebensraum) débarrassé de tout « sang impur », ce sang des races mélangées – les métis – qui souilleraient et empoissonneraient la pureté de la race germanique-aryenne. Il prédit et souhaite l’arrivée prochaine d’une ère nouvelle, portée par une race supérieure, blanche (« aryenne »), celle d’une Allemagne sauvée par un Führer aux desseins messianiques, en l’occurrence lui-même. Nous plaçant aux antipodes d’une lecture hitléro-centriste du nazisme, on peut dire qu’Adolf Hitler, Mein Kampf et le système nazi, ensemble, ont précipité le monde dans une guerre qui a fait plus de 60 millions de morts, mis en place des assassinats de masse, des camps de concentration et des camps d’extermination où furent déportés les Juifs, mais aussi dans cette entreprise de mort, des Roms, des handicapés, des homosexuels, diverses nationalités ciblées comme les Russes, les Ukrainiens, les Polonais, etc. (14)

 
 

Un nazisme de papier

 
 

Au mois de mai 1924, le NSDAP recueille 6,6% des voix aux élections législatives, soit 31 sièges au Reichstag. Le score tombera à 3% (14 sièges) en décembre 1924. En mai 1928 il chutera légèrement pour atteindre 2,6% soit 12 sièges. Puis arrive la crise de 1929. Aux élections le 1930, le parti bondit à 18,3% (107 sièges) pour grimper lors des législatives de 1932 à 37,4 % (230 sièges). Après un bref recul en novembre 1932 (33,1%, 196 sièges) il atteindra son score le plus haut en mars 1933 avec 43,9% (288 sièges). C’est l’époque où, Hitler devenu chancelier le 30 janvier 1933, les ventes de Mein Kampf décollent vraiment. Il sera vendu à plus de 12,5 millions d’exemplaires dans le Reich jusqu’en 1945. Le camp de concentration de Dachau ouvre ses portes le 21 mars 1933, le 24 mars Hitler reçoit les pleins pouvoirs, l’Allemagne quitte la Société des nations, les partis politiques sont progressivement interdits ne laissant plus subsister que le NSDAP, les premières lois raciales rentrent en vigueur…

 

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Mein Kampf bénéficiera tout au long de cette période d’une large publicité de la part du NSDAP, à la fois dans les journaux, sur les affiches, les tracts, ou lors des meetings. Les fruits de la vente alimentent aussi bien les poches d’Hitler que celles du parti. Lu par les membres du NSDAP aussi bien que par ses sympathisants, l’ouvrage s’introduit dans les services publics et les entreprises privées, il est offert aux jeunes mariés, aux soldats, aux écoliers. On cite Mein Kampf dans des livres scolaires, dans les discours, des concours, des séminaires… Chacun est amené à connaître la pensée du Führer, d’être capable de citer des morceaux de ce qui commence à devenir la « Bible du nazisme ». Le format et le prix sont adaptés pour chaque couche sociale. On le trouve aussi bien en édition classique, qu’en poche, en édition de luxe voire de grand luxe.

 
 

Une conspiration au grand jour

 
 

Alexandre Koyré considère Mein Kampf comme le dévoilement d’une conspiration en plein jour : « On pourrait faire valoir que, bien loin de cacher et de dissimuler les buts proches et lointains de leurs actions, les gouvernements totalitaires les ont toujours proclamés urbi et orbi (ce dont aucun gouvernement démocratique n’a jamais eu le courage), et qu’il est ridicule d’accuser de mensonge quelqu’un qui, comme Hitler, a annoncé publiquement (et même imprimé noir sur blanc dans Mein Kampf) le programme qu’il a ensuite réalisé point par point. (…) Il est vrai que Hitler (ainsi que les autres chefs des pays totalitaires) a annoncé publiquement tout son programme d’action. Mais c’était justement parce qu’il savait qu’il ne serait pas cru par les « autres », que ses déclarations ne seraient pas prises au sérieux par les non-initiés ; c’est justement en leur disant la vérité qu’il était sûr de tromper et d’endormir ses adversaires. (…) Il est vrai également, que ni les Etats, ni les partis totalitaires ne sont des sociétés secrètes au sens précis de ce terme et qu’ils agissent publiquement. Et même à grand renfort de publicité. C’est que justement – et c’est en cela que consiste l’innovation dont nous avons parlé plus haut – ce sont des conspirations en plein jour » (15).

 

Alors que rien n’annonçait l’avenir d’Hitler au moment de son incarcération en 1923 à la prison de Landsberg (16), pas plus qu’au cours de la rédaction de son manuscrit, son accession à la chancellerie impose une autre stratégie d’usage de Mein Kampf qui dévoile au grand jour son idéologie politique belliciste et ses projets totalitaires dans et en dehors de l’espace germanophone. De fait, les nazis porteront cette attention méticuleuse quant aux traductions et aux coupes à effectuer par rapport à l’édition originale. Contrôle et épuration sont à l’œuvre.

 
 

 Mon Combat en France

 
 

Hitler attaque violemment la France dans Mein Kampf. Ce pays qui a vaincu l’Allemagne serait gangrené par les Juifs et le métissage racial. Mais pour le moment l’ouvrage n’est pas (officiellement) traduit et Hitler n’y tient pas, surtout dans sa version complète. D’autant qu’il se présente au monde comme un défenseur de la paix et fait passer Mein Kampf pour une œuvre de jeunesse dépassée. Ses prises de positions déstabiliseront ses adversaires, ne sachant trop sur quel pied danser. En 1933, Charles Appuhn publie un avant-goût dans un petit ouvrage de 169 pages Hitler par lui-même : d’après son livre Mein Kampf (17). Mais c’est une maison d’édition parisienne, Les Nouvelles Éditions Latines, dirigée par un maurrassien antisémite anti-allemand convaincu, Fernand Sorlot (18), qui offrira au français la première édition intégrale, non retouchée, de Mein Kampf en 1934 (19).

 

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Ce qui est moins connu du grand public c’est que Fernand Sorlot avait conclu un accord avec la LICA (précédemment « Ligue contre les pogroms », puis ancêtre de la LICRA) pour le préachat de 5 000 exemplaires non expurgés. Pourquoi un tel geste en vue d’une aide à la publication en France de Mein Kampf ? Tout simplement pour prévenir et avertir des dangers que représentaient Hitler et le parti nazi, son idéologie mortifères et ses projets politiques totalitaires de domination du monde. Mein Kampf devenait à la fois un corps de doctrine idéologique pour ses partisans et une source de renseignement pour ses opposants.

 

Alerté, Adolf Hitler ira jusqu’à engager un procès contre Fernand Sorlot sur la base des droits d’auteurs. Le 18 juin 1934, Hitler gagna contre Sorlot. Ce dernier fut condamné à payer un franc symbolique à titre de dommages-intérêts, et le livre intégral traduit en français se retrouva interdit d’impression et de vente. Par ailleurs, les livres saisis et les clichés devaient être détruits. Mais l’ouvrage continua à être vendu par les Nouvelles Éditions Latines… sous le manteau. Mein Kampf était, pour reprendre le titre d’une petite plaquette de 36 pages parue à cette époque, le livre interdit au Français (dans sa version traduite in extenso) (20). Dans cette publication Kula et Bocquillon notaient que « les trois pensées centrales du Fürher sont : guerre au marxisme, guerre au judaïsme, guerre à la France ! Entendez : guerre d’extermination ». Son contenu commence doucement à se diffuser dans le public et à susciter des craintes et des alertes qui ne trouveront pas l’écho attendu. L’année 1934 est marquée par l’assassinat du chancelier autrichien Dollfuss par des nazis locaux.

 

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En Allemagne, Hitler fait le ménage dans ses rangs lors de la « Nuit des longs couteaux » (Nacht der langen Messer). Hindernburg meurt et Hitler cumule les postes de président et de chancelier du Reich. De nouvelles lois raciales et antisémites voient le jour l’année suivante, les « lois de Nuremberg » qui précéderont la « Nuit de Cristal » (Reichskristallnacht).

 

À côté des Nouvelles Éditions Latines, on pouvait trouver dès 1938 une autre édition française de Mein Kampf publiée par les Editions Arthème Fayard intitulée Ma doctrine (21). Cette version était considérablement réduite (une centaine de pages). Elle comprenait des textes récents d’Hitler ainsi que des passages expurgés, non sur les Juifs mais sur la France. L’antisémitisme se portait bien en Europe. Les 12 et 13 mars 1938 l’armée allemande pénètre en Autriche (Anschluss), les protagonistes de la Conférence de Munich qui souhaitaient la paix auront bientôt à la fois le déshonneur et la guerre. L’Allemagne occupe la Tchécoslovaquie en 1939, et fait alliance avec l’Italie (pacte d’Acier), puis elle signe un pacte de non-agression avec l’URSS. Après son entrée en Pologne, la France et l’Angleterre déclareront la guerre à l’Allemagne.

 

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L’ouvrage complet, en édition française, sera interdit en France pendant l’Occupation. On doit cette mesure aux Allemands qui avaient établi une liste noire d’ouvrages, la liste « Otto » (du nom d’Otto Abetz). On ne trouvait plus que des éditions partielles. Plus tard, le Comité français de libération nationale publiera en Afrique du Nord une version intégrale traduite pour la Résistance en 1943, ceci afin de mieux connaître son ennemi en temps de guerre. Il en sera de même pour l’Angleterre et les Etats-Unis.

 

À la Libération, Fernand Sorlot est jugé pour collaboration, du fait de ses activités en lien avec l’ennemi. Il est condamné à 20 ans d’indignité nationale avant d’être amnistié. Il écoula à la vente le reste de son stock (« H.C. Édition Originale N.E.L. 1934 ») tout en en réimprimant un certain nombre. Mais cette mise sur le marché se heurta à l’intervention de la LICA qui pointa le décalage entre les « dispositions légales relatives à la lutte contre le racisme » et « un ouvrage qui contenait des propos injurieux et diffamatoires ainsi que de nombreux passages de nature à provoquer à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard de certains groupes raciaux et notamment à l’égard du peuple juif » (22). Le texte tombait sous le coup de quelques textes législatifs. Les motifs de délits de provocation et d’injure publique étaient évoqués. La LICA demandait à ce que tous les exemplaires soient retirés de la vente et qu’en cas de nouvelles éditions « Mein Kampf ne pouvait être lu sans un « avertissement » (…) pour guider le lecteur dans son appréciation du texte ».

 

Si l’ouvrage était un document historique, le Tribunal jugea toutefois Mein Kampf « comme l’œuvre doctrinaire, le programme politique d’un homme public, fondé sur la supériorité de la race aryenne ; que pour parvenir à l’affirmation de ce principe il comporte de nombreux passages provoquant à la discrimination, à la haine et à la violence à l’égard de groupes de personnes et notamment à l’égard du peuple juif ; qu’il contient des passages diffamants et des propos injurieux à l’égard de ces mêmes personnes ». Il enfonça le clou en considérant que « l’exagération même des propos violents, grossiers et dégradants contenus à l’égard du peuple juif [étaient] insuffisants à faire disparaître le caractère pernicieux de cet ouvrage, réédité frauduleusement à l’identique ».

 

Au final, le TGI de Paris « jugea que les Nouvelles Éditions Latines devaient réparation d’un préjudice à la LICA, fixé à 80 000 francs de dommages-intérêts, et ordonna le retrait de la vente de tous les exemplaires » (23). Mais aussi que la vente de Mein Kampf par les Nouvelles Éditions Latines ne pourrait être « à nouveau autorisée qu’à la condition que soient insérés en première page, dans chaque volume et en encart, sur feuille de couleur vive » :  le texte de la loi du 1er septembre 1972 (relative à la lutte contre le racisme) ; le texte du jugement ; des extraits du jugement du tribunal de Nuremberg.  Après l’appel des Nouvelles Éditions Latines, la Cour d’appel de Paris rappela, dans son arrêt du 11 juillet 1979, que Mein Kampf « qui constitue assurément un document indispensable pour la connaissance de l’histoire contemporaine, est aussi une œuvre de polémique et de propagande dont l’esprit de violence n’est pas étranger à l’époque actuelle et qui par là même peut encore, malgré l’inanité de ses théories, contribuer à une renaissance de la haine raciale ou à l’exaspération de la xénophobie » et « pouvait heurter la sensibilité de tous ceux qui, directement ou à travers leurs proches, ont souffert des persécutions et des crimes commis, à une époque encore récente, au nom de la doctrine hitlérienne » et ordonna l’ajout « d’une préface expliquant le caractère purement documentaire » de Mein Kampf ainsi que « les raisons de droit et de fait pour lesquelles aucun acte de propagande en faveur des thèses imaginées par Hitler ne pourrait être toléré en France ». L’arrêt de la Cour d’appel de Paris du 30 janvier 1980 fixa définitivement le contenu de cet avertissement introductif.

 
 

Mein Kampf International

 
 

Dès 1933 l’Espagne, la Hollande, la Chine, le Japon et plusieurs autres pays disposent des droits de traduction. En 1934 Mein Kampf connaitra à la fois une version américaine (My Battle) et une version anglaise (My Struggle). Toutes ces éditions étaient sévèrement contrôlées, tant au niveau de la traduction que de leur contenu qui pouvait varier selon les pays auxquels il était destiné. Les éditions expurgées étaient très courantes. Les diplomates, tout comme les services de renseignement, pouvaient disposer d’éditions originales exhaustives, non censurées. Il en fut de même pour les principaux dirigeants politiques de l’époque, Churchill, Roosevelt, Staline, de Gaulle, Ben Gourion, Mussolini, Eugenio Pacelli futur Pie XII…

 

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À la fin de la guerre, les plaques typographiques ayant servi à imprimer Mein Kampf ont été entièrement fondues pour en concevoir de nouvelles à destination d’un nouveau journal, Süddeutsche Zeitung (Journal de l’Allemagne du Sud), de tendance libérale de gauche. Tous les biens ayant appartenu à Adolf Hitler sont revenus au Land de Bavière, comme la gestion des droits d’auteurs – incluant de fait la perception des ventes de Mein Kampf – et le droit de regard sur la publication, les traductions et la diffusion (hors Allemagne où l’ouvrage était interdit de republication). Le Land de Bavière intenta d’ailleurs plusieurs procès et obtint que des exemplaires à l’étranger fussent retirés de la vente. La situation était variable selon la législation des pays, interdit chez l’un mais disponible officieusement, autorisé légalement chez l’autre comme aux États-Unis.

 

Quasiment aucun pays n’échappe à sa présence, que ce soit dans des pays ayant subit les foudres du nazisme comme la Pologne, l’Ukraine ou la Russie ; en Inde, par l’intermédiaire d’ultranationalistes hindous cultivant une certaine mythologie de l’aryanisme (24) teintée d’antisémitisme. L’Inde étant l’un des pays du monde où Mein Kampf est le plus largement diffusé avec la Turquie où il porte le nom de Kavgam ; au Japon où il sera publié la première fois en 1939, dans une version abrégée, et que l’on retrouvera par exemple en 2009 dans la culture de masse sous forme de manga (Waga Toso) ; dans divers pays arabes ou musulmans qui ont connu une diffusion de Mein Kampf dès le milieu des années 30 avec plus ou moins de difficultés, en particulier en ce qui concerne les propos discriminatoires visant les Orientaux (Égypte, Inde) ou l’approbation d’une traduction officielle par le régime nazi (25). Il est concurrencé par Les Protocoles des sages de Sion qui reste l’ouvrage de propagande politique le plus utilisé, en particulier depuis la création de l’État d’Israël (l’antisémitisme pouvant se dissimuler sous le couvert d’antisionisme ou de positions anti-israéliennes). De ce point de vue, l’influence de l’ancien SS Johann von Leer (converti à l’islam sous le nom d’Omar Amin) fut prépondérante.

 
 

Droit et diffusion

 
 

L’ouvrage de David Alexandre, Philippe Coen, Jean-Marc Dreyfus pointe un problème qui a déjà été pensé et évoqué avant eux mais qui trouve aujourd’hui un écho plus large (26) D’une manière générale, « en application de la Convention de Berne de 1886, les droits d’auteur d’un livre tombent dans le domaine public 70 ans après la mort de son auteur. En d’autres termes, Mein Kampf est techniquement devenu propriété de l’humanité tout entière le 1er janvier 2016 ». C’est-à-die que Mein Kampf « est librement publiable, puisque le détenteur des droits d’auteur – le Land de Bavière – a fait savoir après moult changements d’avis, qu’il préférait renoncer à exercer son droit moral » qui est inaliénable et imprescriptible et donc susceptible d’être réactivé un jour.

 

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Est-ce globalement Internet qui a poussé le Land de Bavière à revoir sa politique concernant les droits de Mein Kampf ou une diffusion sans frein de textes haineux sur la toile (27)  ? Le bilan est pourtant là, l’ouvrage arrive dans le top des ventes des livres électroniques en ligne. Internet a donné accès à Mein Kampf en un clic, ceci dans toutes les langues, dans toutes les versions (intégrales ou tronquées), dans des circuits commerciaux officiels et légaux comme dans des circuits parallèles, en version payante ou gratuite, sur des sites Internet hébergés dans des zones où la législation régulant les droits d’auteur de Mein Kampf n’a soit que peu de poids, avec des temps de procédure pouvant être longs, ou totalement inefficaces car inapplicables dans cette partie géographique. Jusqu’à présent le malaise demeurait sans réponse satisfaisante.

 
 

Pour une approche critique

 
 

Dans la lignée des auteurs, nombre de personnes en sont arrivées à la conclusion que « l‘interdiction et la coercition en matière de diffusion en ligne d’idées haineuses sont pour le moins inefficaces, surtout devant les ramifications, les duplications, et la duplicité d’Internet. ». Alors que ce constat indiquait que « confrontés à la mondialisation, il ne servirait à rien de légiférer dans certains pays car l’interdiction ou le contrôle, s’il n’est pas global, est inopérant », une autre possibilité prenait plus d’importance, considérant que « le relais de la responsabilité sociétale peut apporter une réponse si ça n’est une sécurité ».  Nous rejoignons tout à fait les auteurs dans leur démarche consistant non pas à interdire Mein Kampf, ni encourager sa diffusion en l’état, mais à élaborer une édition savante accompagnée d’un appareil historiographique et critique, commenté, comme l’ont pu l’être les éditions du journal de Joseph Goebbels (28) ou d’Alfred Rosemberg (29) et, cette année, les Propos intimes et politiques d’Adolf Hitler (30). Quelques tentatives ont bien eu lieu en Angleterre dans les années 60, ou en Suède dans les années 70, en Italie ou en Israël dans les années 90, mais sans trop d’impact.

 

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Le choix d’une réédition scientifique réalisée par une équipe pluridisciplinaire de chercheurs (historiens, linguistes, etc.), établissant sa généalogie, la contextualisation, les sources, indiquant son influence pendant et après la période nazie, identifiant ses altérations et ses modifications au cours du temps et selon les lieux de diffusion, complétée de notes et d’un index, a été privilégié (31). Il paraît important à la fois de prévenir et d’avertir, mais aussi d’encourager une démarche pédagogique d’éducation et d’enseignement qui éclaire les lecteurs des pensées et des intentions de l’auteur de ce bréviaire de la haine et ne laisse plus le champ libre de son usage sans espace correctif. Notre position diffère de celle d’Alexis Corbière, historien et membre du Parti de gauche, pour qui « éditer Mein Kampf est non seulement inutile socialement et historiquement mais constitue surtout une lourde faute morale » (32). Quelques jours auparavant le président de ce même parti, Jean-Luc Mélenchon, déclarait qu’éditer Mein Kampf , même « une édition critique, avec des commentaires d’historiens scientifique », serait une faute lourde « quand il y a déjà Le Pen » (33) !

 

Ce n’est pas faire œuvre de banalisation ou d’apologie, de minimisation du contenu, que de s’engager dans cette voie qui justement ne laisse pas le manuscrit en l’état mais y apporte une plus-value argumentative qui agit comme un contre-feu, que ce soit en version papier ou en ligne (34). Il s’agit de faire le pari de la connaissance critique érudite contre celui de l’ignorance aveugle. Tel est l’avis de l’historien Eberhard Jäckel pour qui « tout ce qui a eu des conséquences historiques doit être analysé et compris objectivement, peut-être même plus encore lorsqu’il s’agit de ce qui est absolument répugnant. C’est cela qui est et demeure la tâche de la recherche historique » (35). Connaître pour ne pas oublier. En ce sens, appelant au « droit à la connaissance des idées qui propagent la haine » pour mieux les combattre, l’historien et essayiste Adam Michnik misait sur la connaissance et l’enseignement que l’on pouvait en tirer estimant que « nous devons savoir quelles idées et quels mots mènent à tuer les hommes » (36).

 

Les auteurs signalent cette anecdote : « À l’automne 2015, le journal britannique Daily Mail a mis en ligne des citations contre les Juifs tirées de Mein Kampf, remplaçant le mot « juif » par celui de « migrant ». Les pages mises en ligne ont obtenu un grand nombre de commentaires approbateurs ». Ainsi, « c‘est dans ce contexte de la réalisation d’une telle première édition critique de Mein Kampf que s’est réunie l’Initiative de Prévention de la Haine » dont l’objectif consiste à « chercher à permettre un accès large, documenté et informé (…) des textes de la propagande nazie mais par une diffusion contrôlée », c’est-à-dire à mieux faire connaître l’histoire de ces textes et « à rédiger un bandeau et un avertissement pédagogique « type » (…) apposé en préface» à destination de tout éditeur souhaitant rééditer Mein Kampf (37).

 

Mein Kampf n’est plus seulement le signe de ralliement de fanatiques de tous bords, un texte qui aiderait à mieux comprendre la marche supposée du monde ou de notre époque, qui ferait la part belle aux théories du complot, qui justifierait le racisme, l’antisémitisme, l’exclusion de l’étranger, du minoritaire, qui appellerait à la haine, au crime, au meurtre, qui glorifierait le culte du chef, du martyr, de la puissance pour elle-même, d’un parti unique, d’un peuple essentialisé, « racialisé », dans une société hypercontrôlée, policière et sur-militarisée. Il peut devenir, à son insu, un instrument préventif critique de ce qui mène à tout ce qui vient d’être énoncé précédemment. Dans ces éditions savantes, Mein Kampf subit en quelque sorte une seconde vie, non voulue ni souhaitée, qui ne conduit plus à propager la haine et la mort mais qui aide à prévenir les idées qui tuent.

Valéry Rasplus
Article publié sur le blog « Le voyageur social » de Valéry Rasplus, hébergé par L’Obs, publié avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Notes :
 

(1) Othmar Plöckinger, Geschichte eines Buches. Adolf Hitlers « Mein Kampf » 1922-1945, Oldenbourg Wissenschaftsverlag, 2006. D’autres études seraient à signaler comme celle de Barbara Zehnpfennig, Hitlers Mein Kampf: Eine Interpretation, Wilhelm Fink Verlag, 2000.

(2) Antoine Vitkine, Mein Kampf : histoire d’un livre, Flammarion, 2009. On notera en complément cette étude de Werner Mase, Mein Kampf d’Adolf Hitler, Plon 1968

(3) Ian Kershaw, Hitler. Essai sur le charisme en politique, Gallimard, 1995.

(4) NSDAP

(5) Hitler sera nommé en 1933 citoyen d’honneur de Landsberg et sa cellule de prison deviendra un lieu de culte jusqu’en 1945.

(6) Winifred Wagner, belle-fille de Richard Wagner, lui offrira du papier et autres fournitures destinées à faciliter sa rédaction.

(7) Ian Kershaw, ibid.

(8) Un troisième livre, non publié de son vivant, devait constituer la suite. Adolf Hitler, L’Expansion du IIIe Reich, Plon, 1963.

(9) Pierre Vidal-Naquet, Les Assassins de la mémoire, Maspéro, 1981

(10) Nicholas Goodrick-Clarke, Les racines occultes du nazisme, Pardès, 1989 ; George L. Mosse, Les racines intellectuelles du Troisième Reich : La crise de l’idéologie allemande, Seuil, 2008; Timothy W. Ryback, Dans la bibliothèque privée d’Hitler: les livres qui ont modelé sa vie, Le Cherche Midi, 2009.

(11)  Norman Cohn, Histoire d’un mythe, Gallimard, 1967; Pierre-André Taguieff, Les Protocoles des sages de Sion. Faux et Usages d’un faux, t. I, Introduction à l’étude des « Protocoles » : un faux et ses usages dans le siècle ; (dir.) t. II Études et Documents, Berg International, 1992 ; Valéry Rasplus, « Le Juif comme conducteur du monde tel qu’il va. Démonolâtrie et conspiration aux Temps Modernes », Des Lois et des Hommes, n° 5, mai 2007.

(12) Édouard Husson, in Antoine Vitkine, « Mein Kampf, c’était écrit ». documentaire, 2008

(13) Nuremberg Trial Proceedings Vol. 4, Twenty-ninth Day. Tuesday. 8 January 1946. Morning Session.

(14) « Seconde Guerre Mondiale : un bilan humain » : http://fr.fallen.io/ww2/

(15) Alexandre Koyré, Réflexion sur le mensonge, Allia, 1996

(16) Landsberg deviendra la capitale de la jeunesse du Reich (Hitlerjungen)

(17) Charles Appuhn , Hitler par lui-meme : d’après son livre Mein Kampf, Jacques Haumont, 1933

(18) Fernand Sorlot adhérera au Parti Franciste te Marcel Bucard, puis au Parti Populaire Français de Jacques Doriot.

(19) Josselin Bordat, Les métamorphoses de Mein Kampf d’Adolpf Hitler en France (1934-1939), Mémoire de DEA, Paris, Science Po, 2003.

(20) Charles Kula, Emile Bocquillon, Mein Kampf (Mon combat) par Adolf Hitler ou Le livre interdit aux Français, Confédération des groupements de contribuables, 1934.

(21) La maison d’édition publie aussi le journal antisémite Candide.

(22) Valéry Rasplus, « Injures », Dictionnaire historique et critique du racisme (dir. Pierre-André Taguieff), Presses Universitaires de France, 2013.

(23) Le montant fut réduit à 30 000 francs

(24) Léon Poliakov, Le mythe aryen. Essai sur les sources du racisme et des nationalismes, Calmann-Lévy, 1971

(25) Jeffrey Herf, Hitler, la propagande et le monde arabe, Calmann-Lévy, 2012

(26) Pierre-André Taguieff, « La Question Mein Kampf », Ring, 1 juin 2010.

(27) Marc Knobel, L’Internet de la haine. Racistes, antisémites, néonazis, intégristes, islamistes, terroristes et homophobes à l’assaut du Web, Berg International, 2012.

(28) Josepf Goebbels, Journal, Tallandier (quatre tomes sont pour le moment parus en 2006, 2007, 2009)

(29) Alfred Rosemberg, Journal. 1934-1944, Flammarion, 2015

(30) Adolf Hitler, Propos intimes et politiques : 1941-1942, traduction et présentation par François Delpla, Nouveau Monde éditions, 2016

(31) Christian Hartmann, Thomas Vordermayer, Othmar Plöckinger, Roman Töppel, Hitler, Mein Kampf. Eine kritische Edition, Institut für Zeitgeschichte München, 2016. Il en sera de même aux éditions Fayard en 2018.

(32) Alexis Corbière : «Il n’y a aucun intérêt à donner à lire « Mein Kampf »», Libération, 26 octobre 2015

(33) Jean-Luc Mélenchon, « Non ! Pas « Mein Kampf » quand il y a déjà Le Pen ! », melenchon.fr, 22 octobre 2015 (http://melenchon.fr/2015/10/22/non-pas-mein-kampf-quand-il-y-a-deja-le-pen/ ) ; Christian Ingrao, « «Mein Kampf» : un historien répond à Mélenchon », Libération, 25 octobre 2015

(34) Tal Bruttmann, Johann Chapoutot, Eric Fournier, André Loez, Gérard Noiriel, « Republier « Mein Kampf » ? Oui, mais en ligne », Rue 89, 29 octobre 205 ( http://rue89.nouvelobs.com/2015/10/29/publier-mein-kampf-oui-ligne-261875 )

(35) Eberhard Jäckel, Hitler idéologue, Calmann-Lévy, 1973

(36) Adam Michnik, « Lisez Hitler, lisez Staline », Le Monde, 17 mars 1992

(37) Avertissement pédagogique au lecteur de « Mein Kampf » : http://hateprevention.org/wp-content/uploads/2015/05/Avertissement-Mein-Kampf-IPH-francais.pdf

 
© photos : DR
Article publié le 11 février 2016. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2016 Jewpop

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