Laetitia Dana, jewish soul princess

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Laetitia Dana est-elle l’incarnation du fantasme que chaque juif aurait en lui ? Un jean moulant, une affolante chute de rein(e) africain(e), et un certificat de judaïcité délivré par le Consistoire dans la poche arrière. Car oui, être issue d’une union mafé-pkaïla, ça peut influencer une vie. Surtout quand on a l’âme d’une diva soul.
 

Dans l’absolu, c’est original de pouvoir s’éclipser d’un dîner de chabbat en prétextant qu’il est l’heure d’un taxiphone avec le pays, surtout quand tu veux sauter le quatrième plat. Après avoir drinké avec Laetitia Dana et discuté de son projet solo IBOGA (Fresh Records), j’ai pu aller plus loin que son turban de princesse nubienne et apercevoir son âme de mère juive tunisienne en puissance, lorsque peu après notre entretien, elle m’a dit «Quand tu rentres, tu m’envoies un texto, juste comme ça, pour me dire que t’es bien arrivée».

 

Car oui, voilà encore une juive qu’on voit partout : défilés pour Supafrik, ambassadrice sexy pour la marque Africa is The future, Laetitia fait aussi partie des Parisiennes photographiées dans leurs intérieurs par Baudoin, et Bensimon lui a demandé dernièrement de customiser une paire de ses légendaires tennis. Pendant que ses baskets au marqueur sont exposées en galerie – car oui, les juifs ont la cote – Laetitia écrit des chansons, tripote des sampleurs et offrirait son modeste empire pour un bon poulet grillé. Comme quoi l’Afrique finira par reprendre ses droits naturels.

 

 

A l’image de ses aînées Erykah et Lauryn, Laetitia a la cool attitude. Il se dégage d’elle une beauté sereine, et, lorsqu’épatée par son sourire, je lui demande si ce n’est pas trop dur de trouver sa place dans ce monde de brutes lorsqu’on est musulmane et africaine par son père, et juive tunisienne par sa mère, elle me répond que c’est du mélange des genres que naissent les meilleures choses. La preuve, Lenny Kravitz en est. De gribouillages en effets de boucle, et avec le soutien inconditionnel de sa maman qui sonde les spectateurs à la sortie des salles, Laetitia Dana a enfanté dans la joie et sans césarienne IBOGA, album doux et soyeux, qui tire son nom d’une plante thérapeutique gabonaise aux vertus pas très catholiques.

 

Dans ce premier opus, adoubé par le cultissime DJ et producteur anglais Gilles Peterson, Laetitia Dana ne pioche pas du tout dans ses deux héritages, et contre toute attente, alors qu’elle est fille d’Abidjan et de Tunis, il ne s’agit pas d’un album Gnawa-kora, mais plutôt d’un projet hip hop soul à l’identité visuelle forte. Un univers créé de toutes pièces avec des boutons de roses et des caresses, un monde fait de plantes tropicales, de flamands roses, d’une dose de mysticisme et de musique douce. Laetitia Dana, belle plante parmi les plantes, se produira en full band sur la scène du Nouveau Casino le 24 octobre. Peut être aurez-vous la chance d’entendre sa mère, qui sera dans la salle, crier haut et fort «C’est ma fille !».

 

Léa Vincent

 

Le site de Laetitia Dana

La page Facebook de Laetitia Dana

Écouter des extraits de Iboga et télécharger l’album en édition limitée vinyl et digitale sur bandcamp

Réserver vos places pour le concert du Nouveau Casino (24 octobre, 19h30, tarif unique 13,70€)

 
Découvrir les clips de Laetitia Dana réalisés par Jäx

 

 
© photos : Kohan Tensen, Baudoin
Article publié le 17 octobre 2013, tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2013 Jewpop

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