La semaine dernière, mon billet sur l’alyah m’a valu de nombreux commentaires. Alors pour dissiper tout malentendu auprès de celles et ceux qui auraient un doute sur mon attachement à Israël, je tenais à vous dire combien j’aime ce pays. Je suis comme vous, si si je vous jure. Quand je suis à Jérusalem, je ressens tout un tas de trucs. La plupart du temps, ça me bouleverse et bon, c’est vrai que parfois j’ai des pensées parasites, comme :
1 – Qu’est ce qui fait chaud ! J’en peux plus, 39 degrés, c’est pas humain ces températures. Avec tous les scientifiques israéliens nobélisés, tu vas pas me dire qu’il n’y en a pas un qui se soit penché sur ce problème. Et puis au lieu de construire la barrière de sécurité sur les frontières de 67, moi j’aurais fait une véranda au-dessus du mur. Un genre de toit amovible, ou un volet roulant. Enfin n’importe quoi pourvu qu’il y ait de l’ombre. Mais comment elle fait cette fille, avec son foulard et son col roulé. Tiens, il me dit quelque chose son pull… C’est Bel Air, collection 2009 … On dirait un truc que j’ai déposé à la collecte de vêtements à la syna l’année dernière. Ah donc, ils envoient vraiment les fringues en Israël. C’est dingue.
2 – Mais oui je l’ai prise ta photo de merde ! Tous les ans c’est la même histoire, ton mari veut sa photo. C’est un truc de mec, la photo devant le mur, comme la petite gaule matinale ou le tuning. De dos, de profil, les yeux mi-clos, la main sur le mur. « Oui, je t’ai pris sous tous les angles ! » Et je peux te dire c’est pas beau à voir… Quand est ce que t’as troqué tes cheveux contre un double-menton ? On avait pas dit qu’on se consultait pour toutes les décisions importantes ?
3 – Y a plus de place chez les mecs :
De toute façon, c’est toujours la même histoire. Ils sont plus nombreux, ouais et alors ? Je suis certaine que si t’enlèves tous ceux:
– qui savent pas prier,
– qui sont là juste pour se faire prendre en photo
– qui demandent au mec avec la barbe de leur ajuster leurs téfilins
– qui sont là pour te demander l’aumône (les mêmes que les roumains dans le métro à Paris qui te disent « s’il vous plait, s’il vous plait » mais en juif, donc tu donnes)
Et ben qui est-ce qui reste ? Le mec avec la barbe, qui commence à se demander si avec tous ces touristes, il va pas changer de synagogue.
4 – 350 shekels pour faire Jérusalem -Tel Aviv, mais quel connard ce taxi. « Tu verras, c’est un ami, il te fera un super prix… » Non mais mon frère, depuis qu’il habite dans ce pays, il a perdu le sens des réalités… A moins qu’il se soit mis d’accord avec le chauffeur pour faire moitié-moitié… Dans ce cas-là, il a juste perdu le sens de la famille.
5- Mais pourquoi je fais tout ca ? T’as écrit sur des post-it tes vœux : la santé, la parnassa, les études du petit. Et pile au moment où tu rentres ton petit bout de papier entre deux pierres, tu te sens aussi conne qui si t’envoyais « cocue » au 71212. Tu crois quoi ? Tous les soirs Dieu s’assoit pour lire son courrier ? Si c’est le cas, il doit se faire autant chier qu’un prof qui corrige 30 fiches de lecture du Cid pompées sur Wikipedia. Alors, essaie d’être originale, demandes-lui un truc que personne lui a jamais demandé… : s’il te plait Dieu, fais en sorte que l’été prochain on parte a Miami.
Tu vois, je suis comme toi, enfin presque…
The SefWoman
Ma philosophie se situe entre « A Kippour tout le monde pardonne, sauf moi » (Raymond Bettoun) et « Dieu n’existe pas, mais nous sommes son peuple » (Woody Allen)
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