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Ouvrir le débat halakhique sur la place des femmes dans la vie juive en France

16 minutes de lecture

 

Alors que le judaïsme accorde une place prépondérante à l’étude et à la pratique de chaque individu, tous ne sont pas encouragés à accéder aux textes et aux rituels. Les événements récents nous ont montré qu’une réflexion est nécessaire pour que chaque juif et chaque juive puisse s’épanouir dans son judaïsme en France.

 

Un weekend organisé par l’Amitié Judéo-Chrétienne de France consacré au dialogue interreligieux s’est déroulé à Paray-le-Monial en juillet dernier, événement auquel ont participé de nombreuses personnalités de la communauté juive. Lors de l’office du shabbat matin mené par un rabbin orthodoxe en présence de 400 personnes, deux femmes sont montées à la Torah. Suite à une virulente polémique lancée notamment sur les réseaux sociaux, le grand rabbin de France a répondu le 13 septembre dans une interview au journal Actualité Juive : “J’ai donc adressé à l’ensemble du rabbinat une mise au point très claire. Il n’est absolument pas question de changer ce que la halakha et la “hanhaga”, la conduite traditionnelle de nos communautés, nous font vivre depuis toujours. Je me bats pour la place des femmes dans la vie communautaire mais je refuse de déroger à la halakha.”

 

Il est surprenant que le seul argument invoqué en réponse à la montée à la Torah par des femmes soit l’argument d’autorité. Certes, cette possibilité de participation des femmes au rituel synagogal ne fait pas consensus au sein du monde orthodoxe actuel. Néanmoins, affirmer sans précision que cette pratique dérogerait à la halakha masque la complexité d’une question qui anime aujourd’hui les communautés orthodoxes dans le monde entier.

 

Bien que la montée à la Torah n’ait pas été chose commune au cours des générations, cette pratique s’est pourtant largement répandue ces dernières décennies, au sein du monde orthodoxe en Israël, aux États-Unis, et même en France grâce à des initiatives telles que LectureSefer. Cela se fait suivant l’autorisation de principe posée par la Tosefta du traité Meguila 3:5 : Tous entrent dans le compte des sept [appelés à la Torah], y compris un mineur, y compris une femme.

 

Sans aucun doute, une telle pratique soulève un certain nombre de questions halakhiques ; mais des solutions existent sous l’angle de la loi juive. Différents décisionnaires ont ainsi conclu que la lecture de la Torah par les femmes ne pose pas de problème d’acquittement (Piskei Ha-Rosh sur Berakhot 7:20), de promiscuité à cause de la voix féminine (r. Ovadia Yossef, Responsa Yehave Daat 15), d’impureté (TB Berakhot 22a) ou de déshonneur (r. Henkin, Responsa Benei Banim 11).

 

Suivant ces décisions, des responsa de rabbins orthodoxes contemporains autorisent désormais la montée des femmes à la Torah. Citons, entre autres, l’éminent rav et dayan Daniel Sperber, (Darka shel halakha: qeri’at nashim la-torah, Jerusalem, 2007), rav Ysoscher Katz, Yeshivat Chovevei Torah (NYC) (Aliyat-torah-l’nashim, Lindenbaum Center for Halakhic Studies), rav Mendel Shapiro (Qeri’at ha-Torah by Women: A Halakhic Analysis, The Edah Journal), ou encore rav Yonathan Rozensweig (Aliyat Nashim La-Torah). Alors, pourquoi interdire aussi catégoriquement aux femmes de monter à la Torah dans les synagogues orthodoxes en France ?

 
On voit donc bien que la vraie question soulevée par la montée des femmes à la Torah n’est pas tant la légalité de cette pratique que la question, plus politique, de donner l’opportunité aux femmes d’exercer dans la vie synagogale et communautaire.
 
Tout changement, certes, inquiète ; toute évolution implique une prise de risque de la part des tenants de la tradition. Mais se focaliser exclusivement sur les risques inhérents au changement pourrait masquer les dangers de la paralysie sociale. Nous voulons au contraire affirmer que le risque consiste à empêcher les femmes d’accéder aux droits qui leur reviennent en matière de prises de responsabilités dans la communauté et à la synagogue. Les plus jeunes d’entre nous ont des possibilités infinies en matière professionnelle et personnelle.
 
Comment resteraient-elles attachées à un judaïsme qui limite leurs possibilités ? Comment des jeunes femmes qui lisent, écrivent, enseignent, soignent, créent et dirigent accepteraient-elles d’être reléguées à un second rang dans l’espace synagogal ? Le prix à payer serait nécessairement la fuite des cerveaux, non seulement de ces femmes, mais encore de tous les juifs rebutés par cette vision du judaïsme, qui les conduiraient à voter avec leurs pieds et à quitter la communauté.
 

La question de la place des femmes dans la vie juive s’est déjà posée précédemment. Dans les années 1940 à Strasbourg, les responsables du mouvement de jeunesse Yechouroun avaient contacté le poseq et rabbin Yechiel Yaakov Weinberg, auteur du Sridei Eish, quant à la possibilité que les jeunes filles chantent au côté des jeunes garçons. Il avait répondu la chose suivante (Sridei Eish 2:8) : “J’ai donc instruit les organisateurs du mouvement de jeunesse Yechouroun qu’ils peuvent se prévaloir des autorités rabbiniques allemandes, qui sont des experts pédagogiques et comprennent la nature des jeunes femmes de cette génération, éduquées aux langues et à la science et qui ont un esprit d’indépendance. Elles se sentiraient affligées et repoussées de la communauté juive si on les empêchait de participer à des chants religieux avec des hommes. (…) Nous savons que les autorités rabbiniques allemandes ont réussi dans l’éducation des jeunes filles, mieux que les grandes autorités d’autres pays. Nous avons vu des femmes érudites, accomplies académiquement, qui rencontrent le judaïsme avec frémissement et accomplissent les commandements avec passion. Ainsi, je ne saurai interdire ce qui est permis. Certes, je comprends les sentiments des ultra-orthodoxes qui protestent contre Yechouroun, parce qu’ils perçoivent leurs pratiques comme déviant des pratiques qu’ils suivent dans leur vie en Pologne et en Hongrie. (…) Les ultra-orthodoxes de la « vieille garde » n’ont pas d’influence sur le mode de vie [des jeunes].”

 

Saisissant la réalité changeante dans laquelle vivaient ces jeunes gens, le rabbin Weinberg prenait des décisions halakhiques en accord avec son temps. Pour lui, le fait que la vie juive offrait aux jeunes filles des perspectives au moins aussi larges que celles qui s’ouvraient à elles dans les autres cercles de la société était non seulement une possibilité sociale mais encore un impératif halakhique. C’est à ce même impératif que nous souhaitons que notre communauté réponde actuellement.

 

Au-delà de la lecture de la Torah par des femmes, nous voulons saluer la volonté du grand rabbin de France de se battre « pour la place des femmes dans la vie communautaire ». Mais ici aussi, il y aurait tant à faire !

 

Nous proposons ainsi que plus de femmes occupent des positions de leadership dans les institutions juives en France, hors du domaine religieux, en tant que présidentes de communauté par exemple. D’autre part, certaines synagogues pourraient aménager leur espace synagogal afin de permettre aux femmes de suivre activement l’office. Cela pourrait se faire en divisant la salle à égalité, dans le sens de la largeur ou en évitant de placer une mehitsa hermétique qui bloque la vue des femmes. Les synagogues qui le souhaitent pourraient également permettre aux femmes de prendre part à des offices plus égalitaires. Elles auraient ainsi la possibilité de lire certains passages de la prière ou de monter à la Torah. Toutes choses qui se font déjà dans le monde orthodoxe hors de France.

 

Enfin, nous souhaitons que les femmes puissent accéder au principal : à l’étude de la Torah. Nous souhaitons que, accompagnées des rabbins français, les femmes juives puissent étudier et obtenir un accès direct aux textes, qu’elles puissent suivre des cours de haut niveau pour se préparer à la bat-mitsva et au-delà, qu’elles puissent dispenser un dvar Torah ou un cours à la communauté.

 

Le patrimoine intellectuel et légal juif s’est transmis, génération après génération, au moyen d’un contact direct avec le texte. Cet exercice individuel a permis l’émergence des plus belles questions et des plus grands esprits de notre tradition. Il est aussi devenu le rite initiatique par lequel des générations d’étudiants de tous âges ont rejoint cette immense conversation juive, ininterrompue à travers les siècles et les continents. C’est l’idée énoncée par rabbi Yohanan dans le Talmud de Babylone : “La couronne de la prêtrise, Aaron a mérité de la prendre. La couronne de la royauté, David a mérité de la prendre. La couronne de la Torah est toujours à sa place. Quiconque veuille la prendre, qu’il vienne et qu’il prenne” (TB Yoma 72b). Les juifs et juives français du XXIème siècle sont les héritiers de ce legs et ont droit à un accès direct au texte.

 

Nous souhaitons un judaïsme français qui offre à tous ses membres les voies pour poursuivre leur chemin avec exigence et engagement. Nous souhaitons que la vitalité démographique qui est la nôtre se traduise en productions intellectuelles, en structures communautaires innovantes, que les questions apportées par le XXIème siècle soient prises comme une opportunité et non comme une menace. Nous souhaitons que la richesse religieuse des communautés en Israël, aux États-Unis et ailleurs nous instruise et nous pousse à créer nos propres modèles français. Nous souhaitons que le Consistoire de France représente le judaïsme dans sa pluralité, permettant à ses rabbins d’exercer leurs fonctions avec plus d’autonomie, selon les besoins de leurs communautés respectives. Nous souhaitons que le judaïsme français soit garant des valeurs du passé, à la hauteur des défis présents et visionnaire pour préparer le futur.

 

Nous appelons les rabbins en France à accompagner chacun et chacune dans une démarche d’étude, et à permettre aux femmes de s’impliquer davantage dans l’espace synagogal et dans la prière. Il s’agit là d’enjeux cruciaux pour l’avenir du judaïsme en France, et nous espérons que notre demande sera entendue.

 
Sandra Jerusalmi, Nathalie Tenenbaum, Gabriel Abensour, Michael Amsellem, Faustine Sigal, Emmanuel Bloch
 
Appendices :
Sources sur la montée des femmes à la Torah
Liste des synagogues orthodoxes où les femmes montent à la Torah dans le monde (2017)
 
Signataires : Johanna Abbou, Armand Abécassis, Eliette Abécassis, Emile Ackermann, Myriam Sommer Ackermann, Evelyn Askolovitch, Jean-Christophe Attias, Yaffa Azogui-Bajer, Noémie Benchimol, Clémence Boulouque, Ilana Cicurel, Janick Dahan, Janine Elkouby, Elsa Fitouchi, Bitya Rozen-Goldberg, Evelyne Gougenheim, Evelyne Oliel-Grausz, David Isaac Haziza, Gad Ibgui, Eva Illouz, Avidan Kogel, Laura Kwiatowski, René F. Levy, Maya Ter-Minassian, Ruth Ouazana, Danièle Storper-Perez, Franklin Rausky, Hannah Ruimy, Arielle Schwab, Evelyne Sitruk, Béatrice Strouf, Sandrine Szwarc, Myriam Tangi, Charles Tenenbaum, Muriel Kottek Toledano, Jo Toledano, Liliane Vana, Renée Zauberman.
 
© photo : DR

Article publié le 21 novembre 2018. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2018 Jewpop

23 Comments

  1. Apres avoir lu l’article sur le sujet, je ne suis pas convaincue qu’il soit pertinent dans le sens de : vouloir donner une place a la femme en égalité avec l’homme. La femme dans le judaisme a toujours eu une place prépondérante a travers les époques et ce, a travers son foyer et personne ne pourra dire le contraire.
    En tant que femme je ne comprend même pas ce sujet qui a l’air de faire polémique.
    En effet, en commençant par l’étude, même s’il est vrai que certains haredim en Israel n’encouragent pas l’étude du talmud pour la femme (et je peux concevoir ce point de vue), personne ne va à l’encontre des femmes qui prennent l’initiative d’étudier. Mais ceci prend du temps et un investissement psychologique et intellectuel total au moment de l’étude . Ce n’est pas en formant un/une universitaire qui ne peut consacrer qu’un temps restraint de sa journée que vous allez récupérer des « cerveaux » feminins/masculins qui contribueront à l’avancée du judaïsme futur. Et si l’intention est là c’est mettre l’étude de la Torah au niveau d’une science quelconque, (et c’est peu dire parce que la maitrise minimum d’une science fondamentale prend des années de travail) alors c’est une méprise totale de l’étude de la Torah mais aussi de son but, mais j’y reviendrai a la fin… Par contre des passages choisis du Talmud pourrait être très bénéfiques pour les femmes comme toutes les lois concernant Nidda, il serait bien de former des femmes pouvant être morot oraha sur ce sujet par exemple…
    De plus, concernant les femmes qui peuvent monter ou non a la Torah, certes la Torah ne l’interdit pas, c’est une mitsva de lire la Torah et s’il n’y a pas d’hommes compétents, la femme pourra s’il elle en a les capacités monter et ce n’est en rien controversé ( mon arriere grand mère alsacienne, à son arrivée en algérie etait montée a la Torah pendant un certain temps faute d’hommes qui connaissaient l’hébreu). Mais en faire une polémique je trouve cela déplacé par rapport à la ligne de conduite de la Torah, ainsi que par rapport à la nature intrinsèque de la femme (qui pour les deux n’ont pas changé depuis qu’elles existent). En effet, monter a la Torah est une mitsva et la Torah/rabanan, n’ont, par souci de respecter la nature de la femme pas imposé des horaires strictes, de par sa nature physiologique, la femme n’est pas toujours disponible et physiquement disposée à pouvoir accomplir certaines mitsvots (disons le clairement et toutes les femmes seront d’accord: rester debout pendant longtemps pour une femme ayant ses menstruations et bien pour une femme enceinte, qui vient d’accoucher, qui allaite… … …). Ces mitsvots deviendront un véritable fardeau et en contradiction avec le désir de la femme de vouloir répondre aux appels de son corps. C’est ainsi qu’on ne peut pas généraliser une chose qui ne peut pas être généralisée. Et de même, combien de fois dans le milieu de la recherche et de la science j’ai entendu des femmes juives et non juives se plaindre sur la chef ou le chef qui lui reprochait de manière insultante de ne pas être en forme, de tomber enceinte, d’avoir besoin de prendre des congés etc … Alors oui, si on rentre dans le cadre catholique où la femme se sanctifie pourquoi pas mais la Torah cherche à épanouir la femme et ne pas la restreindre.
    Tout ça pour dire que la Torah respecte parfaitement les besoins de la femme et ne l’oblige pas à des commandements qu’elle ne pourrait pas faire à certains moments et périodes de sa vie. Parce que en effet, si la Torah avait fait l’inverse, la femme aurait été frustrée et remplie d’un sentiment de culpabilité de ne pas accomplir ces mitsvots la…
    D’autre part, le but de la Torah (l’étude ou la lecture) et de toutes les mitsvots en général est de se parfaire et d’arriver à accomplir la volonté de D. le mieux possible et chacun selon ses capacités. Je trouve ce genre d’article, très revendicateur sur « le droit des femmes » et pas porté sur la volonté de chercher le mieux possible de faire la volonté de D. , parce que dans ce cas, si on veut que la Torah soit accomplie le mieux possible, il faut que ce soit des experts qui la développe, des gens qui ont mis toute leur vie et leur moyens pour arriver a ce but. Et dans ce cas, la femme, a moins qu’elle vive comme un homme, ou comme une soeur religieuse ne peut pas réussir à arriver à cette maitrise tout en étant à coté, une femme lettrée et cultivée en tt genre, mère de famille, … … … Ce serait une grave erreur de penser dans ce sens, et c’est l’erreur que beaucoup de femmes dans le monde de la science par exemple ont commises et se trouvent confrontées à des choix qui de part et d’autre les tiraillent, et qui les déprécient dans leurs différents domaines d’applications. Une personne ne peut pas s’investir et exceller dans tous les domaines, c’est pourquoi chacun se doit de définir un champ d’application où il pourra viser le maximum de ses capacités.
    Dans le même sens, admettons qu’une femme monte a la Torah ce qui n’est pas contre-indiqué par la halaha, cela pose deux problèmes majeurs et un troisième sous jacent:
    1. la discrimination des femmes entre elles, en effet pour monter à la Torah, une femme devrait avoir une Tsniout irréprochable ( par ex un homme ne peut pas faire kriat chema devant une femme qui plus qu’un tefah de la erva decouvert- et encore ça dépend des parties du corps) alors, durant un office toutes les femmes voudront potentiellement monter mais seules ayant une tenue vestimentaire conforme a la halaha pourront monter ce qui va evidemment poser de serieux problèmes de sexisme, feminisme, frustration… Et si ce n’est pas dans ces conditions là, la Torah qui a la specificité d’etre קדושה ( entre autres le rambam développe beaucoup cette idée dans le guide des égarés), aura perdu toute sa dimension transcendante… Et lire la Torah sera comme lire un « sermon », denuée de toute sa dimension spirituelle.
    2. La restriction de la lecture en elle-même. En effet, une telle lecture devra se faire sans les tahamims, qui seraient considérés comme un chant et la voix de la femme est une erva ( ici elle serait clairement visible et seule- cas non comparable aux chants Yechurun cités dans l’article…). Or pour revenir a l’idée d’avant, la Torah et son étude cherche a accomplir au mieux la volonté de D. Et ici la mitsva se verra appauvrie dans sa pratique et moins belle…
    3. La frustration des femmes elles -memes en train de lire: qui rejoint le 2. , car ce ne serait pas égalitaire de ne pas laisser une femme chanter, si c’est dans ce sens qu’elle se sentira mieux de le faire! Elle se sentira restreinte par rapport au don que D. Lui a fait de pouvoir avoir une belle voix si c’est le cas!
    Ainsi je rejoins le grand rabbin de France en le précisant peut etre sur le fait de déroger à la Halaha, et même si dans l’immediat cette affirmation est erronée, alors elle le sera quand ce mouvement se généralise (ce qui est le problème d’offices aux Etats Unis où j’ai moi-même assisté et qui dérogent effectivement a la halaha)
    C’est clair qu’il faut faire la part des choses est que clairement, les synagogues ne sont généralement pas très adaptées quand les femmes viennent et elles peuvent se trouver à l’écart, je l’accorde à l’article mais malgré tout il faut se poser la question pourquoi ? Rien que pour le chabat, une femme ayant des enfants en bas âge et permettant à son mari de pouvoir prier en minyan ne peut pas venir a la choule, d’abord il faut qu’il y ait un erouv mais meme dans ce cas, elle délaissera ses enfants pour prier et ceux-ci dérangeront l’office. Alors quoi, cela s’adresse aux jeunes filles ou bien aux femmes ayant atteint un certain age… Et même dans ce cas , combien vont à la synagogue et combien sont sincèrement intéressées?
    En dehors des considérations intellectuelles, philosophiques et j’en passe… Il fait tout d’abord mettre en évidence la réalité des choses!
    Enfin, je peux encore argumenter longtemps mais je préfère laisser les gens réfléchir par eux-mêmes…
    En conclusion, je pense sincèrement qu’il faut réagir et condamner ce genre d’article qui s’est appuyé sur une méconnaissance de la Torah et de ses cas particuliers. Qui va à l’encontre de la vision de la Torah sur la femme et qui je l’espère n’aura pas d’incidence sur le judaïsme français.
    Je peux aussi citer les références si ça intéresse certaines personnes.
    Cordial Chalom
    A bon entendeur

    • Voilà pourquoi ce genre de débat est évidemment nécessaire …
      Vos arguments sur la nature « physiologique » de la femme me rappel une blague qui demande pourquoi les femmes ont des pieds plus petits que les hommes, reponse: pour être plus près de l évier .
      Je suis choquée de lire cela venant d une femme .
      La faiblesse physique des femmes dans les synagogues qui les empêcheraient de se tenir debout me font bondir!
      Parlez pour vous madame , si vous vous sentez diminuez par votre statut alors ne parlez qu en votre nom mais ne rapportez surtout pas les arguments d hommes qui poussés par leur mysoginie se servent sans honte de NOTRE Torah à TOUS.
      Je me sens capable d être debout , aussi longtemps qu un homme , de monter à la Torah et de lire également .
      Je finirai par citer un de nos plus grand philosophe , Mr Leibovitz qui a la question : que pensez vous des femmes qui voudraient devenir Rabbin , répondait que ce n était cette pas possible dans notre société, non pas car anti halakhique mais à cause d ultras Orthodox qui ne pourraient accepter un tel rôle pour une femme alors même qu ils lui refusent sont implications et responsabilités réelles dans la vie religieuse et communautaire .

  2. La montée à la Thora, la lecture de la parasha, la direction de l’office et bien d’autres activités sont assurément à la portée des femmes comme l’étude des textes … si elles le veulent. Mais pourquoi vouloir noyauter l’office des hommes et ne pas constituer un minian féminin ?

    • Simplement car l’office n’est pas celui des hommes, mais celui de la communauté, du קהל ישראל.
      « Rassemble le peuple, les hommes, les femmes, les enfants » (deut. 31;12)

      • Ne vous posez-vous jamais la question de la pertinence d’une pratique multiséculaire ? Et a contrario, les motifs cachés dans l’intention de succomber à l’air du temps, aux modifications pour faire plaisir à une majorité ambiante non-juive. Moi oui et derrière les modifications je n’ai pas de mal à voir la mesquinerie du port de la kippa, des téphilines et du talit par les femmes qui singent les hommes ne voulant pas leur laisser une singularité. Comme les catholiques ou les musulmans qui ont imité les pratiques juives et leur ont dénié le droit d’exister dans leur particularisme.
        Puis plus tard, c’est-à-dire aujourd’hui, nos chers réformateurs prônent le mariage homosexuel, la conversion à bas prix et la consécration des mariages mixtes avec rabbin et curé. Toutes mesures qui sont acceptées par les Conservatives américains l’équivalent de nos Massortis.
        J’aimerais savoir ce que Mme Horvilleur entend quand elle dit « je suis un rabbin laïc ». Le kadosh, la sainteté, n’a plus sa place dans les fonctions liturgiques juives. De même que les complaintes répétées de cette dernière sur tous les plateaux TV. Son bashing anti-orthodoxes. Ce sent-elle plus proche de la bobo compagnie pour vouloir y régler ses problèmes communautaires ou sa communauté est essentiellement médiatique.

  3. Un debat halakhique!! Debatu par qui? Des intellectuels frustres… des politiciens de la Torah en recherche d’un public nombreux et content, des arrogants voulant reformer des pratiques et traditions qui ne comprennent pas et quii ne leur conviennent pas.
    Y a rien de nouveau dans votre demarche d' »ouvrir le debat »… c’est la pente glissante que tous les reformes et liberaux ont emprunte bien avant vous, et on voit bien ou cela les a mene.
    Dans tous les cas, ayez au moins l’honnete d’appeler un chat un chat et de qualifier votre demarche de reforme ou liberale.
    Moishe

  4. On ne sait pas, après lecture de cet article, quelles sont ni où se trouvent les communautés « dans le monde orthodoxe hors de France » où « toutes (ces) choses se font déjà ».
    Quelle est d’ailleurs la définition donnée dans ce texte au terme même d’orthodoxie ?
    On peut, cepedant, déjà s’interesser à certaines « sommités » (on évitera l’hagiographique gadol hador…) prises comme référence dans l’article à l’instar de « l’éminent rav et dayan Daniel Sperber » dont la propre fille est la fondatrice de Bat Kol organisation militante LGBT regroupant des juives lesbiennes « religieuses » (sic.). Tout un programme.
    Quant à morenou rabbenou rav Ovadia Yossef (zatsal) il n’est plus là pour répondre à ce détournement intelectuel mais l’avis de son disciple et succésseur le Rav Shlomo Amar (Richon letzion) est on ne peut plus clair sur ce point.

    • On sait où se trouvent ces communautés: il suffit d’ouvrir le document joint en appendice.
      Par ailleurs, les reserves un rien gênantes que vous exprimez concernant Avigail Sperber montre qu’une fois de plus, l’orthodoxie en France a quelques décennies de retard sur ce qui peut se dire ou se faire ailleurs, aux USA ou au Royaume-Uni par exemple.
      Au demeurant, en quoi cela doit-il affecter la réputation du père ?

      • En quoi un simple listing (Excel) de lieux de culte aux US, en Australie ou en ISR démontre-t-il un quelconque caractère « orthodoxe-religieux » et non pas plutôt une forfanterie mensongère ?
        En quoi trouvez-vous mes réserves exprimées « un rien gênantes » ? Elles ont trait au sujet de l’article qui se veut celui de l’orthopraxie halakhique d’un judaisme revendiqué « othodoxe ».
        En quoi cela affecte-t-il la réputation d’un père? En rien.
        Cela donne en revanche un éclairage particulier aux positions exprimées et dérives possibles.
        Cordial chalom & kol touv.

      • Daniel Sperber est tres proche de l’organisationd e sa fille, et s’arroge le droit de donner le titre de Rabba a des femmes… encore un frustre!!

    • Il me semble que morenou rabbenou rav Ovadia Yossef (z »l) a aussi un petit-fils gay, cela ne l’empêche pas d’être un grand possek !!

      • Tout à fait.
        D’ailleurs, pour compléter votre propos informatif, ce dernier (nommé Ovadia Cohen) fut un temps marié et père de famille. Il fit »célébrer » son union homosexuelle, bien après la mort de son grand père, par Zorit Sorek une activiste lesbienne et militante LGBT.

  5. Si le débat n est pas récent , les réponses citées font preuvent d un archaïsme déconcertant…
    Pourquoi les femmes sont elles les premières à monter au créneau l orsqu on leurs offrent une possibilité de débattre , une porte ouverte à l étude leur Torah, une place visible et non cachée au sein de sa communauté ? « Une approche religieuse de la condition féminine dans notre société est vitale pour l’avenir du judaïsme, plus encore que la question de l’État. C’est un sujet métahalakhique par excellence. Il s’agit de la structure du peuple juif qui était par le passé un peuple virilocentrique. La femme ne participait pas du peuple juif en tant qu’il était peuple de la Torah. La société juive n’est plus celle du passé. Dans notre société juive on trouve aussi des femmes et ces femmes ne sont pas celles dont traite la Halakha.
    Tous ces fumistes qui étudient comment fabriquer les habits du grand prêtre, au lieu de consacrer leur réflexion et leurs efforts à la place et à la condition de la femme dans notre monde, constituent pour moi un signe de dégénérescence du judaïsme. L’avenir du judaïsme dépend de la condition de la femme alors que la question des habits du grand prêtre est absolument inessentielle quant à l’existence du judaïsme. »

    • « metahalakhique », « virilocentriste »…votre argumentaire creux fleure bon la novlangue de l’epoque, langue edomite par excellence, parure de l’universel et de « l’empire du vide » comme disent nos Maitres.
      Votre mepris du limoud, l’etude des textes, memes ceux ayant trait aux habits du Cohen Gadol est assez symptomatique.
      Ces etudes ne retranscrivent au final que l’esperance eschatologique des temps futurs, l’attente confiante et renouvellee de celles et ceux qui gardent l’Alliance.
      Vos debats societaux ont donc plus leur place dans des « clubs de reflexion », des think tank, que dans des synas.
      Cordialement,

      • je Ne vois pas en vous un gardien de l alliance monsieur.
        Votre arrogance quant à elle est révélatrice de votre mépris des questions liées aux femmes,pleinement symptômatique de notre époque.
        La pensée que j ai cité plus haut est celle du philosophe et médecin yechayahou Leibovitz malheureusement plus de ce monde pour s excuser auprès de vous Monsieur d avoir une pensée creuse .
        Il déplorerai de faire parti de l empire du vide j en suis sure et prendrai sûrement conseil auprès de vous pour ne pas être de ceux qui parlent la novlangue.

        • De grace ne faites pas parler les morts en leur mettant vos mots dans la bouche ou en hypothesant leur reponse posthume.
          Je m’adressais a vous, a l’expression d’une pensee confuse, celle vehiculee par l’epoque, qui est un enieme signe de la confusion des Temps. Mais la confusion des Temps est, en meme temps, un Temps de devoilement, une antichambre avant la Revelation.
          Aucune arrogance a votre encontre, simplement un souhait et une supplique pour que ne se realise pas un « entrisme » politique dans les synas consistoriales. Cela les videraient de leurs fideles qui iraient prier ailleurs.

          • Aucun entrisme politique, je suis d une synagogue consistoriale …
            Mais si ces dernières refusent le débat comme recement avec celui du guet , je comprend que certaines femmes ne s y sentent pas à l aise, entendues et écoutées .
            Vous avez choisi de balayer d un revers de la main ces questions car elles remettent en cause l idée que vous vous faites de la religion juive qui ne serait que patriarcal.
            Monsieur Éric zemmour a semé, j en ai bien peur les graines de sa minable pensée .

          • Je ne vois pas un quelconque rapport dans ce que je vous dit avec Eric Zemmour… c’est deja politiser mon propos… bref, soyons d’accord pour dire que nous ne sommes pas d’accord.

    • « metahalakhique », les grans mots…
      « tous ces fumistes qui étudient comment fabriquer les habits du grand prêtre… », votre discours est emprunt d’un tel amour pour la Torah!!!
      « degenerescence du judaisme », allez donc dans la rue avec les gillets jaunes pour rajouter vos frustrations aux leurs!

        • Comme quoi tout le monde peut dire des bétises, même le grand Leibowitz.
          Mais on peut aussi aisément détourner une citation d’un contexte, l’instrumentaliser pour nourrir un propos sociétal / politique ce qui n’est pas rendre justice à son auteur.
          La réalité empirique c’est que les mouvements libéraux et réformistes portent en germe non seulement une « degenerescence du judaisme » mais bien sa mort programmée.
          En effet, malgré une capacité à ratisser large (très large), ceux qui rentrent dans ces congrégations quittent en général complétement le judaisme en une génération.
          Pour pouvoir se perpetuer ces mouvements ont alors besoin de venir parasiter, à la manière du virus, un « hôte sain » quitte à le faire périr par la suite.

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