L’annonce du départ de Laurent Joffrin de Libération et celle de l’arrivée de Dov Alfon – qui fut rédacteur en chef du quotidien israélien Haaretz entre 2008 et 2011 avant d’en être son correspondant à Paris à partir de 2016 – comme possible directeur de la rédaction du quotidien et/ou en charge de sa stratégie numérique, va sans doute ravir tous ceux qui détestaient déjà Libé.
Laurent Joffrin
Il n’est jamais trop tard pour se lancer en politique. C’est ce que s’est dit Laurent Joffrin, qui à 68 ans porte l’ambitieux projet de recomposer la gauche. Défense de rire, même si Ségolène n’est pas de la partie. Pendant ce temps-là, à Libé, son propriétaire Patrick Drahi s’est fendu d’une fondation (dont Joffrin est l’un des administrateurs) pour gérer le boulet, habile stratagème visant à débarrasser son groupe Altice des pertes financières du journal, tandis que Denis Olivennes, prenait la direction générale du titre le 11 juin. L’histoire résonne étonnement avec le nouveau roman du journaliste Hugues Serraf, Le dernier juif de France, fiction réjouissante sur la reprise d’un hebdo par un clone d’Edwy Plenel, apôtre du tout-numérique et de l’investigation à outrance, sur fond d’antisémitisionisme bon teint au sein d’une rédaction à bout de souffle. Quand la réalité rejoint la fiction, voici nos 5 raisons de détester encore plus Libé.
Dov Alfon
1 – Libé, c’est Haaretz, mais en pire
Vous allez nous rétorquer qu’il est difficile de faire pire que Haaretz, ce torchon de gauchistes israéliens antisionistes qui persistent à tout critiquer en Israël, alors qu’on ne parle jamais de tout ce qui va bien. Et pourtant, Libé fait des efforts pour être au niveau, voire même dépasser allègrement l’Agence France Palestine, comme diraient nos amis de Tribune Juive, Le Monde Juif et autres médias “d’opinion” en ligne qui font la fierté de la communauté juive française et au-delà. Mais comme le chantait Michel Fugain, tout va changer. Nous saluons la vista de Patrick Drahi, qui a sorti de son chapeau Dov Alfon, ancien officier des renseignements israéliens. Un coup de génie, digne de Zizou.
2 – Libé, c’est rien que des mauvais juifs
Honneur au proprio, Patrick Drahi. Quand il a racheté Libé, on s’est dit ouf ! Fini les articles dignes de Der Stürmer dès qu’il s’agissait d’aborder le conflit israélo-palestinien ou les crimes antisémites. On allait enfin avoir une vision objective, des angles aigus et des correspondants en Israël et dans les territoires disputés qui ne feraient pas dans l’enderlinisme ou la pleurniche pro-palestinienne, des articles n’hésitant pas à nommer le mal qui ronge nos territoires perdus de la République, plutôt que des tribunes de sociologues islamo-gauchistes. Que nenni. Drahi nous a trahis, sacrifiant sur l’autel d’un vague et improbable profit ses convictions pourtant affichées sur sa chaîne bibiste i24news. Vous avez dit schizophrénie ? Ne parlons pas de Denis Olivennes, qui surfe sur les médias tel le héros du roman Kotel California de Michaël Sebban, mais avec un sens de l’équilibre très approximatif… Reste le petit nouveau, Dov Alfon. Jewpop avait adoré son roman d’espionnage Unité 8200. Et si Dov se révélait le nouveau Doron de Libé ? Bordel dans la rédaction, Fauda dans les open space ?
3 – Libé déteste Bibi
Mais qu’est-ce qu’il leur a fait ? À croire que Pol-Pot c’est Oui-Oui à côté de Bibi ! Comme si Mahmoud Abbas et Ismaël Haniyeh étaient la famille Ingalls. Heureusement, Bibi ne lit pas toutes les méchancetés qu’on raconte sur lui dans Libé, il a déjà fort à faire avec les médias gauchistes israéliens qu’il n’a pas pu acheter.
4 – Libé, c’est LibéDS
On ne va pas se mentir, le lectorat de Libé vote Hidalgo, la maire de Paris qui roule en vélo électrique avec des batteries fabriquées par des enfants indiens et qui s’est inclinée sur la tombe d’Arafat. Il vote aussi Mélenchon, qui rivalise sans peine avec le curé de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet quand il parle de Jésus et des Juifs, il vote EELV, dont certains élus souhaitaient instaurer la non-mixité dans le sport parisien, et rassemble toutes les précieuses ridicules adeptes d’écriture inclusive et les fans de décolonisation non racisée dans ta blackface. Qui ont pour point commun de bien vérifier si leurs oranges bio achetées à un prix prohibitif ne proviennent pas de Jaffa, mais pestent quand leur appli Waze made in Israel ne capte pas le réseau. En même temps, c’est un lectorat qui a un pouvoir d’achat non négligeable, contrairement aux prolos. Une lueur d’espoir pour la régie pub de Libé ?
5 – Libé n’a jamais consacré son portrait de 4ème de couve à Meyer Habib
Là, c’est la goutte d’huile qui fait déborder le vase. La preuve ultime que les journalistes de Libé sont résolument et définitivement antisémites, antisionistes, et antitunes.
Un bémol toutefois. Libé balance chaque jour les meilleures titrailles de toute la presse française. Dov Alfon, si tu nous lis, ne touche pas à ces éditeurs de génie.
Sharon Boutboul
NDLR : Dov Alfon a été nommé directeur de la rédaction de Libération le 16 septembre 2020
© visuel : DR
Article publié le 20 juillet 2020. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2020 Jewpop
Un article plein de mesure et sans excès.
Vous nous revenez de vacances en pleine forme ! Merci :)))
Bonjour
Je réagis 2 mois plus tard.
Je cherche souvent la date très discrète des articles de Jewpop dont certains ont qqs années d’usage mais restent d’actualité.
Je n’avais pas fini l’article quand il est sorti, il m’est tombé des mains. Et donc j’ai du changer de smartphone.
Cette fois, je l’ai lu en entier et j’ai compris pourquoi il m’était tombé des mains au sens figuré cette fois.
A force de blagues au 8eme degré, tu nous perds Sharon et on finit sans savoir si ton 8eme degré était un 8eme de haut vol ou un 8eme sous-sol. Haut-vol, on finit par manquer d’oxygène, sous-sol, on y voit plus rien.
C’était pas ton meilleur car j’en ai apprécié qqs autres de ta plume.
Parfois la plume se perd et il vaut mieux jeter l’encre.
David
» Drahi nous a trahiS «