Conçu conjointement avec l’AJC (bureau français de l’American Jewish Committee, plus ancienne et plus importante des organisations juives américaines), le numéro d’été du magazine Tenou’a revient sur ce printemps qui a bouleversé toutes nos habitudes et certitudes, et nous propose une réflexion sur ce fameux “monde d’après”, que beaucoup imaginent empli de promesses.
En découvrant le sommaire de “Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le confinement sans jamais oser le demander”, la diversité des auteurs sollicités et des sujets abordés promet un numéro aussi exceptionnel que l’ont été ces derniers mois. Et c’est bien le cas, démonstration éclatante que le confinement a eu un effet inspirant pour beaucoup.
Le contact avec les autres d’abord. C’est ce qui nous a sans aucun doute le plus manqué et le plus marqué en cette période cocoonesque par obligation. Sur son vélo d’appartement, Jean-Christophe Attias a éprouvé sa capacité à penser ce manque du toucher, en attendant le temps d’après, poule aux œufs d’or de ce Poulidor philosophe. On enchaîne (sans vélo) avec Anne Sinclair, qui en boomeuse ashkénaze assumée, vante les vertus du silence face au “je ne suis pas médecin, mais je pense que…” qui nous a été asséné par tous les experts autoproclamés des médias et réseaux sociaux, auxquels nous étions encore plus scotchés ces trois derniers mois.
Des médias, qui, pour David Médioni, fondateur de l’excellent Ernest Mag, auront enfin pris le temps de contextualiser et vérifier leurs informations, et réappris le dialogue avec leurs lecteurs, regagnant ainsi une “confiance perdue”. Ce temps du confinement fut aussi celui de l’anathème pour certains. Les juifs ultraorthodoxes ont en alors pris pour leur grade, et c’est à Gabriel Abensour que l’on doit un vibrant plaidoyer pour la nuance, l’universitaire se faisant ici l’avocat d’un univers plus complexe et moins caricatural qu’il n’y paraît.
Émouvant et enthousiasmant, le témoignage de Tania Rosilio, directrice de communication qui, depuis son domicile, a réuni une équipe de volontaires pour interviewer des enfants et ados confinés, dont la moitié d’entre eux a vécu le temps du confinement dans un foyer de l’OPEJ (NDLR : La Fondation OPEJ-Baron Edmond de Rothschild agit dans le domaine de la protection de l’enfance depuis 1945. Elle a pour but de protéger, d’écouter et de venir en aide à des enfants, des adolescents et des jeunes en difficulté, ainsi qu’à leurs familles, de toutes origines). Quand éducation et rééducation riment avec émotion.
De Vancouver, l’écrivain Laurent Sagalovitsch partage sa crise de l’écriture et se demande comment écrire dans ce monde confiné, tandis que son confrère David-Isaac Haziza propose une brillante réflexion sur l’idolâtrie de la santé. Une santé que nombre d’entre nous se sont employés à préserver en concoctant de bons petits plats healthy (ou pas, les amateurs de boulettes et autres dafina ne rentrant pas dans cette catégorie…), partageant leurs savoureuses recettes sur les réseaux sociaux, à l’image de la chef pâtissière et restauratrice Chloé Saada qui nous régale d’une savoureuse chronique.
Nourritures terrestres et de l’esprit abondent dans ce nouveau numéro de Tenou’a, avec également les contributions de l’écrivaine Émilie Frèche, des philosophes Paul Audi et et Mathieu Potte-Bonneville, de l’historien Patrick Boucheron… Un casting de haute volée qui fait de ce numéro d’été de Tenou’a un must, à savourer le temps des vacances, en attendant une rentrée qui, pou pou pou, bli ayn hara, nous préserve d’une seconde vague.
Jewpop
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Article publié le 7 juillet 2020, tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2020 Jewpop
[…] aucun problème ! Je fais souvent des blagues juives avec l’accent tune dans mes ateliers Tenou’a. J’en glisse toujours quelques unes quand je repère des participants qui se sont assoupis, ça […]