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Ma Nuit Debout

4 minutes de lecture

 
Hier, quand mon rédac-chef m’a dit « Sharon, tu files à Répu me faire un papier sur Nuit Debout », j’ai pas vraiment compris le brief. Je rentrais tout juste de vacances, je pensais que c’était le concert d’un groupe rock, Nuit Debout, place de la République. En fait non. À part les merguez, j’avais tout faux.
 
Avant d’y aller, je me suis rencardée. Et j’ai vite compris le concept. C’est pas là-bas que j’allais pécho, c’est sûr. Le « débat citoyen », c’était trip Quechua, sans gluten et on est tous alter – mais pas vraiment Marek – pas trop ma came. Quand je vois un péruvien d’origine roumaine dans le métro qui massacre « Happy » à la flûte de Pan, j’appelle de suite la sécurité Ratp, c’est vous dire.
 
En même temps, je me disais que ce serait bien de proposer une « commission Jewpop » pour dénoncer les conditions de travail à la rédac. On n’a même pas de brumisateur senteur des Pins aux toilettes. Ce qui m’amène à vous parler de l’odeur putride d’urine qui régnait quand je suis arrivée. Presque plus forte que celle des merguez. C’était pas Nuit Debout, c’était Pisse Debout, hashtag Manneken-Pis en solidarité avec nos amis belges. En même temps, je ne jette pas la pierre, il faut bien se soulager. C’est aussi le concept de ce rassemblement, si j’ai tout compris. Un mouvement de prostatation, en quelque sorte.
 
C’est là que j’ai vu Véro débouler avec son brassard orange floqué « Police » de Julie Lescaut. Elle avait beau hurler « Ça fait 10 nuits que je dors plus, bande de sauvages ! », tout ce qu’elle a réussi à gagner, c’est une dizaine de selfies avec des mecs qui lui faisaient des doigts dans son dos.
 
J’ai aussi eu vent du « scandale » causé par l’éviction de Finkielkraut de l’événement, se faisant traiter de « fasciste » au passage et répondant « fachos » en retour. Il est marrant le gars. C’est un peu comme si Chaplin s’était pointé au stade de Berlin pendant les Jeux de 36 en imitant Adolf et en lançant en allemand à la cantonade « Vous faites quand même un peu tapettes avec vos culottes de peau ! ». N’allez surtout pas en conclure hâtivement que je compare Nuit Debout à des nazis et Finkie à un Charlot. Vous vous méprenez.
 
J’ai aussi lu des commentaires outrés sur la présence du BDS, qui s’abrite sous une tente pour alimenter les Nuitdebouteurs en houmous et autres douceurs, tout en glissant perfidement sa propagande anti-Israël. Bah quoi, vous vous attendiez à un stand du Crif avec des posters de Jean-Vincent Placé ? Cela dit, vu le foin que la visite de Finkielkraut a provoqué, je suggèrerais bien à Roger Cukierman de finir son mandat en beauté en allant apporter sa pierre au débat. Et en délégation, tant qu’on y est, avec BHL, Meyer Habib, Patrick Klugman et Arno Klarsfeld. Et Finkielkraut aussi. Ça fait un bail qu’il n’y a pas eu de belle manif pro-Israël à Répu.
 
Sinon, j’ai pas pécho, comme prévu. C’était vraiment pas bandant, c’était Nuit de mou.
 
Sharon Boutboul
 
Article publié le 19 avril 2016. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2016 Jewpop

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