Dexies & Dolly, d'Olivier Benyahya

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L’auteur de Zimmer, Olivier Benyahya, frappe encore très fort avec son deuxième roman, Dexies & Dolly (Éditions Allia). Entre autofiction réjouissante, comédie romantique hilarante et petit traité de mystique juive pour les nuls, la centaine de pages de ce livre jubilatoire ravira les amateurs de littérature moderne et brillante.
 
Joseph Kaplan, le héros du roman, a un prénom de prophète et un nom de Grand rabbin. Bien lourd à porter, tout ça. Surtout pour un trentenaire juif parisien un brin bobo, et plein de bobos à cause de Nina, la femme de sa vie, qui l’a quitté. Pour payer ses factures et avoir une raison valable de s’extirper du canapé où il a élu domicile depuis un mois, il oeuvre dans un sex-shop, astiquant vigoureusement des godes. Joseph est aussi l’auteur de romans aux titres singuliers et animaliers (Sanglier, Lombrics), son dernier livre racontant l’histoire de trois tarés partis au Chili assassiner un écrivain a succès médiocre (le reconnaitrez-vous ?).
 
Vu sous cet angle légèrement réducteur, le roman de Benyahya pourrait sembler un énième opus de branchitude littéraire. Evidemment, il n’en est rien. Dexies & Dolly est juste le contraire, à la fois profond, drôle, et tellement stylé qu’il nous a immédiatement évoqué la patte de John Kennedy Toole. Un tel livre, conjuguant des dialogues ciselés au cordeau, de multiples niveaux de lecture (bibliques, kabbalistiques, musicales et même footballistiques) et une si juste vision de ses contemporains, est rare. Et puis un auteur qui utilise comme l’une des figures de son roman la porn star et néanmoins fille de rabbin Naomi Russell, ne peut-être que loué.
 
Avec un sens parfait de la quatrième de couverture qui cogne (« Il m’était impossible de faire comme si Naja était une chaise ») et du titre qui claque (Dexies & Dolly, Amphet’ et méthadone en argot anglais), Olivier Benyahya nous propose une dose hautement excitante de plaisir. Pour 9€ seulement, il serait ballot de s’en priver.
 
Alain Granat
 
Copyright photo couverture : Rosa Stockmann
 
 

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