Couverture d'une haggada de Pessah Jewpop

Un Pessah, ça va, deux Pessah, bonjour les débats

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À quelques jours de Pessah, commémoration de la sortie d’Égypte, alors que la plupart d’entre nous sont affairés au grand nettoyage de printemps – qui ne nous laisse pas le temps ni l’esprit à nous consacrer à des activités contraires à la tsniout, quoiqu’en pensent certains -, il importe de réconforter toutes celles et tous ceux qui se sentent à juste titre abandonnés, même s’ils refusent que leurs enfants et petits-enfants viennent leur rendre visite.

Photo d'unn seder de Pessah Jewpop

Confinés, mais pas cloîtrés, hospitalisés ou emprisonnés, simplement victimes d’un sentiment d’abandon que la pudeur, la fierté, la solitude désespérante d’être veuf/veuve, seul(e), dans son studio, son appartement ou en Ehpad, voire en couple mais écrasés en ces jours par le poids de l’âge ou par de tristes souvenirs ou des cauchemars qui remontent, ou bien même célibataire isolé(e), ce sera pour tous en ce soir-là, pour ces deux sedarim, une épreuve douloureuse qui aggrave les souffrances psychiques et physiques.

Et ne croyons pas que – pour les Juifs qui ne sont pas de stricte observance – les applications numériques pour ordinateurs ou téléphones portables soient le remède miracle ! Ce sera, une fois le Seder terminé, amer et triste.

Quelle différence y a-t-il entre cette nuit de Pessah et toutes les autres nuits de Pessah ?

Photo d'une famille yéménite célébrant le seder de Pessah à Tel-Aviv Jewpop

Une famille yéménite célébrant le seder de Pessah dans leur nouveau logement à Tel-Aviv  (1950)

Alors, comme l’interrogeait le Rabbi Oulianov : que faire ? La Torah et le Talmud (TB Bavli, traité Pessa’him) respectivement dans la Parachat Behaalotekha (Bamidbar/Nombres chap. 9, v.1-14, plus particulièrement les versets 9 à 14) et pages 79a-80b, nous enseignent que « tout homme qui se trouve contaminé par un cadavre humain ou sur une route éloignée […], il fera le Pessa’h (= sacrifice de l’agneau pascal) pour HACHEM, au deuxième mois au quatorzième jour » (donc, au lieu du 14 Nissan, mercredi 8 avril au soir, ce sera donc le jeudi 7 mai au soir, le 14 Iyar).

Il importe donc pour toutes et tous – exceptés ceux qui sont sur une route éloignée* – , de préparer et célébrer Pessah malgré les difficultés et la tristesse de cette tragique période critique que nous traversons.

Mais il est un devoir pour tous les rabbins, toutes celles et tous ceux qui enseignent la Torah – et je suis sûr qu’ils n’ont pas attendu ! – et surtout pour les enfants et petits-enfants, les neveux et nièces, etc… de parler à nos anciens, à nos seul(e)s aimé(e)s, de les appeler et de leur expliquer que nous aurons, b »Hm, la joie de vivre ensemble, jeudi 7 mai au soir, Pessah chéni, le second Pessah, de leur donner quelque espoir d’une future Délivrance… Mais soyons positifs, et je ne parle pas du test…

À vos téléphones, appelez nos anciens d’ici samedi soir, qu’elles/ils voient ce soir-là la vie en rose. Qu’ils nous entendent et qu’ll nous écoute.

Omer Shimshon
(*) Depuis la destruction du Second Temple, il n’y a plus de sacrifices donc le cas de l’homme tameh (impur) n’est plus un empêchement de célébrer Pessah.

Copyright photos et visuel : DR

Article publié le 5 avril 2020. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2020 Jewpop

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