Éric Zemmour et Pascal Boniface : martyrs groupés

8 minutes de lecture

Quel est le point commun entre Éric Zemmour et Pascal Boniface ? Outre leurs obsessions respectives et leur propension à la victimisation, ce mantra du à la plume acerbe de Michel Audiard : “C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule !”.

Audiard Jewpop

Crachat 1

Rappel des faits : jeudi 30 avril, Éric Zemmour, les bras chargés de cabas, est pris à partie dans la rue par un homme qui l’insulte et lui aurait craché dessus, tout en filmant la scène qu’il diffuse ensuite sur les réseaux sociaux. Cette agression suscitera  une vague de déclarations de soutien au polémiste, y compris parmi certains de ses adversaires, et un appel téléphonique d’Emmanuel Macron, tandis que le parquet de Paris annonçait samedi l’ouverture d’une enquête pour « violences » et « menaces ».

Depuis, Éric Zemmour s’est exprimé sur son agresseur, avec sa logorrhée habituelle.

Eric Zemmour Jewpop

Entretemps, le responsable de son agression, sans doute conscient des futures conséquences judiciaires de sa courageuse prestation, se fendait samedi sur son compte Snapchat d’une pathétique vidéo de plates excuses, niant tout crachat, expliquant avoir “mal agi” et soulignant qu’il n’avait pas eu l’intention d’agir “au nom d’aucune communauté et contre aucune communauté malgré tout ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux”. Faisant ainsi subtilement référence au déluge de messages antisémites qui suivirent la parution de sa première vidéo, comprenez : “Je n’ai pas agi au nom de la communauté musulmane ni contre la communauté juive”…

Crachat 2

C’est alors qu’entre en scène Pascal Boniface, fondateur de l’IRIS, dont l’un des dadas, outre le football, est le conflit israélo-palestinien (au point que l’on pourrait se demander si l’IRIS ne serait pas plutôt l’acronyme d’Institut de récriminations israélo-sionistes). Avec un tweet édifiant, digne d’un boloss de cour d’école, qui génère à son tour, à l’insu de son plein gré, moult commentaires antisémites.

Tweet de Pascal Boniface Jewpop

Rappel des faits : venu donner une série de conférences mi-avril 2018 à Jérusalem, à l’invitation du Consulat général de France à Jérusalem et de l’Institut français de Jérusalem, Pascal Boniface est alors agressé dans le hall de l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv par des individus qui l’insultent, le menacent et lui crachent dessus. C’est décidément une sale manie que partagent tous les demeurés…

Comme dans le cas de l’agression d’Eric Zemmour, la scène est filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. On peut notamment y distinguer deux hommes, sans doute franco-israéliens, qui, détail cocasse, portent chacun un talit katan, petit talit porté au-dessous des vêtements par les juifs orthodoxes. Un détail qui en dit long sur leur haut degré de spiritualité, sans doute plus inspiré par les préceptes du rav Maga que par ceux du Rabbi de Loubavitch. Les deux me font penser à mes cousins de la rue Manin, Bryan et Sidney, qui ont fait leur alya en 2016. Des petits branleurs dont même la LDJ n’avait pas voulu, tout juste bons à s’exploser les valseuses avec leurs nunchaku en essayant d’imiter piteusement Bruce Lee, jurant sur la “rato” après chacune de leurs phrases, pour finir en Israël réformés par Tsahal pour cause d’instabilité mentale et faisant techouva en ânonnant quelques prières dont ils ne comprennent pas un traître mot et encore moins le sens. Voilà à quoi ressemblent les agresseurs de Boniface, qui n’ont rien à envier à celui de Zemmour. Match nul.

2 pour le prix d’un

Cela dit, Boniface, comme Zemmour, sont les deux faces d’un même phénomène qui pollue notre espace médiatique depuis trop longtemps. D’un côté, le héraut de la lutte contre le “grand remplacement” et de la réhabilitation du régime de Vichy (comprenez les Français de confession musulmane aka “islamo-racailles” et autres “Pétain a sauvé les Juifs“), de l’autre le héraut de la lutte contre le gouvernement israélien responsable de tous les maux des Palestiniens (comprenez “on peut critiquer un gouvernement sans avoir la haine de son peuple” aka “arrêtez de me traiter d’antisémite, j’ai rien fait !”).

Les deux ont pour point commun de fédérer racistes et antisémites. À l’“insu de leur plein gré” nous rétorqueront-ils… Il est utile de rappeler qu’ils ont aussi en commun plusieurs condamnations en justice. Zemmour, pour incitation à la discrimination raciale et provocation à la haine religieuse à plusieurs reprises. Boniface, qui pourfendait les “intellectuels faussaires”, condamné pour contrefaçon d’un ouvrage académique collectif qu’il supervisait, et également débouté par la justice d’une plainte en diffamation envers le journaliste Frédéric Haziza, qui le qualifiait à juste titre  de “pionnier de la communautarisation en politique”. Cela après sa célèbre note de 2001, alors qu’il était membre des instances dirigeantes du PS, conseillant à François Hollande, en prévision de l’élection de 2002, de privilégier la critique de la politique israélienne, les musulmans en France étant bien plus nombreux que les juifs, faute de quoi les élections à venir risquaient d’être compromises…

Les deux attisent les haines, à leur façon. Cela ne justifie évidemment aucune agression ni crachat. Juste du mépris.

Sharon Boutboul

© photos : DR
Article publié le 5 mai 2020. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2020 Jewpop

3 Comments

  1. Je ne suis pas d accord avec vous Boniface est 1 bon antisrmite 1 bon dhimi alors qu
    Israël défend son droit d exister…
    Comparaison n est pas raison !!!!
    Zemour veut juste que ts les français de ttes origines s intégrént à la culture ancestrale française …
    Ils ne souhaite pas la disparition des musulmans !!!!
    L autre chiale et se victimise alors que Zemour n a jamais parlé de ttes ses agressions au quotidien !!!!

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