Tee-shirt Jewpop

Ce qu’il me restera de Jewpop

5 minutes de lecture

 
Jewpop va s’éteindre. Mais comme nous sommes une belle bande d’allumés à y avoir participé, ce précieux site continuera à scintiller encore longtemps.
 
Pour ma part, ce qu’il me restera de Jewpop :
 
– c’est un t-shirt que je porte pour dormir, un tote-bag pareillement sérigraphié, un « J’ai lu » qui m’a permis de savoir définitivement si j’étais juive. Verdict : oui, avec un ascendant couscous au beurre sucré. Et j’aime ça, déso.
 
– ce sont les dizaines d’articles que j’ai proposés à Alain Granat et toujours, toujours accueillis avec enthousiasme, encouragement, et mis en page et valorisés de ouf sur le site, quelle qu’en soit leur teneur en jeux de mots foireux.
 
– ce sont les dizaines d’articles que j’ai écrits avec des messages entre les lignes, avec le secret espoir qu’un Alexis, qu’un Julien, qu’un Jérome… les lisent et tombent en pâmoison. PS : échecs aussi cuisants qu’une poêle à frire pour des bricks à l’œuf.
 
– ce sont les dizaines d’articles que j’ai écrits et que je ne pouvais pas écrire ailleurs, qui m’ont permis de poser des mots, et m’ont servi d’exutoire voire de défouloir. Mieux qu’une Terre promise, une Terre happy. Quelques exemples : cet article sur Yom Kippour et celui-là aussi, celui-ci sur les mots arabes de nos parents, celui-là sur la purée Mémé Hélène, ou encore celui sur une pizzeria loubavitch, et même ces deux improbables sur « Sharknado » et « The Meg » à la sauce cashère.
 
– c’est aussi une séance de méditation en pleine conscience, pour laquelle j’étais plus mur que mûre.
 
– c’est l’article sur Hanouka que j’avais écrit pour « 20 Minutes » et pour lequel Alain Granat a su m’éclairer avec érudition et humour. Inoubliable.
 
– c’est le tout premier article que j’ai lu et qui m’a fait découvrir le site : un article de The Sefwoman sur les séfarades et les ashkénazes qui m’a transpercé le cerveau et remué les zygomatiques tellement il était drôle, juste, libératoire et pourtant jamais lu nulle part.
 
– et c’est un apéritif avec de la tapenade d’olives inédite pour mon palais, puis un dîner au restaurant où j’ai pu découvrir les visages des uns et des autres de la team Jewpop, et lors duquel par décence je me suis retenue de faire une blague sur la bataille de Sétif et le nom d’un salon de coiffure. Voilà qui est réparé, il était temps, j’étais à un cheveu de ne jamais la sortir…
 
Jewpop laissera incontestablement un vide. Il n’y a pas d’autre média de la communauté juive qui soit aussi irrévérencieux, aussi juste, aussi ancré dans le réel, aussi drôle, aussi foisonnant, aussi libre, aussi tolérant et avec autant d’auto-dérision. Ainsi soit-il.
 
Quoi qu’il en soit, l’esprit Jewpop perdurera au firmament et au-delà. Soyez en sûr. Et c’est heureux.
 
Ingrid Zerbib
 

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